Chapitre 8

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Je récupère ma cuillère et m'empresse d'enfourner un morceau de mon fondant au chocolat dans ma bouche. Je laisse échapper un long soupir de bonheur et apprécie ce dessert tout en observant les décorations de Noël installées un peu partout dans ce restaurant. J'adore cette ambiance festive, admirer les guirlandes multicolores accrochées par-ci par-là et croiser des Père Noël à chaque coin de rue. Et plus qu'une semaine avant d'entamer le calendrier de l'Avent et de dévorer du chocolat tous les jours sans que personne ne trouve rien à y redire !

Elisa et moi avons décidé de déjeuner ensemble avant de nous rendre au rendez-vous chez le pâtissier. Loïc n'a pas pu se libérer de son travail, mon avis aura donc son importance, selon mon amie. En vérité, je ne vois pas vraiment comment je pourrais l'aider. J'aime le sucre alors n'importe quel gâteau fera l'affaire, mais je n'avais pas l'intention de refuser de l'accompagner. Je vais pouvoir goûter une infinité de desserts, qui refuserait ? J'en ai déjà l'eau à la bouche !

– Tu ne veux vraiment pas de dessert ? demandé-je à Elisa qui me regarde manger.
– Est-ce que tu as oublié que dans moins d'une heure, on va goûter plusieurs gâteaux ?
– Et alors ? Depuis quand on est au régime ?

Elle lève les yeux au ciel et moi, je continue de dévorer ce délicieux fondant.

Derrière Elisa, un immense sapin attire mon attention depuis le début du repas. J'ai du mal à me concentrer sur autre chose que ces lumières qui clignotent sans interruption. Il est à peine treize heures, pourquoi ne l'allume-t-il pas uniquement le soir ?

– Je ne voudrais pas paraître insupportable, mais si tu ne passes pas la seconde, on sera en retard, souffle Elisa.

Je repose mon regard sur la jolie brune assise en face de moi et croise le bleu de ses yeux. Je vois bien qu'elle est stressée par ce rendez-vous. Elle déteste faire des choix pour le mariage sans Loïc et je la comprends. Si je me mariais, je suppose que, moi aussi, j'aimerais que mon fiancé et moi soyons d'accord sur chaque petit détail.

– Ce n'est pas grave, les retards, ça connaît Alex, plaisanté-je.
– D'ailleurs, tu ne m'as toujours pas dit ce qu'il faisait chez toi la semaine dernière.
– Faux, je te l'ai dit. Tu n'as pas voulu me croire et ça, ce n'est pas mon problème. Vous avez déjà fait votre sapin avec Loïc ? J'ai l'impression d'être la seule à n'avoir encore sorti aucun carton de Noël.
– Non, pas encore, mais n'essaye pas de changer de sujet. Tu couches avec Alex ?

J'avale mon gâteau de travers et me mets à tousser tellement fort que toutes les personnes installées dans le restaurant se tournent dans ma direction, mi-inquiètes, mi-exaspérées par tout le bruit que je fais.

– Ce n'est pas la peine de te mettre dans un tel état, ce n'est pas une honte, se moque Elisa lorsque je reprends enfin mon souffle.

Je la fusille du regard avant d'avaler de longues gorgées d'eau. Bordel, j'ai plutôt intérêt à mettre cette histoire à plat avec elle sinon, je peux être certaine qu'elle va prendre un malin plaisir à faire des allusions bizarres pendant le rendez-vous de cet après-midi. Cette fille serait capable de mettre mal à l'aise une foule entière en ne prononçant qu'une dizaine de mots, je dois me méfier d'elle.

– Je te l'ai déjà dit, on s'est croisé à la patinoire, il a passé la majeure partie de son temps avec Lucas et Zoé et voilà, fin de l'histoire. Il n'y a rien entre nous.
– Mais ça se voit comme le nez au milieu de la figure que tu lui plais !
– N'importe quoi, riposté-je en secouant la tête.
– Je suis au courant pour votre mariage, tu sais, rit-elle.
– Qui ne l'est pas ? Tout le collège ne parle plus que de ça. Rappelle-moi qui l'a fait entrer la première fois, déjà ?
– Je ne lui ai jamais dit de revenir, se défend-elle.
– Tu sais qu'il m'a suivi sur le parking et qu'il a lourdement insisté pour qu'on prenne un verre ensuite ?
– Et ? Tu as dit oui ?
– Bien sûr que non !

Mariage de Noël ; Partenaires (in)temporelsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant