Chapitre 2. Tempête.

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L'arrivée à Edimbourg avait été rapide, le voyage n'avait duré qu'une  heure trente, si rapide qu'il n'avait même pas eu assez du temps pour réfléchir sur lui même. Lorsqu'il débarqua, il passa une heure supplémentaire à s'enregistrer et à remplir toutes sortes de documents, les joies de l'administration. En descendant les escalators qui menaient aux hall principal de l'aéroport, il croisa un homme tenant un carton avec son nom marqué dessus, sûrement l'homme chargé de lui remettre sa voiture de location. L'homme avait l'air d'être d'origine hispanique, un sourire sympathique était scotché à son visage, William ressenti l'envie de le faire disparaître, sa mauvaise humeur lui donnant envie de faire chier le monde. Mais bien sûr, il ne ferait pas une telle erreur, manquerait plus qu'il se retrouve une fois dans plus dans la presse à scandale, il voyait déjà le titre accrocheur : " William Cavendish attaque un pauvre homme sans défense !". Non merci, pensa t'il en secouant la tête.

L'homme se montra effectivement avenant, lui souhaitant de passer d'excellentes vacances et lui passa sa carte professionnelle en cas de problèmes particuliers. Il l'aurait pris pour une marque excessive de gentillesse de la part d'un employé d'agence de location de véhicule, si l'homme n'avait pas ponctué sa phrase d'un clin d'œil aguicheur et un coup de langue sur sa bouche. William ressenti d'horribles frissons lui traverser la colonne vertébrale et il recula aussitôt la clé en main, précipitant leur échange et s'en alla en trouvant la position du véhicule grâce à une application mobile. Il rangea sa valise dans le coffre du véhicule, une audi assez discrète car il ne voulait pas attirer l'attention sur lui durant son voyage. Une fois assis derrière le volant, il alluma le GPS de son portable et lança une recherche avec l'adresse de la villa, histoire de ne pas de perdre, après tout il n'avait jamais visité lui même la maison.

Le voyage durait une heure, William mis de la musique, profitant du calme de son voyage en solitaire, prenant son temps sur la route, admirant l'architecture du Queensferry bridge, traversant les différents paysages de cette partie du Royaume-Uni. Mais plus temps passait plus le ciel  s'obscurcissait et plus le vent se levait, signes annonciateurs d'une tempête imminente. William souffla, se rendant compte qu'il aurait dû vérifier la météo avant de s'engager sur la route, il n'aimait pas se retrouver trempé par la pluie. Heureusement pour lui, le voyage ne dura pas longtemps, juste une heure supplémentaire sur la route jusqu'à St Andrews et jusqu'à sa villa de nouveau célibataire. Lorsqu'il arriva sur place, il fut heureux de voir que le bien était identique à ce qu'il avait vu sur les photos, du moins de l'extérieur pour le reste il le verrait en y franchissant la porte, ce qu'il fit après avoir récupéré sa valise et le sac contenant son ordinateur portable. Il se mit à pleuvoir quelques minutes après qu'il eut franchit la porte, au moins il ne se retrouva pas arrosé par la pluie, d'autant plus que l'été était encore loin et qu'il faisait froid dehors.

William posa sa valise dans l'entrée du séjour, admirant le  grand espace de vie, mais déchantant bien vite devant la décoration romantique sûrement installée la veille. Il se souvint alors qu'effectivement il avait contacté une entreprise d'aide à domicile pour remplir au préalable le frigo et les placards de quelques courses, et aussi quelques produits du quotidien, ils devaient arranger tout  ça pour la veille de son arrivée, et avec un bonus supplémentaire ils avaient même ajouté de quoi créer une ambiance romantique. Il fronça les sourcils devant les pétales de roses balancées ici et là sur le sol du salon, quelques unes d'entre elles menant à la chambre principale, qu'il décida d'ignorer immédiatement, se dirigeant vers les escaliers qui menaient à l'étage, il y trouva deux autres chambres ainsi qu'une salle de bains italienne assez sophistiquée. Il en choisit une au hasard et y déposa sa valise avant de redescendre, seulement pour constater à quel point le ciel était plus sombre qu'il y a quelques minutes et que le vent soufflait déjà plus violemment. Il soupira, se rendant compte que la promenade au bord de la plage qu'il avait prévu était définitivement hors de question et à bannir de son programme de la soirée, à la place il se dirigea vers le frigo, bien désireux de manger quelque chose avant de se lancer à corps perdu dans son travail.

Il y trouva de quoi faire quelque chose de rapide, à savoir des œufs, du bacon et ce qui ressemblait une barquette de salade de carottes râpées. Il se renfrogna à l'idée d'avoir dû payer une grosse somme pour de la carotte râpée du supermarché, même pas un semblant d'effort, alors qu'il avait investi une énorme somme d'argent dans ce projet. Se faire à manger ne lui prit pas beaucoup de temps, tout comme manger,  il devait expédier vite fait la besogne car le travail n'attendait pas et l'argent non plus, surtout qu'il travaillait sur un dossier très important. Il remonta dans la chambre au premier étage, ouvrit son sac à bandoulière et en sortit son ordinateur qu'il alluma tout de suite, l'écran qui lui sauta au visage fut une photo de lui et de Margaret, ce qui lui donna l'envie de jeter l'ordinateur à travers la pièce. Il se calma tout de même, s'installa sur le  lit moelleux dont les draps étaient propres et se connecta tout de suite sur le site de son entreprise, accédant à ses dossiers via un mot de passe sécurisé qui changeait chaque semaine et que lui seul et sa secrétaire savaient.

Le temps passa rapidement, William était de ceux qui, lorsqu'ils étaient concentrés sur leur travail, ne faisaient plus attention à ce qui était autour d'eux, ainsi le pauvre malheureux ne remarqua que la batterie de son ordinateur était faible seulement au moment où il s'éteignit complètement. Il jura frustration et se leva pour aller chercher le chargeur de son ordinateur resté dans son sac, seulement à ce moment là il y eut une panne d'électricité, plongeant immédiatement la villa dans le noir et l'empêchant de charger son ordinateur. Cette fois-ci il failli jeter le chargeur dans ses mains, mais se retint une fois de plus en pensant qu'il en avait besoin pour le travail. Il voulait s'énerver contre le monde entier qui s'acharnait contre lui depuis quelques jours, mais décida de se montrer réfléchi et en profita pour prendre un repos mérité. Il s'allongea donc sur son lit et ferma les yeux, se laissant bercer par le bruit de la pluie qui se mit à tomber violemment à l'extérieur.

Son sommeil, devenu profond l'empêcha d'entendre le grondement du ciel, de voir le déchaînement de la mer et les éclairs puissants qui illuminait la ville de ses lumières vives. Il ne vit pas non plus qu'au plus profond de la nuit, alors que des vagues gigantesques se formaient dans la mer déchaînée, l'une d'entre elles particulièrement puissante s'abattit sur le sable de la sa plage privée, il ne vit pas non plus le corps à priori nu qu'elle éjecta et qui y atterrit. Il ne su donc pas que dès que la  personne atterrit sur le sable, le vent qui à ce moment là semblait bien parti pour arracher le toit de sa maison s'apaisa quelques minutes plus tard, et que les vagues puissantes s'en allèrent docilement, seul le ciel resta encore obscurci.

Le Coup De Foudre Du Prince Triton.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant