Chapitre 2 - Il fait froid

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Les jours qui suivirent furent mouvementés entre l'enquête et la relation des agents. Cinq avait révélé à T/p son côté cruel et sanglant lors d'un combat, qui ne devait pas avoir lieu à la base, au cours duquel il tua quelques personnes. Le jeune homme était arrogant et têtu, il n'avouait jamais ses tords. Elle, elle était plus que débrouillarde. Elle se souciait à peine de Cinq et l'avait même oublié sur un parking ce qui avait mis fou de rage celui-ci, il était rentré en claquant la porte et s'était couché sans un mot ce qui ne déplaisait pas vraiment à T/p. Elle était confiante, ne fonçait jamais tête baissée mais ne partageait que rarement ses plans avec son coéquipier. Elle ne semblait pas avoir de quelconques sentiments envers lui et lui non plus d'ailleurs. Ils étaient comme chiens et chiens pour le coup, deux têtes de mules qui ne pouvaient que ne pas s'entendre et leur relation se révélait explosive.

L'enquête, elle, s'avérait bien avancée. Le duo recevait régulièrement des lettres de la part de sa supérieure qui le félicitait pour le sérieux et la rapidité du travail fourni. T/p et Cinq avaient découvert qu'Alex travaillait aussi en temps que dealer. Son fournisseur était le patron d'une boîte pas très réglementaire au-dessus d'une petite plage pas connue dutout. Ils se rendirent donc là-bas pour parler au fournisseur de M.Bart et récolter des informations sur sa disparition du mois dernier.

Ils entrèrent dans l'établissement et découvrirent sans trop de surprise ses nombreuses femmes presque entièrement à poils se dandinant devant des hommes défoncés et irrespectueux. Ils y avaient aussi des couples, ou plutôt partenaires sexuels pour une nuit, qui dansaient salement au milieu de la piste.

Cinq et T/p continuèrent leur route sans y prêter attention. La salle était grande et en forme de cercle. Il y avait trois étages et la piste de danse était au rez-de-chaussée en plein centre. On pouvait donc la voir des deux étages du dessus.

Nos partenaires se rendirent au troisième étage, empruntant les escaliers tout en esquivant les couples qui se bécotaient, les hommes bourrés qui draguaient T/p et la sifflaient par rapport à sa robe et à ses épaules dénudées jusqu'à qu'elle les assomme d'un coup de coude, les jeunes femmes qui tournaient autour de Cinq en se remuant et les vieux dealers qui essayaient de se faire de l'argent.

Ils rencontrèrent le patron et récupère quelques informations: Axel devait apparemment se trouver dans une villa à quelques kilomètres d'ici avec sa nouvelle petite-amie, une dealeuse du coin. Bien sûr, il fallut torturer le fournisseur, et ses gardes ne furent pas ravis. Ils se mirent à pourchasser les agents ce qui mit la pagaille dans le club. T/p sauta du troisième étage inquiétant son coéquipier jusqu'à qu'il se rende compte qu'elle avait sorti un grappin d'on ne sait où et qu'elle s'était arrêtée au deuxième étage pour mettre hors d'état de nuire deux ou trois hommes de mains du patron. Cinq fit son job au troisième pendant que T/p s'occupa du deuxième et ils se réunirent au centre de la piste du rez-de-chaussée pour en finir ensemble.

Ils étaient face à face, dans le brouhaha des adolescents paniqués devant ce massacre qui se ruaient vers la sortie. Leurs yeux étaient plongés dans ceux de l'autre. Leur regard restait sévère et sans émotion. Les derniers hommes de mains arrivèrent et on ne sait pourquoi, Cinq prit la main de T/p et la fit tourner sur elle-même. Elle frappa un homme au passage et un enchaînement de danse de combat se fit. Cinq ramena sa coéquipière près de lui, plaçant ses mains sur ses hanches, et la fit basculer en arrière pour qu'elle puisse donner un coup de pied à un garde. Il la fit se relever puis, leurs mains nouées entre-elles, il détacha ses doigts et fit tourner T/p sur le côté. Elle en assomma d'autres et Cinq aussi.

Ils continuèrent leur danse et quand le dernier homme tomba, ils se retrouvèrent de nouveau face à face. Leurs mains se tenaient toujours et ils reprenaient leur souffle. T/p vint casser ce moment en retirant sèchement ses mains et allant chercher son grappin comme si de rien n'était. Cinq suivit la jeune demoiselle à l'extérieur sans dire un mot.

Ils découvrirent, au beau milieu de la nuit, que leur voiture avait été abîmée par les adolescents terrifiés et qu'elle n'était plus en état de marche. Ils rentrèrent donc à pied jusqu'à leur motel, dans le froid et le noir. Le vent faisait frissonner la jeune fille aux bras nus. Elle le cachait comme elle le pouvait. Cinq le remarqua quand même et après s'être torturé l'esprit il finit par lui offrir sa veste. Elle le regarda sans parler.

"Prends-la", lui dit-il froidement.

Elle hésita mais une bourrasque lui parvint d'un coup et la froideur de celle-ci la décida vite. Elle prit la veste, agacée, et la plaça sur ses épaules sans même le remercier. Cinq souffla, il aurait voulu la buter là maintenant tout de suite mais il savait qu'il ne pouvait pas et ça le rendait encore plus fou de rage contre T/p. Quant à elle, le fait que Cinq lui passe sa veste lui donnait la gerbe. Elle trouvait ça immonde mais elle n'avait pas d'autre choix que de la prendre sinon elle mourrait de froid.

Les discussions tardives ou le repas aux chandelles complètement inexistants, ils se couchèrent comme à leur habitude, c'est-à-dire chacun de son côté du lit, et le lendemain, dès l'aube, ils allèrent boire leur café, sans un mot ou un regard envers l'autre.

Cinq, qui la première fois qu'il avait bu un café avec elle avait engagé une "conversation", avait désormais renoncé à l'idée de lui adresser la parole pour autre que le travail. Sa haine envers T/p grandissait de jour en jour et il était de même pour la jeune fille envers lui. Elle le détestait tellement. La vue de son visage lui donnait envie de lui casser le nez ou même de lui décharger un flingue dans la figure.

Les deux agents allaient payer quand, derrière la fenêtre, un passant retint leur attention.

"Eh mais c'est pas les mecs qui ont agressé le chef? dit-il à ses amis.

-Eh mais si, c'est eux!" cria un d'eux.

Ils sortirent tous leurs pistolets, tirant à travers la vitrine du café. Les cris de la femme de ménage et de la serveuse présentes retentirent en même temps que les éclats de verre. Il n'y avait aucun autre client dans la salle à part les deux partenaires.

Tout le monde dans le café se mit a terre, cachant sa tête pour ne pas se faire tirer dessus. Les tires cessèrent le temps que le groupe, ils étaient quatre à ce propos, entre. Cinq en profita pour faire signe aux deux femmes d'aller se réfugier dans l'arrière cuisine et elles s'exécutèrent sans broncher. Les deux partenaires se cachèrent de chaque côté du bar qui étaient formé de deux arcs de cercle. Un espace de trois mètres environ les séparait. T/p était sur le point de rejoindre le jeune homme quand les coups de feu reprirent.

Les agents n'avaient pas de flingues sur eux ni armes. T/p lança un couteau à beurre droit dans le coeur d'un des hommes. Celui-ci tomba au sol, mort. Le groupe de trois maintenant se sépara: deux couvraient les arrières d'un qui fonçait droit sur Cinq.

Il allait lui planter une lame dedans quand T/p débarqua avec une cuillère à café et lui enfonça dans l'œil. En traversant entre les deux bars, à découvert, elle se prit une balle dans l'estomac. Elle se laissa tomber aux côtés de Cinq pendant que l'opposant hurlait de douleur pour son œil.

T/p serra les dents, la souffrance était forte. Assise aux côtés de son partenaire, elle se laissa téléporter par lui. Les deux agents atterrirent dans une ruelle à deux pâtés de maison du café. Il n'y avait aucun passant dans cette rue bien cachée.

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