Poème - Les syndicats

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On les voue au bûcher

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On les voue au bûcher

Pour n'être pas champions

De nos désirs muets

Et nos rêvolutions.


On leur refuse aussi

Nos voix, nos sous, nos poings,

Tout en étant aigris

Qu'ils n'arrivent à rien.


On laisse à quelques-uns

Le soin de nous sauver,

Le devoir de lutter,

Sans nous salir les mains.


Pourtant, à leurs côtés,

Nos aïeux ont gagné

Le chômage et la paie,

La sécu, les congés.


Partout où l'ouvrier

A su lever le poing

Parmi tous ses copains,

Il a su triompher.


Seul le prof en monarque

Règne sur son estrade,

Et son sort se dégrade

Dans un monde qui craque.


Il est seul au tableau

Pour sa récitation

Et gagne son zéro

Faute de rébellion.


Il s'est porté en faute

À se taire à la marge,

Et quand venait le vote,

Il a voté en barge...


L'École a fait son temps,

Et plus rien ne la porte :

Ni un commun élan

Ni la peur des cloportes.


Alors on rampe aussi

Pour jouer aux vivants,

Mais le soulier d'argent

Nous broie de son mépris.


***


Illustration :


Grève de mineurs dans le Pas-de-Calais en 1906 (illustration du "Petit Journal")

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