Chapitre 11 : rêve ou réalité ?

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(pdv Em, psk je viens de me rendre compte que j'avais tout écrit à la première personne et que flemme de corriger)

Nous venions d'entrer dans le train de l'infini. Zenitsu était monté de justesse grâce à Tanjiro, et Inosuke s'extasiait bruyamment sur la vitesse de l'engin en sautant partout. Quant à moi, j'ouvris la porte du dernier wagon et m'engouffrait à l'intérieur du train, un grand sourire sur le visage. Les trois autres m'emboîtèrent le pas, et tous les regards se tournèrent vers nous. J'imagine bien le tableau : moi, suivie de trois gugus, et tous armés de sabres à la ceinture.

Je marchais en tête du convoi, et au bout du troisième wagon, la voix de Kyojuro me parvint enfin. 

- C'est délicieux ! (UMAI ! *^*)

Apparement, il se régalait.

- J'adore !

Je traversai le wagon, et arrivée à la hauteur du jeune homme, m'arrêtai et souris. 

- Kyojuro ! 

Il se tourna vers moi, me regarda, se leva en posant sa boite de bento et me prit dans ses bras. Je lui rendis son étreinte, sans prêter attention au regard de Zenitsu qui nous fixait d'un air intéressé. Inosuke tourna frénétiquement la tête dans tous les sens et Tanjiro essayait - vainement - de le retenir.

Puis, je m'assis à côté du pilier, tandis que Tanjiro prenait place en face de nous et les deux autres sur les sièges de l'autre côté de la rangée.

- Euh, Kyojuro... Tu as acheté tous ces bentos ?... demandai-je en penchant la tête.

- Bien sûr ! Je les ai achetés à deux vendeuses à la gare ! répondit-il, enthousiaste. Vous pouvez en prendre.

Inosuke ne se fit pas prier et fondit sur la première boîte qui lui tomba sous la main en ignorant Zenitsu qui le tirait en arrière. Tanjiro en prit une également, et j'en tandis une au blond, qui la prit de bonne grâce.

Profitant du calme momentanément revenu, je me tournai vers Kyojuro, et lui murmurai quelque chose à l'oreille. Il écarquilla les yeux, et décroisa ses bras. Il me fixa et répéta un peu trop fort à mon goût :

- Enceinte ? Tu rigoles ? 

Quelques passagers nous regardèrent, curieux.

- Parle moins fort ! dis-je en rougissant légèrement. Oui, depuis un mois...

J'avais un peu peur de sa réaction. Mais à mon plus grand soulagement, un grand sourire illumina son visage et il me prit par les épaules.

- C'est merveilleux ! On va avoir un fils !

- Où une fille, ajouta Tanjiro, assit en face de nous.

Je me balançais d'avant en arrière, gênée.

- Tu devrais te retirer pour un temps, après cette mission, affirma Kyojuro en passant un bras autour de mes épaules pour me coller contre lui.

- Oui, Shinobu me l'a déjà ordonné, ne t'inquiète pas, le rassurai-je.

- Je viendrai te voir tous les jours.

- J'espère bien.

Kyojuro éclata d'un rire tonitruant, quand un contrôleur entra pour tamponner les tickets. Il prit les nôtres, et je pu voir son visage. Il avait le teint maladif et d'énormes cernes violettes bordaient ses yeux. Il ne devait pas avoir dormi depuis plusieurs nuits.

Dix minutes après qu'il soit reparti, je me sentis somnoler. Je lâchai un énorme bâillement.

- Excusez-moi a-a -a a- a-a... marmonnai-je en bâillant de nouveau. Mes paupières se fermaient toutes seules malgré mes efforts pour rester éveillée. En face, Tanjiro s'était déjà endormi, et les ronflements sonores qui s'élevaient des sièges d'à côté prouvaient que Zenitsu et Inosuke aussi. Ma tête bascula sur l'épaule de Kyojuro et je sombrai dans un sommeil profond.

Em se réveilla brutalement. Elle était assise sur le perron de bois d'une grande maison, et un doux soleil d'été lui caressait le visage. À côté d'elle, un homme aux cheveux de flammes était assit aussi, et regardait tendrement un jeune garçon, qui ne devait pas avoir plus de deux ans courir en riant après un papillon bleu. Il possédait les mêmes cheveux enflammés que son père. 

Em regarda successivement l'homme et l'enfant, et comprit. Elle rêvait. Elle se souvenait qu'elle était assise dans un train à côté d'un Kyojuro un peu plus jeune que celui qui se trouvait à côté d'elle, et après, rien.

Mais était-ce vraiment un rêve ? Tout cela lui semblait si réel... Elle avait tellement envie d'y croire...

L'enfant monta à son tour sur le perron, et s'installa confortablement entre les jambes de Kyojuro. Sa petite main se referma sur celle d'Em, et elle sourit tendrement à la vue de son fils. Il ressemblait tellement à son père...

Quelques minutes plus tard, il s'était endormi. Courir dans tous les sens avait dû l'épuiser. Em le prit délicatement dans ses bras, et rentra dans la maison pour déposer l'enfant dans son lit, avec toute la tendresse d'une mère pour son enfant. Puis, elle ressortit rejoindre Kyojuro qui l'attendait dehors, et se rassit à côté de lui. Elle se sentait tellement bien... Comment ? Un train ? Mais non...Elle n'était jamais montée dans un train... Elle a toujours été là, auprès de sa famille. Elle posa sa tête sur les cuisses de Kyojuro et ferma les yeux tandis que celui-ci lui caressait tendrement les cheveux. Une légère brise venait rafraichir la chaude journée d'été, et le chant lointain d'un oiseau retentit, apporté par le vent tiède.

Pourtant, malgré le vent, elle avait de plus en plus chaud. Elle se redressa, et Kyojuro rentra dans la maison pour aller calmer leur fils qui pleurait dans son lit. La chaleur s'intensifiait. Elle devenait presque désagréable, et tout à coup, Em prit tout simplement feu. Mais maintenant, les flammes rouges qui lui léchait le corps n'avait plus rien de déplaisant. Elle avait l'impression de plonger dans un bain de température parfaite. Elle regarda ses mains, puis son corps entier. Le kimono bleu qu'elle portait quelques secondes plus tôt à peine était remplacé par une tenue noire et un haori bleu et blanc. Un sabre pendait à sa ceinture.

Et soudain, elle se réveilla en sursaut.

Elle était dans un train, et tout lui revint à l'esprit. Ils avaient une mission à accomplir... Comment avait-elle pu vouloir rester dans un rêve ? Un rêve qui, en plus, avait ses chances de se réaliser, pensait-t-elle.

Elle regarda autour d'elle. Zenitsu et Inosuke dormait toujours, mais Tanjiro avait disparu. Quant à Kyojuro, il était toujours endormi, les sourcils froncés. Il était debout, et serrait à la gorge une jeune fille qui s'agrippait à son bras. Une petite fille se tenait à côté, un drôle de bambou sur la bouche. Elle était en train de brûler une corde attachée au poignet du pilier avec le même feu qui avait réveillé Em. Elle regarda les restes calcinés de sa propre corde, et regarda derrière elle. Un homme et une femme étaient assis, endormi eux aussi. Ils avaient l'air en plein cauchemar, le visage crispé. Deux autres personnages étaient près de Zenitsu et Inosuke.

Soudain, un petit bruit sec retentit et la corde de Kyojuro tomba. Alors, il ouvrit les yeux, et lâcha la fille, qui l'attaqua, armée d'une espèce de grosse aiguille pointue. Une véritable haine déformaient son visage fatigué, et elle hurla :

- Vous ne nous empêcherez pas de rêver !

Mais elle n'eut pas le temps d'en dire plus que Kyojuro l'avait assommée d'un coup à l'arrière de la nuque, et elle s'effondra, les joues humides de larmes. Puis, il se tourna vers moi, et pour la seconde fois, me prit par les épaules. Mais cette fois, il avait l'air grave.

- Em, écoute. Le jeune Kamado est sans doute à l'avant du train. Je vais l'y rejoindre pour lui donner des indications, puis je reviendrai. D'ici là, je sanglier et le garçon jaune seront sans doute réveillés. Ils rejoindront Kamado, et nous on s'occupera de protéger les wagons pendant qu'ils se battront contre le démon. Il a une façon ignoble de faire donner aux gens des rêves heureux puis de les tuer psychologiquement avec des cauchemars abominables pour les dévorer plus facilement. 

Em écouta attentivement le pilier, et quand il eut fini de parler, elle l'attira à elle et l'embrassa. Puis, il disparut à l'avant du train, qui s'était recouvert s'une ignoble couche de chair.

Un rayon de Lune (Kyojuro x OC)Where stories live. Discover now