Chapitre 14

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Le réveil de Clémence en ce 30 juin fut amer. La jeune femme rêvait de revenir 10 mois en arrière afin de revivre pleinement chaque moment avec Jordan. Cette journée s'annonçait longue et pleine d'émotions entre le pot de départ d'Albert et la remise des diplômes.

La matinée passa rapidement. L'enseignante avait rencontré certains parents des quatrièmes et cinquièmes après qu'ils aient reçu leur bulletin. A 11h30, elle entra dans la salle des professeurs dans laquelle Albert avait préparé des boissons et des sandwiches avec diverses garnitures. Il accueillit sa collègue les bras grand ouverts. Pour la première fois depuis qu'ils se côtoyaient, il l'embrassa. Il lui présenta ensuite son épouse qui l'accompagnait puis les laissa toutes les deux.

— Bonjour, Charlène. Je suis enchantée de vous rencontrer.

— Tout le plaisir est pour moi, Clémence. Je suis contente de pouvoir enfin mettre un visage sur votre prénom.

— Pareil pour moi. Albert est assez discret sur sa vie familiale mais quand il parle de vous, c'est toujours avec énormément d'amour.

— Je suis chanceuse de l'avoir. Chaque jour passé à ses côtés est un jour heureux. Je vous abandonne, il me fait signe de le rejoindre. Nous reparlerons peut-être tout à l'heure.

Charlène était une jolie femme, très élégante, et partageait avec son mari cette bienveillance dans le regard.

Aux alentours de midi, Adèle arriva et salua Albert et son épouse avec dynamisme. Elle discuta un instant avec eux puis s'approcha de Clémence. Après avoir pris des nouvelles l'une de l'autre, la jeune maman demanda :

— Alors, les sixièmes ?

— Ils ont tous réussi. On ne les verra plus l'an prochain.

— Contente de l'apprendre. Je voulais participer à la cérémonie de remise des diplômes mais Pierre a un rendez-vous à 15h donc je dois rentrer pour les enfants.

— C'est dommage... Les jeunes auraient été contents de te voir.

— Moi aussi. Je peux déjà venir fêter le départ d'Albert, c'était important pour moi.

— Saint-André ne sera plus pareil sans lui l'année prochaine.

— Ne m'en parle pas. Les larmes me montent aux yeux rien que d'y penser.

— N'y pense pas maintenant, alors et profites-en tant qu'il est là.

Albert fit un discours à son image. Il remercia ses collègues pour le temps partagé dans ce local et raconta quelques souvenirs. Surtout, il conseilla à chaque personne présente de vivre la vie comme un cadeau et de toujours suivre leur cœur. Il finit en déclarant que Charlène avait toujours été son plus grand soutien et qu'il était heureux de passer plus de temps avec elle dans le futur. Ses collègues l'applaudirent vivement. A 14h, Adèle dut

sanglotait en lui faisant ses adieux et il lui essuya ses larmes. La jeune maman quitta la pièce avec chagrin. Charlène s'adressa à Clémence qui regardait la scène :

— Albert aura aussi difficile de partir d'ici. L'enseignement fait partie de lui.

— Ça se sent.

— Il a ce besoin de transmettre. Et pas qu'aux élèves. Il a un regard optimiste sur tout et il aime aider les autres à découvrir qui ils sont vraiment et ce dont ils ont besoin.

— J'ai eu de la chance de vivre cette année scolaire avec lui.

— Il n'en a pas fini avec vous...

Et elle partit avant que la jeune enseignante n'ait pu avoir plus de précisions.

Il était presque 15h et Monsieur Dupont demanda aux enseignants des sixièmes de se rendre au gymnase afin d'assister à la remise des diplômes. Sur place, il y avait déjà beaucoup de monde. Clémence aperçut plusieurs de ses élèves et leurs parents. Elle s'installa dans la première rangée avec les autres professeurs face à l'estrade placée spécialement pour ce grand jour. La cérémonie débuta une dizaine de minutes plus tard. Le directeur, devant le micro, parla d'une promotion très hétéroclite dont il était très fier et il félicita tous les futurs diplômés d'avoir été persévérants. Enfin, il remercia le corps professoral qui les avait épaulés durant leur scolarité. Il appela les étudiants un à un, par ordre alphabétique et leur donna leur diplôme sous les applaudissements de l'assemblée. Clémence était plus enthousiaste lorsqu'il s'agissait d'un de ses élèves. Quand Jordan fut sur l'estrade pour recevoir son précieux papier, Monsieur Dupont reprit le micro et s'adressa au jeune homme :

Les promesses du parcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant