Jour 39 - Caprice & Symbole

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Dans un grand fracas, Maël pénétra dans le petit salon de tatouage où il s'était déjà encré par le passé – pour le crâne naocien marqué dans l'intérieur de son bras droit. Résolu, il claqua sur le comptoir de Colyn un bout de papier où était dessiné un rapace.

Pas n'importe quel rapace ! Le basilur, le grand aigle de Zéphyr ; le même qu'arborait fièrement Rajah dans son dos.

« Qu'est-ce que c'est ? lui demanda la jeune femme, un sourcil haussé.

– T'occupe ! Juste tatoue-le-moi. Là ! »

Sans pudeur, Maël se déshabilla et se tourna pour lui montrer son dos, où était dessiné un bateau pirate sur des vagues, voile au vent. Du bout des doigts, il se toucha l'épaule et offrit à la demoiselle son plus beau sourire ; le lumineux sourire des Goldshell.

« Là, avec les voiles !

– T'as pris de quoi payer ton nouveau caprice, au moins ?

– Pour qui tu me prends ?

– Pour un roublard. »

Quelle insulte ! Le jeune homme s'offusqua, avec toute sa théâtralité et splendeur : main posée sur son torse, bouche entrouverte, yeux écarquillés, il s'écria :

« Eh ! Je suis un roublard honnête ! »

Colyn roula des yeux et lui tapota l'épaule avant de lui désigner, d'un signe de tête, le siège où il allait se faire piquer. Pétillant, Maël ne se fit pas attendre et attacha ses longs cheveux blonds avant d'aller s'asseoir. Il était si excité qu'il ne tenait pas en place au grand dam de la tatoueuse, qui finit par lui donner une tape derrière la tête. Évidemment, il ne se calma qu'à peine.

Comment pouvait-il tenir en place, alors qu'il avait dessiné toute la nuit pour obtenir, le plus fidèlement selon ses souvenirs, le symbole des zéphois ? Un symbole qui, dans son cœur, le rapprochait un peu de son grand amour. Désormais, il lui tardait encore plus de le retrouver.

Petites histoires de ValorandrisWhere stories live. Discover now