Chapitre 18

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Je récupère les quelques feuilles éparpillées dans ma chambre avant de rejoindre Alex dans le salon. Il est en train d'enfiler son manteau avec le même air boudeur sur le visage qu'un enfant à qui on refuse un jouet.

- Tu as oublié ça, fais-je remarquer en lui tendant ses documents.

Même lorsqu'il vient chez moi, il ne peut pas s'empêcher d'étaler ses feuilles partout. Je ne comprendrai jamais pourquoi il n'utilise pas un ordinateur, comme tout le monde. Tout ce papier me rend dingue et je ne vois pas comment il peut être correctement organisé en inscrivant des bouts de phrases par-ci par-là.

- Mince, j'avais fait exprès de les laisser dans la chambre.
- T'es sérieux ? demandé-je, amusée.
- C'était censé être une bonne excuse pour repasser. C'était une idée de génie, mais il a fallu que tu fasses foirer mon plan !
- Dommage, c'est raté. Allez, sors d'ici maintenant.

Je le pousse vers l'entrée mais il s'appuie contre la porte et croise les bras.
Je crois que c'était une mauvaise idée de proposer à Alex de passer hier soir. Depuis notre sortie au restaurant, nous n'avons pas eu le temps de nous voir parce qu'il travaille énormément. J'avais envie de passer un moment avec lui alors je lui ai dit de venir, mais si j'avais su ce que serait si difficile de le faire partir, je me serais abstenue. Quel gamin !

- Tu es vraiment en train de me foutre dehors ? Je suis outré.
- Ne fais pas l'innocent, tu savais très bien que tu ne pourrais pas rester. Allez, les filles vont arriver, insisté-je en le tirant par le bras.
- Je te jure que je serai discret ! Je reste dans un coin pour bosser, vous ne me verrez même pas.
- Même pas en rêve. T'as du travail et moi aussi. Tu ne voudrais quand même pas que ta cliente soit mécontente parce que sa robe ne lui convient pas, n'est-ce pas ?
- Justement, il faut que je sois là pour m'assurer que tout va bien. Et peut-être qu'elle aura besoin d'un avis masculin.
- On a déjà eu celui d'Eliott la dernière fois. Je te remercie mais ça ira.

Je tire un peu plus fort mais impossible de le faire bouger. J'essaye de garder mon sérieux mais je n'y parviens pas. Je ne peux m'empêcher de rire quand je vois l'air dépité qu'il arbore.

Nous étions d'accord, Alex devait quitter mon appartement ce matin, bien avant qu'Elisa arrive pour l'essayage de sa robe, que ma sœur a gentiment modifiée, ainsi que pour rencontrer son coiffeur et maquilleur. Mais évidemment, il refuse de partir.

- Je suis sûr que tu as envie que je reste en plus !
- Ce n'est pas la question. Je ne rentrerai pas dans ce jeu, sors de cet appartement ! Allez, s'il te plaît, le supplié-je.
- T'as envie que je reste.

Je secoue la tête mais mon sourire me trahit. Bien sûr que j'aimerais qu'il reste. Je voudrais passer la journée avec lui - la semaine entière même - mais ce n'est pas possible et nous le savons tous les deux. À quelques jours à peine du mariage, nous devons être raisonnables. Ce qui n'est visiblement pas dans ses projets.

Tandis que je lui tiens toujours le poignet, il me tire d'un coup sec vers lui et je m'écroule contre son torse. Il me rattrape d'un bras autour de la taille et me serre contre lui. Bon sang, ce mec ne perd rien pour attendre !
Je relève la tête vers lui afin que nos regards se croisent et sa fossette me nargue. Ne cède pas, Inès. Surtout pas.

- Alex... Ne m'oblige pas à appeler la police.
- Tu ne le feras pas, déclare-t-il d'un ton rempli d'assurance.
- Tu as raison, je ne le ferai pas. Mais Elisa, elle, ne se gênera pas, gloussé-je.
- On s'en fout, on ne lui ouvre pas.
- Tu as toujours réponse à tout, hein ?
- Toujours chérie.

Sa main libre frôle ma joue avant de trouver refuge dans mes cheveux. Je noue les miennes derrière sa nuque et nos lèvres se retrouvent, pour la énième fois depuis que nous nous sommes réveillés, il y a plusieurs heures déjà.

Mariage de Noël ; Partenaires (in)temporelsWhere stories live. Discover now