Chapitre 12

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Le samedi suivant, la douleur et l'hématome s'étaient estompés. Clémence était en état d'aller faire un tour au parc. Le ciel était gris et le vent soufflait fort mais cela ne l'empêcha pas de profiter du printemps. Il y avait moins de monde au parc que les autres jours. La jeune femme trouva rapidement un banc où lire. Elle lut une quinzaine de pages puis fut interrompue par un appel d'Anna.

— Coucou. Ça va ?

— Coucou. Je voulais te voir mais tu n'es pas chez toi... Ça vaut la peine de t'attendre ?

Sa voix tremblait.

— Je suis au parc. Je suis là dans cinq minutes.

— Ok...

Clémence s'inquiéta. Elle sentait bien que quelque chose n'allait pas. Elle courut pour la rejoindre. Elle arriva devant son immeuble et Anna sortit de sa voiture, les yeux gonflés. Clémence se précipita vers son amie qui s'effondra dans ses bras. La jeune enseignante ne l'avait jamais vue dans cet état-là. Elle la serra dans ses bras puis la fit monter dans son appartement sans poser de question. Elles s'assirent dans le canapé. Anna pleurait toujours à chaudes larmes. Elle posa sa tête sur les genoux de Clémence. Cette dernière lui caressa affectueusement les cheveux. Elles restèrent ainsi de longues minutes sans échanger le moindre mot. Les pleurs d'Anna se calmèrent. Celle-ci se redressa, enleva ses lunettes et essuya ses larmes avec la main. Clémence lui présenta une boîte de mouchoirs. Elle regarda son amie et attendit qu'elle dise quelque chose.

— Je suis désolée. Je débarque ici sans prévenir et j'inonde ton pantalon.

— Ce n'est pas grave, voyons. Tu veux m'expliquer ce qu'il se passe ou tu as besoin d'autre chose ?

Les larmes montèrent de nouveau aux yeux de la jeune femme.

— J'ai appris une nouvelle horrible : je ne pourrai pas avoir d'enfant.

Cette annonce choqua Clémence.

— Comment le sais-tu ?

— Comme ça faisait plus d'un an que Simon et moi essayons d'avoir un enfant en vain, nous avons passé des tests et fait des examens. Le médecin nous a contactés hier pour nous donner les résultats. Mes ovocytes sont peu nombreux et anormaux. Mes chances d'être enceinte sont quasi nulles.

Elle finit sa phrase en sanglots. Clémence l'enlaça.

— Je suis tellement désolée pour toi, ma chérie.

La professeure savait qu'Anna rêvait de fonder une famille nombreuse. Elle en parlait depuis qu'elles avaient commencé à se fréquenter. Elle était fille unique et avait toujours trouvé sa maison trop calme. Son rêve s'effondrait et Clémence ignorait comment consoler son amie.

— Simon doit me détester, dit Anna entre deux sanglots. Lui qui avait tant envie d'être papa...

— Il t'a dit quelque chose ?

— Non. Depuis qu'on est au courant, on s'est à peine parlé. Je ne peux pas l'affronter alors que c'est de ma faute.

— Tu n'es absolument pas fautive. Ce n'est la faute de personne. Et je connais Simon, je suis sûre qu'il pense la même chose que moi. C'est une épreuve que vous devez affronter ensemble.

— Comment le regarder sans me sentir coupable ?

— Il faut que vous en discutiez et vous faire aider si nécessaire. Vous êtes un couple solide et je suis certaine que vous pouvez surmonter cela.

Anna ne dit plus rien. Ses larmes coulaient sans s'arrêter. De nouveau, elle s'allongea sur les genoux de Clémence. Au bout d'un moment, elle s'endormit. L'enseignante se leva délicatement pour ne pas la réveiller. Elle la couvrit avec le plaid qui avait servi pour Jordan. Elle se prépara un thé au tilleul puis alla dans sa chambre. Le soir tombait doucement. Elle téléphona à Simon. Il décrocha au bout d'une tonalité.

Les promesses du parcWhere stories live. Discover now