I: Est-ce-que tu le sais ?

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<< Ne laissez jamais quelqu'un perdre votre temps deux fois. >>

— Monsieur Uzumaki ?
Pressé d'en finir, Naruto  répondit sèchement :

— Lui-même. Que voulez-vous ?

Son assistante de direction était venue le chercher, interrompant ainsi une importante réunion avec ses collaborateurs. Il s'agissait d'un appel « urgent », avait-elle précisé.

— Je voudrais vous parler de Mme Hinata Hyuga , reprit la voix féminine. C'est bien votre épouse ?

Une foule de souvenirs l'assaillit soudain, avec une force qui ne manqua pas de le surprendre. Les muscles tendus, il serra fort le smartphone dans sa main avant de répondre :

— C'était. Nous avons divorcé. Vous êtes journaliste ?

— J'essaie de joindre l'un de ses proches. Je vous appelle de...

La femme qu'il avait en ligne cita alors le nom de l'un des hôpitaux publics les plus fréquentés de Seattle . La colère qui avait jailli en lui lorsque le nom de son ex avait résonné à son oreille se dissipa soudain. Il eut l'impression de plonger au fond d'un gouffre, de suffoquer. Au prix d'un immense effort, il parvint à articuler la question qui lui était venue à l'esprit en entendant ces mots.

— Que s'est-il passé ?

Sans même s'en apercevoir, il avait baissé les paupières. Il la voyait en face de lui, riant aux éclats.
Le gris  de ses prunelles, où dansait une lueur espiègle, était étincelant. Son ravissant visage au teint pâle, auréolé d'une masse de cheveux d'un bleu nuit , rayonnait de joie.

Ce même visage, il l'avait vu exprimer aussi la colère. Ou encore afficher un air à la fois blessé et vulnérable. Cette image-là était celle qu'il gardait de leur dernière rencontre.

Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour comprendre que tout cela n'était que simulation, mensonge – ce qui ne rendait pas pour autant la chose plus facile à accepter.

Elle était partie... Il avait encore du mal à l'admettre. Il avait décrété ne plus souhaiter la revoir. Plus jamais. Et il se rendait compte qu'en son for intérieur il n'en était pas si sûr.

La voix qui retentit dans l'appareil le replongea dans le présent.

— Mme Hyuga s'est évanouie dans la rue. Elle a de la fièvre et n'a pas encore repris connaissance. Savez-vous s'il faut éviter certaines substances médicamenteuses ? Nous voudrions lui administrer un traitement, mais en cas de contre-indication médicale...

— Elle n'est pas morte ?

Il avait coupé la parole à son interlocutrice et s'apercevait que cette question, pour le moins brutale, pouvait laisser entendre qu'il le regrettait presque. Mais sa réaction n'avait rien d'étonnant. Hinata  avait toujours su s'y prendre pour lui faire croire ce qu'elle voulait, jouer avec ses sentiments, et pour finir, toujours tirer profit de la situation.

Sacrée manipulatrice ! S'il mettait la main sur elle, il veillerait lui-même à ce qu'elle quitte au plus tôt ce bas monde !

— Pourquoi a-t-elle été conduite dans votre établissement ? reprit-il.

— Sans doute parce que c'était le plus proche de l'endroit où elle s'est évanouie. Mme Hyuga  n'a apparemment pas de portable, et votre numéro est le seul que j'aie pu trouver dans sa pochette. Nous aurions besoin de quelques renseignements. Êtes-vous en mesure de nous les fournir ?

— Essayez plutôt de joindre son père.

Naruto se dirigea vers le bureau de son assistante de direction.

Et si on recommençait? Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin