2 : Charlie sauve une vie

Depuis le début
                                    

Pas possible, elle semblait sortir de nulle part. Il eut cette curieuse impression, ce sentiment indescriptible que l'objet n'était pas là encore cinq minutes plus tôt.

Charlie se releva, l'ourson dans les mains, et leva la tête. Peut-être était-il tombé d'un étage ? Un enfant l'avait lancé par une fenêtre ou quelque chose comme cela ?

Il observa le mur jusqu'au sommet de l'immeuble, mais ne pouvait rien distinguer. Seule une fenêtre du premier étage, juste au-dessus de lui, était ouverte, mais rien d'autre n'était éclairé, encore moins sur les étages supérieurs.

- Il y a quelqu'un ? lança-t-il à tout hasard. Quelqu'un a perdu une peluche ?

Charlie attendit quelques secondes, mais ses appels restèrent sans réponse.

Il décida de ramener l'ourson à la maison ; cela pourrait faire un joli petit cadeau de réconciliation.

Presque aussitôt il entendit un son indescriptible, bien qu'il aurait juré que ce bruit sortait tout droit d'un film de science-fiction.


Whap !


Un éclair l'aveugla presque, illuminant toute la ruelle d'un blanc incroyable. Charlie eut l'impression qu'on braquait sur lui un énorme phare de camion ; c'était si violent qu'il dut fermer les yeux. Il monta ses mains par réflexe tout en reculant de quelques pas, comme pour se protéger de toute cette lumière presque douloureuse.

Immédiatement après, la lumière cessa. Il rouvrit les yeux, mais ce qu'il vit n'était pas la ruelle dans laquelle il se tenait quelques secondes plus tôt.

Il vit l'ourson dans ses mains, il portait les mêmes vêtements, le guitariste des Metallica continuait son solo sur Nothing Else Matters, accompagné du Philarmonic de San Francisco.

En revanche, tout le reste était différent.

Il vit une porte claquer, un perron qu'il reconnut grâce aux chats en terre cuite dont Mary avait décoré l'entrée. C'était sa propre maison et la porte qu'il avait claquée plus tôt dans la soirée. C'était comme s'il revivait la scène en direct, un film en trois dimensions encore amélioré, hyper réaliste.


Whap !


Un nouveau flash l'aveugla.

- Bon sang !

Quand il ouvrit les paupières, des gens défilaient autour de lui tandis qu'il semblait flotter, avançant au milieu d'une foule assez dense. Il reconnut certaines des personnes qu'il avait croisées, il reconnut les lieux : il était en train de revoir ce qu'il avait fait quelques dizaines de minutes avant de s'arrêter près du terrain de basket.

Le plus surprenant, c'était le réalisme avec lequel il percevait ces événements, comme s'il revivait réellement la scène. C'était incroyable, à la fois distant et très proche, il pouvait sentir les choses, il entendait les conversations des gens mais il ne pouvait pas agir, restant simple spectateur d'une situation virtuelle.


Whap !


Un nouveau flash, encore plus violent, encore plus soudain ; celui-ci lui fit vraiment mal et il dut patienter quelques secondes avant de pouvoir ouvrir les yeux.

Il se vit dans la ruelle, ramassant le petit ourson, regardant vers les étages.

- Mais que -


Teddy BearOù les histoires vivent. Découvrez maintenant