𝐀

97 35 20
                                    

p a r a d i s e

une danse éternelle.

nous évoluâmes dans l'immensité hypothétique en murmurant nos secrets, ces derniers s'entrelaçant dans une valse innocente pour combler nos mémoires.

l'eau nous immergeait jusqu'aux hanches, même si certaines secousses remontaient plus haut. mais ça ne dérangeait ni sofia, ni moi. nous étions joyeuses, apaisées, sous ce soleil grisé qui peignait adorablement le tableau de nos deux silhouettes mouvantes.

quel beau tableau nous faisions.

par moment, sofia agitait ses mains, clapotant l'océan pour m'éclabousser légèrement. je ne m'en formalisais pas, la laissais vaquer à ces occupations bénignes qui faisaient naître nos souvenirs.

aucune phrase saupoudrée de venin. aucune démence hystérique prête à s'abattre entre nous. aucune coupure spirituelle pour diviser nos encéphales.

non, rien de tout ça. seulement un lien, frêle mais profond, que nous entretenions à chaque mot échangé.

c'était rare, de voir que l'on pouvait simplement apprécier la présence de quelqu'un à nos côtés.

sofia était un ange,

elle déployait ses ailes en pleine mer.

sofia était un ange,

elle rayonnait en couvrant ma propre obscurité.

sofia était un ange,

elle me montrait sa douce philosophie.

sofia était un ange,

elle parlait à base de rêves merveilleux.

- on devrait sortir de l'eau ?

l'océan trempait son long teeshirt.

- encore un peu, sofia.

sofia était un ange.
étions-nous au paradis ?

paradiseWhere stories live. Discover now