Chapitre 3 - La balle

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T/p se tordit de douleur, la main sur la plaie qui saignait beaucoup. Elle avait mal et ça se voyait. Elle s'adossa contre un mur. Le moindre mouvement, même simplement respirer, lui faisait un mal de chien.

"Putain!" jura-t-elle dans sa souffrance.

Cinq arriva et appuya sur la plaie.

"Me touche pas!!! hurla la jeune fille souffrante.

-Arrête de gueuler, les gars sont pas loin!" rétorqua-t-il.

Elle souffrait.

"Enlève ta main, enfoiré, lui ordonna-t-elle en grimaçant.

-Il faut que je fasse un point de pression pour pas que tu te vides de ton sang donc ferme ta gueule et laisse-moi faire!"

Il pressa plus fort la blessure ce qui échappa un cri à la souffrante et quelques larmes de douleur.

"Je t'ai dit d'arrêter de gueuler!" cria le jeune homme en plaçant sa main devant la bouche de sa coéquipière pour la faire taire.

Elle la mordit avec rage. Ce n'était pas son genre dutout mais elle pleurait. Elle avait beaucoup trop mal. Elle connaissait la douleur, c'était une femme après tout, mais jamais elle n'avait aussi souffert. Elle mordit si fort que la main de Cinq en saigna un peu.

Le garçon retint en juron en sentant ces dents se refermer contre sa peau.

"Mais t'es malade ou quoi!?" cria-t-il.

Il récupéra ses mains et rapporta celle mordue vers sa bouche pour ne pas jurer de douleur. Il prit un instant pour faire passer le mal comme si sa main était plus importante que sa partenaire dont le sang coulait à flot.

Les yeux de T/p avaient rougis à cause des larmes de douleur qu'elle essayait encore de retenir. Elle se mordait les lèvres pour ne plus verser une larme mais en vain. Elle ne pouvait plus parler tellement elle avait mal et elle ne pouvait plus se concentrer sur rien.

Cinq plaça son bras derrière son dos mais elle le repoussa vivement et douloureusement.

"Fais pas la conne, tu peux pas marcher", dit-il avec froideur.

Elle le laissa faire. Il plaça donc un bras dans son dos et l'autre sous ses deux jambes et la porta jusqu'au motel en se téléportant. Elle cachait sa tête contre son bras pour ne pas qu'il voit qu'elle pleurait et se retenait de le mordre de nouveau. Chaque pas qu'il faisait, elle le ressentait comme un nouveau coup de couteau dans le ventre.

Il la posa sur le lit. Ils étaient tous les deux plein de sang.

"Ok. On retire la balle, on recoud et désinfecte et c'est bon", déclara Numéro Cinq qui commençait à s'inquiéter un peu pour la vie de sa partenaire.

T/p retira avec énormément de souffrance sa robe. Elle se retrouvait en sous-vêtements devant un homme qu'elle connaissait à peine et détestait du plus haut point mais c'était le cadet de ses soucis. Sa respiration commençait à dégénérer. Il lui était dur de prendre une bouffée d'air et son coéquipier le vit.

"Eh, T/p, tu respires, ok?" dit-il comme si c'était facile.

Il ne s'attarda même pas à regarder le sublime corps de sa partenaire et accourut à ses côtés.

"T'as pas intérêt à me lâcher comme ça, insista-t-il. Je suis payé pour ramener Axel mais aussi pour bosser avec toi alors tu restes en vie!

Il regarda la blessure. Avec tous les mouvements, la balle s'était enfoncée plus profondément encore et c'est pourquoi T/p avait aussi mal.

"Je vais m'en occuper mais reste en vie, déclara le jeune garçon.

-Non, tu me touches pas. Je m'en occupe. Passe-moi des compresses, de l'alcool à soixante-dix, une pince à épiler, un pansement, une aiguille..."

Elle s'arrêta pour souffler un peu.

"...du fil à raccommoder, continua-t-elle, et un putain de briquet."

Cinq s'exécuta, il fouilla les tiroirs du vieux motel et récupéra tout le nécessaire même si à la place du fil à raccommoder il ne trouva que du fil dentaire.

Il confia tout cela à la courageuse T/p qui désinfecta, chercha et sortit la balle. Elle jeta avec souffrance la pince à épiler et la balle loin d'elle. Sa respiration était saccadée et elle hurlait à chaque étape qu'elle endurait pour se soigner. Son partenaire, lui, lui passait les ustensiles.

Elle planta une première fois l'aiguille et hurla si fort, pleura si violemment. Elle était sur le point de lâcher l'outil, ça la faisait trop souffrir, elle n'y arrivait pas, mais le garçon arriva par-derrière et plaça ses bras autour d'elle pour ne pas qu'elle se débatte. Elle hurlait encore à ce moment mais elle ne pouvait se défaire des bras qui l'entouraient de derrière.

"Chut, T/p, lui dit-il. Tu respires, maintenant."

Il s'allongea doucement l'entraînement avec lui.

"Me touche pas, murmura-t-elle dans ses sanglots. Me touche pas."

S'allonger la détruisait de l'intérieur et elle essayait de se débattre mais elle n'en avait pas la force. Ses larmes coulaient encore et encore.

"Lache-moi..." pleura-t-elle.

Une fois allongé, retenu par un oreiller, Cinq prit la main de sa coéquipière, celle qui tenait l'aiguille.

"Ok... Respire un grand coup", demanda le jeune homme avant de planter délicatement la pointe sur la blessure tout en continuant de tenir sa main.

Elle ne pleurait plus maintenant, elle se brisait de l'intérieur tout en criant de toutes ses forces et espérant que tout cela s'arrête. Une rivière coulait sur ses joues. T/p était bouillante à force de pleurer.

Cinq lui mit l'extrémité du drap dans la bouche.

"Mords là dedans", ajouta-t-il.

Il recousut la plaie avec la main de T/p pendant qu'elle hurlait de toute son âme. Mordre dans ce bout de tissu lui faisait un léger bien mais dans la grande douleur qu'elle ressentait, ce n'était rien. C'était aussi dur pour Cinq. Il n'était pas un sociopathe donc même s'il haïssait sa partenaire, il pouvait ressentir une infime partie de sa souffrance dans ses cris et sanglots.

Le soin fini et le pansement collé, il laissa T/p dans le lit. Elle s'était endormie juste après, épuisée d'hurler. Numéro Cinq lui avait tout de même passé un t-shirt avant qu'elle ne dorme complètement pour ne pas qu'elle reste à demi-nue devant lui. Il nettoya le bain de sang, soigna sa main, nettoya brièvement le sang des mains de sa coéquipière et de son ventre et s'installa pour dormir. Il venait juste de s'habituer à dormir avec la jeune femme alors qu'elle était en short mais là elle était carrément en culotte et ça le mettait assez mal à l'aise. Il avait treize ans quand il avait quitté l'Umbrella et donc il n'avait jamais dormi avec une femme. T/p était la première qu'il avait vu en sous-vêtements et la première avec qui il avait dormi. C'était assez troublant, comme toute première fois, et ce qu'il ignorait c'est que pour sa camarade aussi c'était des premières fois.

La nuit passa et même si le duo aurait voulu plus de temps, le lendemain, remis sur pied ou non, il fallait absolument qu'il aille dans la villa d'Axel.

La jeune demoiselle n'eut donc aucun répit. Dès le lever du jour, elle se leva, s'habilla d'une robe noire pour changer, notez l'ironie, et suivit son partenaire jusqu'à la demeure de M.Bart. Son ventre lui faisait encore affreusement mal et quelques cachets n'y changeraient rien mais personne n'y pouvait rien.

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