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p a r a d i s e

la mer était belle, l'écho de ses douces vagues berçant notre ascension taquine sur le sable blanc. nos pieds le marquaient, les traces de notre passage aussitôt effacées par la houle marine et ses vas-et-viens apaisants.

ni soleil, ni pluie ne venaient entraver le ciel printanier ; de la même façon qu'une chaleur confortable se mêlait au vent agréable. la liberté régnait sur cette plage déserte.

la liberté de mouvements ; nos corps se mouvant à des vitesses irrégulières, rythmés par la seule force de notre allégresse commune.

la liberté de pensée ; nos esprits appréciant l'affection qui brillait par nos sourires, animés par des rires encore plus lumineux.

la liberté, tout court ; celle qui nous emportait sur le rivage comme deux gamines courant pour échapper à la menace d'une vie d'adulte.

sofia et moi étions libres d'exister.

ça n'avait pas de prix. j'étais heureuse, fière de partager un moment aussi précieux, fière d'être à ses côtés, fière d'avoir le cœur léger.

sofia était un ange,

elle apaisait mes anciennes craintes.

sofia était un ange,

elle encourageait mes vains efforts.

sofia était un ange,

elle participait à mes lentes avancées.

sofia était un ange,

elle ignorait mes terribles lacunes.

- on devrait peut-être rentrer ?

le sable blanc coulait de ses doigts bruns.

- encore un peu, sofia.

sofia était un ange.
étions-nous au paradis ?

paradiseWhere stories live. Discover now