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pdv kirishima

Des fois, ça passe tellement vite, qu'on se rend pas compte qu'on a atteint le fond avant d'en avoir vu la couleur.

Pour moi, la couleur était dorée.
Pour moi, j'avais atteint le fond, et il était de couleur or, comme le soleil.
J'avais atteint le fond, en fin d'été de ma deuxième année de première.
Le soleil brillait et réchauffait mon corps, pourtant tout en moi avait l'air mort, froid.

Petit bilan de cette année scolaire :
- Je m'étais tapé une petite dépression à cause de Yúna et de mon redoublement scolaire.
- Mon daron avait littéralement écrasé un gars que je supporte pas.
- Ce gars s'est enfui avec des médocs, pour se droguer ou vendre, d'après mon père.
- Bakugo a d'ailleurs été viré du lycée quelques temps après d'après la rumeur.

- Et enfin, le plus important, je m'étais concentré sur les cours, puisque mon père me mettait continuellement la pression, et mes amis ne me comprenaient pas, je m'écartais de tout le monde, tellement que j'avais honte de revenir.

Pendant cette fin d'année, je suis donc redevenu seul, et ça m'avait constamment rappelé ces années d'enfer au collège...
Je me sens mal.
Et pour couronner le tout, mon père veut que je quitte la générale pour aller dans un lycée privée et spécialisé en science, afin de suivre ses traces je suppose, et être moins déconcentré par mes amis actuels.
Mon père les concidère comme des relations trop immature. Je dois grandir plus vite apparemment. Merde quoi.

Tout ça pour dire que je pense que je déprime pas mal, je vais changer de lycée, être forcé a faire un métier que je n'aime pas. Et travailler, alors que je suis une merde dans ce domaine.

C'est pour toutes ces choses là que, pendant que tout le monde fêtait les vacances, je préférerais marcher seul, loin de mon quartier pour éviter Mina et les autres.
Je voulais être seul.
Je crois qu'au fond de moi j'avais pas la volonté d'arrêter de déprimer, ou dû moins pas la force. C'était horrible.

Le soleil me collait à la peau, comme des projecteurs se braquant sans cesse sur moi, m'accusant de ma solitude, d'être un mauvais ami et un looser. Enfin c'est comme ça que je l'interprétais.

J'avais beaucoup marché, le ciel était entre chien et loup, et un vent frais s'était levé. Agréable.
Première fois depuis longtemps que j'étais heureux.
J'avais marché jusqu'à un quartier que je ne connaissais pas, où les immeubles se cassaient tous la gueule de partout, mais il n'y avait personne. Ça devait être l'heure des match euros. C'est pour ça...

J'étais assis sur un banc. Au dessus d'un pont.
La nuit m'enveloppait en secret.
J'étais loin des projecteurs.
Loin de mon père.
Et loin de cette sensation d'électro-choc que j'avais eu plus tôt.
Cette sensation que rien n'allait dans ma vie.
Ici, j'étais serein.

Des larmes.
Des larmes coulaient sur mes joues, inarétables, libératrices.
Je crois que j'aurais dû pleurer depuis longtemps, j'avais l'impression que tout mon mal partait en même temps qu'elles.
Ma respiration se faisait plus forte, l'air plus respirable.
Des larmes.
Comme des larmes de joies,
coulaient sur ma joues.
À croire qu'être loin de ma vie me rendait très heureux.
J'allais peut être camper ici tout compte fait...

Mais bon, j'ai l'impression que le Monde veut pas me laisser heureux trop longtemps.
Des bruits de pneu qu'on fait brûler sur la route m'avaient fait exploser ma bulle.
Des con allaient me faire chier.
Des con avec une bagnole, font des dérapages en mode danger de la route.

 R ∆ G E Where stories live. Discover now