Chapitre 20 - Réveil et vent glacé

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Est-ce le contact des doigts sur sa joue ou la fraîcheur de l'air matinal sur sa jambe découverte qui initia son réveil ? Harry ne saurait le dire. Tout ce qu'il sait, c'est que les premières choses sur lesquelles ses yeux se posent alors qu'ils les ouvrent, ne sont autres que les prunelles sombres du professeur, à vingt centimètres à peine de son visage.

Depuis combien de temps, Rogue le contemple-t-il comme cela ? C'est gênant. Au moins un peu.

Mais plus important encore, comment peuvent-ils se trouver si proches l'un de l'autre ? Parce que ce qu'il sent contre son ventre, là, c'est sa hanche. La hanche de Rogue. Contre son ventre à lui, Harry. Son ventre plus moelleux que ferme, et surtout dénudé à cause de son t-shirt de pyjama qui est remonté au-dessus de son nombril pendant son sommeil.

— Professeur ?

Il reconnaît à peine sa voix, plus rauque et basse qu'à l'ordinaire. OK, donc en plus, il a attrapé un rhume. Super.

— Harry ?

La voix de Rogue aussi est étrange. En même temps, cette position rend tout étrange. Même s'il faisait la chose la plus commune au monde pour un Anglais, ça paraîtrait étrange. S'il lui proposait une tasse de thé, ça semblerait étrange.

— Vous prendrez un thé avec votre petit-déjeuner ?

Étrange, comme prévu.

Rogue hausse un sourcil, se mordille la lèvre, en pleine réflexion.

— Non, merci. En fait, je pensais plutôt prendre autre chose.

Et supprimant la distance entre eux, Rogue se penche vers lui et dépose un baiser sur sa bouche avant de revenir à sa place.

Quoi ?

Oh. OK, c'est encore un de ces rêves stupides, réalise Harry. Ça faisait longtemps. Mais comme tout est faux, autant en profiter.

S'approchant à son tour, il enfouit son nez dans le cou de Severus et reste ainsi un long moment avant de commencer à l'embrasser. Il remonte doucement jusqu'à ses lèvres, quand il s'interrompt soudain, les yeux grands ouverts.

Comment ça, en profiter ? À quel moment est-il nécessaire d'en profiter ? Ce n'est pas comme s'il fantasmait sur Rogue.

D'un mouvement brusque, il se recule et balance ses jambes hors du lit dans l'intention de mettre une certaine distance entre eux, mais un bras vient s'enrouler autour de ses hanches et, en un rien de temps, il se retrouve prisonnier de l'emprise du professeur, serré contre son torse.

— P...professeur...

— Juste un instant, Harry, s'il te plaît.

Il devrait lutter, il en a conscience, lui crier dessus, lui ordonner de le lâcher. Mais s'il veut être honnête, il se sent bien en cet instant. La respiration de Rogue caressant ses cheveux, ses bras serrés dans son dos, son corps chaud contre le sien. Lové dans son cocon de bien-être, il ferme les yeux, ses lèvres en contact avec la peau de Severus.

Ce prénom, il aime le prononcer dans ses rêves. Voilà bien la preuve que s'en est un.

— Severus...

Tiens, sa voix a retrouvé son timbre habituel. Enfin, ce n'est pas comme si ça avait de l'importance.

— Je vous demande pardon ?

La voix de Rogue semble irritée. Pourquoi ? Qu'est-ce que...

Harry rouvre les yeux, mais cette fois, il n'est plus confortablement installé entre les bras du professeur. Oh, il est bien à ses côtés, très, trop près, même, mais le seul contact restant entre eux est sa lourde tête hirsute reposant sur le bras endolori de l'homme.

Les Larmes du Phénix (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant