Chapitre 12 - Infirmerie et occlumencie

1.9K 133 11
                                    

— HARRY ! s'écrie le professeur en courant à sa rencontre, ses robes virevoltant dans son sillage en un ballet désordonné.

Tous les élèves ont laissé tomber leurs chaudrons, leurs ingrédients et leurs rares bavardages. Harry Potter, le Sauveur, est étendu dans leur classe, couvert de sang.

Et le professeur Rogue vient de l'appeler par son prénom.

On peut comprendre qu'il est difficile pour eux de décider laquelle de ces deux informations est la plus inconcevable.

D'un mouvement de baguette, Rogue fait s'envoler le corps d'Harry et le réceptionne avec la plus grande douceur dans ses bras. Courant jusqu'à son bureau, il le débarrasse des copies et autres fioles déposées là par ses précédentes classes d'un nouvel informulé et dépose son élève haletant sur la paillasse avant de se retourner vers ses quatrième année.

— Weston, courez prévenir Madame Pomfresh. Souquiez, allez me chercher la directrice. Dépêchez-vous !

La main faiblarde de Harry se refermant sur son poignet le fait sursauter et il repose les yeux sur son visage souffrant, ses yeux embrumés derrière ses lunettes cassées, ses lèvres tremblantes.

— Non, professeur... dangereux.

Ne le quittant pas des yeux, Rogue lève le bras et, d'une rotation de la main, fait claquer la porte. Interdisant par la même à ses élèves de sortir comme il vient pourtant de le leur ordonner.

— Qui vous a fait ça, Harry ?

— Dans le parc, ahane le garçon en grimaçant de douleur. Elle était là...

— Qui ?

— Bel... Bellatrix !

Rogue recule d'un pas, accusant le choc.
Secourant la tête, il se reprend.

— C'est impossible, elle est morte. Vous le savez !

— Regardez, gémit Harry, à deux doigts de s'évanouir. Regardez !

Et obéissant, conscient qu'il n'y a pas de temps à perdre, Rogue plonge dans les yeux verts à demi fermés.

**

Le parc du château. Et le lac, recouvert de givre.
Puis Harry, déambulant seul, s'entraînant à lancer certains sorts de métamorphose avancée.

— Luceat Arbor, s'agace-t-il en essayant de transformer un jeune saule pleureur en une sphère parfaite volant à un mètre du sol et au centre de laquelle sont censés évoluer une centaine de petits automates.

Un exercice ridicule et parfaitement inutile, d'après lui, mais indispensable à connaître du point de vue d'Hermione.

Il répète une fois encore l'incantation et voit l'arbre devenir transparent et se remplir d'une poignée de casse-noisettes en forme de gardes royaux, mais les marionnettes ne bougent pas et le tronc n'est même pas devenu vaguement ovoïde.

Poussant un soupir, il se détourne vers la forêt interdite, espérant repérer le garde-chasse, ce qui lui donnerait l'occasion de se changer les idées sans culpabiliser de ne pas travailler, quand un cri aigu résonne dans son dos.

Harry fait volte-face en criant à son tour :

— Protego !

Le sort lancé par la femme qui marche sur lui, ricoche et va se perdre dans les arbres, faisant exploser un hêtre nu quand celui-ci le reçoit de plein fouet.

Le rire de la femme glace le sang d'Harry et il la reconnaît  avant même d'avoir posé les yeux sur elle, alors qu'un autre sortilège vient s'écraser contre son bouclier.

Les Larmes du Phénix (Snarry)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant