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Le repas ce soir-là se passe en silence. Personne ne savait vraiment quoi dire donc tout le monde préférait se taire. C'était plus facile. De mon côté, j'avais mon cerveau qui tournait à mile à l'heure. Je me faisais beaucoup trop de soucie concernant John et je me posais une centaine de questions. Comment est-ce qu'ils l'ont trouvé? Comment est-ce qu'ils ont su que c'était mon parrain? Jusqu'où sont ils prêts à aller pour que je me rende à eux? 

J'avais clairement l'impression de devenir folle. Je regardais autour de moi, dans la Grande Salle, et la seule chose que je voyais c'était des visages joyeux, souriants. Tout le monde parlait avec leurs amis, se souciant de rien. Se doutant complètement ce qui se passait en réalité dans le monde extérieur. Ignorant totalement qu'à quelques mètres d'eux se trouvaient une Black recherchée par les mangemorts. Une fois qu'on pénétrait les murs de ce château, on avait vraiment l'impression d'être coupé du monde. On devenait ignorant. 

Bizarrement, cela me faisait penser à l'époque avant que je n'arrive à Poudlard, l'époque où je considérait encore Josh comme mon meilleur ami et que je me plaignait de ma belle-mère Dominique. L'époque où Josh se moquait tout le temps de moi à cause de mon téléphone à clapet. C'est vrai que, quand on fait partie du monde moldu, c'est plutôt ridicule de se promener avec un téléphone si vieux. Mais, je suis sûre qu'en possession de ce petit objet, la moitié des personnes présentes à Poudlard seraient déjà beaucoup moins ignorante que ce qu'elles sont actuellement. 

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Le lendemain, comme prévue, on se retrouve tout les huit en haut de la tour d'astronomie, comme on le faisait depuis bientôt deux semaines. Je m'adosse conte un mur, un peu à l'écart, en me rongeant les ongles. Je suis bien trop nerveuse pour découvrir les idées, probablement farfelues, de mes amis. Oui, j'avais fini par accepter que s'étaient mes amis. Mais je ne faisais pas entièrement confiance à leurs opinions. En fait, je ne m'étais jamais vraiment fiée à des opinions autres que les miennes. Je suis juste comme ça. Je n'écoute que moi-même. Mais au moins, dans ce cas-là, je sais que je serais la seule à blamer. Cela sera ma faute, et je ne pourrais que me décevoir, moi. Mais, maintenant c'est différent. Car je commence à me reposer sur des opinions d'autres personnes. Et je mentirais si je dirais que ça ne me foutais pas un peu la trouille. 

Une fois que tout le monde est arrivé, James décide de prendre la parole, avec une expression aussi nerveuse que la mienne.

- Alors? lance-t-il.

Ok, qualifier cela comme "prendre la parole" est peut-être une exagération, mais ce simple mot à suffit à ramener tout le monde à la réalité et à créer une réaction chez eux.

- Je vote pour contacter les parents de James, commence Elie.

- Moi aussi, se précipite de dire Rosé.

- Pareil, ajoute Alan.

- Waouh, waouh, les gars, c'est pas un vote là, au cas où vous auriez mal compris, interviens je en me détachant du mur et en m'avançant de quelques pas.

Du coin de l'oeil je vois Elie rouler des yeux.

- OK, moi je propose qu'on contacte les parents de James, rectifie-t-elle.

- Pareil, disent Rosé et Alan.

Je ne sais pas ce qui se passe avec Elie, mais depuis hier après-midi, depuis que j'ai reçu la lettre en faite, elle est un peu distante. Elle est plus renfermée et froide que d'habitude. Je chasse ses préoccupations de mes pensées et me dirige vers les quatre autres qui n'ont pas encore exprimé leurs avis. Mon regard s'arrête sur Robbie. Celui-ci hausse les épaules.

Une Sorcière A PartWhere stories live. Discover now