Chapitre 39

514 42 10
                                    

Matthew était stressé. Il se sentait comme lorsqu'il venait de se mettre en couple avec Léo, qu'ils se promenaient avec Théo et Klaus et qu'il voulait lui tenir la main mais n'osait pas le faire. Sauf que depuis, ils s'étaient tenus plusieurs fois la main, ils avaient même fait bien plus que ça. Alors pourquoi il se sentait aussi nerveux ?

C'était simple.

C'était parce que Léo avait organisé toute la journée à venir. C'était lui qui lui avait dit qu'ils sortiraient. C'était lui aussi qui avait choisi les endroits où ils iraient. Et c'était la première fois que ça arrivait alors ça rendait Matthew nerveux et excité de passer cette journée avec le garçon qui partageait sa vie. Enfin ... ses vacances d'été.

Autre chose rendait nerveux le jeune homme et c'était le regard des gens qu'ils croisaient. Il avait l'impression d'être une bête de foire tant leurs regards les dévisageaient. Bon, il fallait avouer que Léo était à tomber. Il l'était déjà en temps normal, mais aujourd'hui, sa beauté semblait s'être décuplé.

Lui aussi portait une chemise blanche dont il avait retroussé les manches sur ses avant-bras. La couleur immaculée du tissu contrastait avec le sombre de ses tatouages qui dépassaient du vêtement. On croirait voir un grand PDG qui se trouverait être aussi un chef de la mafia. Bref, canon.

Donc oui, normal que les gens les dévisageaient. Léo pour son physique et lui pour tenir la main à un tel homme. Mais ça n'en restait pas moins gênant. Et puis, les regards ne plaisaient pas à Matthew qui auraient sûrement préféré rester dans leur chambre et ne pas ressentir cette jalousie.

— Qu'est-ce qu'il regarde celui-là ? marmonna-t-il dans sa barbe.

— Il te regarde.

— Ouais bah ça j'avais remarqué. Il veut ma place ?

— Je pense qu'il préfèrerait la mienne.

Matthew leva un sourcil. Comment ça la sienne ? Pour quoi faire ?

— Matthew, tu t'es regardé dans la glace en partant ?

— Pas trop le choix, elle est sur la porte de la chambre.

— Donc, tu as vu à quoi tu ressembles. Bien. Maintenant additionne un plus un et tu auras ta réponse.

Attendez ... ce gars le trouvait à son goût ? Parce que des personnes en dehors de Léo pouvaient le trouver désirable ? C'était nouveau ça. Lui qui avait pensé que seul quelqu'un comme Léo pouvait avoir ce genre de goût en matière de garçons. Il alla répondre à Léo quand il le vit fixer un point non loin d'eux. Matthew tourna la tête et vit une jeune femme qui l'observait. Ou plutôt son regard alternait entre lui et Léo. Elle finit, cependant, par baisser la tête et faire demi-tour.

— Tu l'as fait fuir ... volontairement, commenta Matthew, ahuri.

— Exactement.

Matthew ne put cacher un petit sourire. Léo avait fait fuir une possible concurrente. Bon, elle n'aurait jamais pu le concurrencer, mais le jeune homme était plutôt flatté que son petit ami se soit senti obligé de marquer son territoire, même si ce n'était qu'avec un regard.

— Je vois ton sourire Minus.

— Absolument pas ... mentit celui-ci.

— S'il t'en faut aussi peu pour te rendre heureux ...

Mais Matt le vit, ce petit rictus satisfait qui apparut furtivement sur les lèvres de Léo. Alors il ne put s'empêcher de sourire à son tour. C'était ... mignon. Il ne le dirait jamais au Français, mais il avait trouvé ça mignon.

Ils marchèrent un petit moment jusqu'à arriver jusqu'à un énorme bâtiment moderne en bord de mer. Matthew ne savait pas du tout où ils étaient, pourtant, ils n'étaient pas très loin de la Room 901, l'endroit où il était partie boire un verre avec Elliott. Penser à ce dernier lui provoqua un frisson de dégoût. Ce n'était vraiment pas le moment. Heureusement, son attention fut rapidement happé par ce qu'il voyait.

Le temps d'un étéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant