Chapitre 42

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Le lendemain matin, Matthew se réveilla après la meilleure nuit de sa vie. Il eut même l'impression d'avoir rêvé ce qu'il s'était passé la veille jusqu'à ce qu'une douleur dans ses reins ne vienne se manifester.

— Ca y est, je suis paralysé, se plaignit-il en essayant de se redresser.

Une fois assis avec toutes les précautions possibles, il regarda autour de lui et se rendit compte qu'il était seul. Cette constatation lui fit un pic au cœur. Il se rendit compte qu'il aurait voulu vivre son premier réveil dans le monde des adultes responsables dans les bras de Léo. Mais il n'était pas là et il ne savait pas où il pouvait être.

Il se pencha, tant bien que mal, vers la table de nuit pour récupérer son téléphone quand il remarqua qu'il était habillé d'un caleçon et d'un t-shirt beaucoup trop grand pour lui appartenir. Il le porta à son nez, inspira et reconnut sans problème l'odeur de Léo. Un sourire apparut contre sa volonté sur ses lèvres. C'était donc ça de porter les vêtements de son petit ami ? Comme si la personne en question vous tenait dans ses bras et vous entourait de son odeur ? Il aimait cette sensation.

Son téléphone finalement en main, il vit quelques messages en attente de lecture. Le premier était celui de Théo qu'il avait entrevu sur l'écran de verrouillage la veille et lui annonçant que lui et Klaus ne rentreraient pas de la nuit. Il rit en lisant finalement la fin du message reçu. Le Français lui disait que Klaus était censé rouler le retour mais qu'il était trop carré comme une queue de râteau pour prendre le volant et Matthew aurait mis sa main à couper que Théo ne devait sûrement pas être dans un meilleur état. Il espéra, cependant, qu'ils avaient trouvé un endroit pour dormir.

Le second était de Klaus disant lui aussi qu'ils n'allaient pas rentrer de la nuit. Son excuse à lui était que Théo avait trop bu et qu'il risquait de vomir dans la voiture. Il avait ajouté que même si leurs amis Français étaient riches, ce n'était pas une raison pour devoir payer un toiletteur pour voiture. Autant dire que là-dessus, Théo avait sûrement raison en disant que Klaus était bourré.

Le message suivant était de Léo. Il lui disait être sorti faire quelques courses et qu'il serait peut-être rentré avant qu'il ne se réveille. Bien que toujours un peu déçu de s'être réveillé seul, Matthew aima cette petite attention, ce sms pour le prévenir. Il se sentit alors moins délaissé alors qu'il savait qu'il ne l'était en aucun cas.

Il se laissa tomber sur le lit pour se renfouir sous la couverture. Il ferma les yeux, espérant peut-être se rendormir jusqu'au retour de Léo mais à la place, il se mit à réfléchir. La veille, il avait passé ce que les gens appelaient couramment un cap dans la vie d'une personne et pourtant, il ne se sentait pas plus différent que ça. Alors certes, ça avait été un moment incroyable et il avait mal aux reins, mais en dehors de cela, il n'avait pas l'impression d'être plus mature, plus cool ou quoi que ce soit d'autre. Pas plus en tout cas qu'après les autres choses qu'il avait déjà faites avec Léo.

Matthew plaqua ses mains sur ses joues. Ok, il n'avait peut-être pas changé mais le simple souvenir de ce qu'il avait fait avec Léo lui avait donné un coup de chaud. Il sentait un sourire forcer le passage sur ses lèvres. Il se sentait tellement niais. Il comprenait maintenant pourquoi les gens louaient le sexe, ce qui ne l'empêchait pas de moins comprendre, cependant, toute cette idéologie de la virginité et de ce patacaisse qu'ils font sur la perte de celle-ci.

La porte finit par s'ouvrir pour laisser passer Léo, des sacs dans les mains. Il les déposa sur le lit depuis bien longtemps délaissé par Matthew avant d'en sortir deux boîtes. Le plus jeune tenta de se redresser mais poussa un nouveau gémissement de douleur avant de se laisser tomber sur le matelas.

— On est faible, Minus ?

— Arrête ... personne m'avait prévenu de l'après.

—Tiens, prends ça et mets-toi sur le ventre.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant