ENLÈVE-MOI (Version 2022)

DEUXIÈME PARTIE - Chapitre 26

— Patron ? lança l'officier, l'air grave, en entrant dans le bureau dont la porte était ouverte.

    — Oui ? répondit l'inspecteur qui remarqua de suite son expression inhabituelle. Qu'est-ce qui vous amène, Williams ?

    — Patron, on a un signalement.

    — Un signalement ?

    Le jeune policier, manifestement embarrassé, frotta nerveusement son front avant de répondre :

    — La petite Cavendash.

    — La petite Cavendash ? répéta Jones en se levant sur le champ. Comment ça ?

    — On a... on a retrouvé son cheval.

    Jones se tourna, approcha de la fenêtre sur laquelle la pluie ruisselait tant la météo était exécrable. Il jeta un regard contrarié à travers les gouttes, au loin.

'    — Dites m'en plus.

    — Un agriculteur l'a trouvé hier soir, errant à l'orée des bois, c'est lui qui a téléphoné au poste. Il n'est pas amoché mais d'après ce que j'ai compris, ça n'a pas été une mince affaire de le récupérer, il est très nerveux et effarouché.

    — De quoi avait-il l'air ?

    — Je ne comprends pas, patron. L'agriculteur ? La soixantaine, dégarni et bedonnant, bottes en caoutchouc, chemise à carreaux. Evans, il s'appelle.

    — Le cheval, Williams ! Le cheval ! s'impatienta Jones.

    — Oh ? Le cheval ? Eh bien, ahem... il, ahem... il est plutôt maigre mais s'il a passé quatre semaines dans la nature ça se comprend, j'imagine. Cela dit, il a l'air encore très énergique vu le temps qu'il a fallu aux gars pour l'approcher. Il est à la ferme, à un peu plus de trois kilomètres de la maison de la gamine.

    — Vous êtes certain que c'est bien celui de la petite ?

    — Affirmatif, patron. Monsieur Cavendash nous avait donné plusieurs photos de l'animal et Taylor s'y connait en chevaux, patron. Je ne vous aurais pas dérangé si j'avais encore un doute, patron. C'est bien le bon.

    Jones prit une grande inspiration puis, cognant du poing sur la vitre, s'exclama :

    — Et merde !

Tous droits réservés - Melissa Bellevigne