Jour 18 - Spiritisme

11 1 0
                                    

Dans un long et lent grincement, la porte s'ouvrit. En se tournant vers elle, Fayiz aperçut la petite tête timide de Zayn. Ce dernier, du haut de ses deux ans et demi, perdit son courage face au regard de son oncle et il se cacha. Comme s'il avait honte de ses yeux brillants et de sa lèvre tremblante de chagrin.

Attendri, Fayiz souffla et abandonna les dossiers qu'il traitait avec ennui pour se lever. Il s'approcha de son neveu auquel il tendit les bras.

« Zayn, approche. Tu veux me demander quelque chose ? »

Le petit garçon sembla hésiter un instant avant de finalement rejoindre Fayiz d'un pas pressé, presque apeuré. Il se lova contre lui, s'accrocha de ses petites mains à son haut. Il ne retint plus ses larmes et éclata en sanglots.

« Là, tout va bien, je suis là... »

L'oncle se redressa sans lâcher le garçon, vint se rasseoir pour être plus confortable pendant leur câlin. Doux, il lui caressa les cheveux et le berça. Même sans que Zayn n'explique la raison de sa venue, Fayiz comprenait. La perte d'Inaya, sa délicate petite sœur... la mère de son neveu, était encore récente.

Elle laissait derrière elle un royaume, une famille et plus encore un fils endeuillés. Le roi ne savait comment consoler les autres, alors il ne pouvait que les enlacer, les cajoler. Cela sembla néanmoins apaiser Zayn, qui finit par renifler :

« On... on peut appeler maman ? »

Sa petite voix et demande déchira le cœur de son oncle, qui le serra avec plus de force.

« Zayn... on ne peut pas, tu le sais bien.

– Pourquoi ?

– Parce qu'elle se repose auprès de Vilig, désormais.

– On peut appeler Vilig pour qu'elle nous rende ma maman, alors ? »

La question, pleine d'innocence, de Zayn sonna tel un glas terrible en Fayiz. Son neveu releva la tête pour le regarder intensément, les yeux étincelants d'espoir. Malheureusement, son oncle ne pouvait pas lui promettre une telle chose... Il ne pouvait s'adonner à la magie noire pour invoquer un esprit de l'autre-monde ; il ne vaudrait pas mieux que l'ordre de Kinasir, s'il y cédait.

« Non, mon garçon... nous n'invoquons pas les morts.

– Mais... mais j'ai pas raconté à maman comment...

– Zayn, on ne peut pas. Ta maman est partie. »

Le répéter était atroce. Voir l'incompréhension, puis le chagrin, briller dans les yeux de son neveu l'était encore plus.

Petites histoires de ValorandrisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant