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p a r a d i s e

la brise printanière soufflait son agréable fraîcheur sur la plage, et transportait en contrebas des grains de sable humides sur ma peau rafraîchie. je savourais cette sensation autant que je savourais celle de la liberté.

allongée sur une serviette froissée, les pages de mon livre défilaient rapidement sous mes yeux distraits. l'une d'entre elles, assaillie par un souffle un peu plus fort, virevolta un instant avant de se plaquer contre ses comparses.

à vrai dire, je ne me concentrais pas vraiment sur ma lecture, mais plutôt sur la silhouette qui se dandinait innocemment à quelques mètres de moi. sofia captivait mon attention entière, si bien que les métaphores de victor hugo devinrent troubles dans ma réalité.

une plage désertique. une mer calme. deux âmes sœurs. deux cœurs reliés.

un cadre idéal, paradisiaque.

sans aucune prétention, j'affirmais passer les meilleurs moments de mon existence à cet instant précis.

sofia était un ange,

elle longeait l'immensité translucide.

sofia était un ange,

elle m'observait du coin de l'œil.

sofia était un ange,

elle acceptait la dorure altérée du soleil.

sofia était un ange,

elle contrôlait mes pensées.

- tu me rejoins ?

l'écho de sa voix la rendait idyllique.

- encore un peu, sofia.

sofia était un ange.
étions-nous au paradis ?

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