Chapitre 19

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– Tu es sûre que c'est une bonne idée ?

J'ouvre la portière arrière de ma voiture afin que Lucas et Zoé puissent s'installer, puis je me tourne vers ma sœur, pas rassurée que j'aille faire les courses avec ses jumeaux. À croire que je suis incapable de gérer deux gosses dans un magasin.

– Certaine ! Arrête de paniquer, je te jure de ne pas les perdre dans les rayons. Et au pire, ils feront un appel du genre « le petit Lucas attend sa tatie adorée à l'accueil du supermarché », la taquiné-je.
– Je ne plaisante pas, Inès. Ce sont des enfants.
– Sans blague ? Allez, détends-toi. On va juste faire les courses pour le repas du mariage, que veux-tu qu'il leur arrive ? On sera quatre pour les surveiller en plus.

Elle laisse échapper un énième soupir avant de poser un regard inquiet sur ses enfants. Si elle continue comme ça, je vais finir par me vexer. Je suis encore capable de gérer mon neveu et ma nièce. Certes, nous n'avons jamais fait les courses ensemble, mais ce n'est probablement pas plus compliqué que de donner un cours de français à des élèves qui n'aiment pas lire.

– Bon... D'accord, mais donne-moi des nouvelles dans l'après-midi.
– Promis, je vais te harceler de messages, tu vas me haïr. Bisous sœurette, à ce soir !

Je m'empresse de faire le tour de mon véhicule et de prendre le volant avant qu'elle ne change d'avis.

J'avais prévu de garder Lucas et Zoé aujourd'hui et ce, depuis un moment déjà. Mais je n'avais pas imaginé une seule seconde que je me retrouverais obligée d'aller faire les courses pour le mariage de mes amis.
Je me serais volontiers passée de cette sortie mais étant donné que je vais devoir me mettre aux fourneaux d'ici quelques jours, il est préférable que je sois présente pour les achats. Je me réjouis d'avance de devoir retourner au magasin la veille du mariage pour acheter les produits frais. Je commence déjà à regretter de m'être portée volontaire pour préparer le repas. Je crois que je n'avais pas vraiment conscience du bordel dans lequel je m'engageais.

– Faites coucou à maman, dis-je à mes deux passagers en quittant le trottoir. Et faites lui un grand sourire pour la rassurer.

Je jette un coup d'œil dans mon rétroviseur et ricane dans mon coin en voyant le visage de ma sœur. Il faut croire que les sourires de ses bébés ne servent à rien. Soit elle n'a vraiment pas confiance en moi, soit ces deux petits anges vont se transformer en démons dans les minutes qui suivent et personne n'a jugé bon de me le dire. Honnêtement, je ne sais pas ce que je préfère et je n'ai pas envie de découvrir si la deuxième option est la bonne.

– Ok les enfants, on va bientôt arriver alors à partir de maintenant, vous me promettez d'être bien sages et de rester près de moi, les préviens-je.
– Oui tata ! répondent-ils à l'unisson.

Des anges. Je l'avais dit. Il n'y a aucune raison de paniquer, cette journée va très bien se dérouler – si on fait abstraction du fait que nous allons faire des courses.

Je me gare sur le parking du supermarché et surprise, je suis la dernière à arriver sur le lieu de rendez-vous. Je m'empresse de faire descendre les jumeaux de la voiture et ils se précipitent sur Elisa et Loïc.
Zoé est la première à reconnaître Alex.

– On pourra retourner à la patinoire avec toi ? demande-t-elle, les yeux brillants d'espoir.
– Bien sûr, mais il faudra d'abord demander à tes parents et à ta tante.
– Tata ! On pourra aller à la patinoire ?!

Je lève les yeux au ciel en verrouillant ma portière. Ma petite princesse va devoir attendre un moment avant de chausser à nouveau des patins et il est clair que ce sera sans moi. Je me suis suffisamment ridiculisée la dernière fois et j'ai eu beaucoup de chance de ne pas finir ma journée aux urgences. Je ne tenterai pas le diable une seconde fois.

Mariage de Noël ; Partenaires (in)temporelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant