Chapitre 13

66 11 0
                                    

Les sourcils froncés, Elisabeth se déplaçait de toit en toit, ses yeux figés sur la charrette qui cachait Historia et Eren. Une colère sourde l'animait depuis ce jour où elle avait observé les brigades spéciales rentrer brutalement dans leur campement, arme à la main. La rancœur grandissait en elle à chaque fois qu'elle se rappelait ce moment, jamais elle n'aurait cru qu'ils seraient un jour considérés comme des fugitifs, comme des ennemis. Et pourtant, la capuche rabattue sur leurs têtes, elle traversait la ville avec discrétion, son cœur accélérant ses battements quand elle ressentit cette désagréable impression d'être suivie.

Elle s'arrêta quelques minutes sur le haut d'une maison, baissée pour ne pas se faire voir, et regarda le véhicule passer dans la rue. Elle espérait que leur mission se passe comme ils l'avaient prévu mais elle ne pouvait chasser les doutes qui la submergeaient à chaque seconde qui s'écoulait. Elle savait que les brigades spéciales n'allaient pas se salir les mains après avoir échoué une fois.

Un léger mouvement qu'elle aperçut du coin de l'œil la fit se figer et elle ne put retenir les frissons qui parcoururent sa peau. Lentement, elle se redressa puis reprit son chemin à travers la ville, maintenant certaine qu'on la suivait, et essaya de paraitre le plus naturelle possible. Ses mains glissèrent automatiquement vers ses lames et serrèrent leurs manches quand des coups de feu retentirent non loin de sa position. Rapidement, elle vola plus haut et tourna la tête pour croiser le regard inquiet de Levi qui s'était caché derrière une cheminée.

" T'as grandi depuis le temps ? "

Il ignora ses mots, ses orbes ne quittant pas le visage d'Elisabeth. Il la vit diriger son regard vers le corps de Nifa puis cette expression d'horreur se dessiner sur ses traits avant qu'elle ne repose son attention sur lui. La soldate ne perdit pas de temps et sortit ses lames de leurs fourreaux dans un bruit métallique, jetant un tout dernier regard vers le noiraud. Elle se positionna ensuite sur le dos et échappa de justesse à une balle qui se dirigeait droit vers elle tandis qu'un groupe d'hommes et de femmes armés encerclaient le caporal.

Sans hésiter, elle accrocha son grappin dans un mur et se mit à la recherche de la charrette, poursuivie instantanément par deux hommes qui se mirent à vider leur chargeur tandis qu'elle essayait d'éviter les balles, son cœur frappant violemment sa poitrine. Elle savait qu'elle ne pouvait fuir indéfiniment mais l'idée de tuer la terrifiait, jamais elle n'aurait imaginé devoir faire cette action, pourtant, elle avait bien compris que c'était soit eux, soit elle. Alors, la mâchoire serrée, elle se retourna et balança ses deux grappins sur les corps de ses adversaires avant d'être propulsée vers les deux hommes hurlant à cause de la douleur puis abattit ses lames sur leurs peaux avant de s'éloigner, son visage à présent taché de gouttes de sang, et de s'arrêter sur un toit, le souffle court. Elle n'osa pas leur jeter un regard, un haut-le-cœur lui prenant à la gorge.

Elisabeth se remit alors à voler plus vite, le corps plus lourd, et remarqua enfin le chariot ce qui l'a poussa a accélérer davantage. La toile avait à présent disparue et Historia et Eren étaient allongés, inconscients. Sans perdre une seule seconde, elle se dirigea vers eux et ne fit pas attention à Levi qui venait d'apparaitre juste à côté d'elle.

Jean et Armin arrivèrent plus rapidement qu'elle et Mikasa fit tomber en arrière la conductrice qui avait pris les rênes. Elisabeth regarda Jean menacer la jeune femme, les mains tremblantes, alors qu'elle se relevait tranquillement, pas une once de peur dans ses yeux. Comprenant qu'il n'y arriverait pas, la soldate s'apprêtait à monter sur le chariot mais elle fut vite arrêtée par un coup de feu qui résonna, le corps de la femme s'effondrant sur le bois. Elisabeth glissa ses yeux sur le visage d'Armin qui venait de tirer et fut attristée par l'expression de son visage. Il venait d'ôter la vie de quelqu'un et il s'en souviendra probablement toute sa vie.

FINE LIGNE - levi ackermanDär berättelser lever. Upptäck nu