Lucie étant à la douche, je me dirige dans le coin le plus propre du salon. Je m'installe sur un fauteuil complètement défoncé et pose mes vêtements propres sur moi. Je sors mon téléphone de la poche de mon jogging et envoie un message à Nathan : « Je n'ai pas de nouvelle de Léna, est-ce que tu peux demander à Pauline si elle sait quelque chose, je n'ai pas son numéro ? ». Je n'attends pas bien longtemps avant que mon téléphone ne se mette à vibrer, me signalant une réponse de sa part. « Bordel, tu es déjà debout ? Non, elle n'en a pas, elle m'a donné son numéro pour que je tente de l'appeler, mais je n'ai pas réussi à la joindre non plus. On tombe directement sur la messagerie. », me dit-il ne faisant qu'accentuer ma peur. Puis je reçois un second message : « On lui demandera au lycée tout à l'heure, t'inquiète pas mec, elle doit avoir une bonne raison. »

Je lis son message, mais je n'y réponds pas, car simplement, je ne sais pas quoi lui dire. Je suis rassuré de savoir qu'elle n'ignore pas que moi finalement, mais je suis inquiet qu'elle ne réponde même pas à Pauline. J'espère que son père n'est pas revenu chez elle durant la soirée ou que sa mère est carrément décidée de la séquestrer afin qu'elle ne puisse plus avoir de contact avec moi. Après tout, Léna m'a envoyé un message me disant que sa mère ne voulait plus qu'on se voit, même si je ne pense pas qu'elle soit aussi dure et radical que ça.

Quand Lu' sort de la douche, je cours vers la salle de bain. Je me sens horriblement sale après cette nuit à danser à côté de l'ancienne école primaire, puis à dormir en voiture. Je retire mes vêtements que je glisse directement dans la bannette de linge sale qui dégueule complètement. Il faut qu'on pense à faire une machine en rentrant ce soir, car il ne faut pas qu'on compte sur nos frères pour le faire. Je me glisse sous la douche et prends le temps d'apprécier le contact de l'eau contre ma peau.

Il est sept heures trente quand nous arrivons au lycée. Je gare ma moto et attends que Lucie descende, avant de descendre à mon tour, pour poser ma bécane sur la béquille. Elle retire son casque et la différence de température rend ses cheveux électriques, ce qui me fait rire. N'étant pas réveillée, elle me fusille du regard, ce qui m'amuse encore plus.

Elle me quitte pour rejoindre son bâtiment qui est un peu plus loin et je me dirige immédiatement vers les tables qui longent les terrains de basket, à côté du gymnase. Je pose mon sac sur le banc, puis monte dessus pour m'asseoir sur la table. Je suis rapidement rejoint par Raph, qui fait de même et nous commençons à discuter de tout est de rien comme toujours. J'écoute à moitié ce qu'il est en train de me dire, je suis encore endormi et j'ai l'esprit bien trop occuper à autre chose.

Nous sommes rapidement rejoints par Pauline, qui nous fait un signe de main tout en restant silencieuse. Elle est suivie de Nathan, qui arrive les mains dans les poches, sans dire un mot lui non plus. Mes sourcils se froncent, je les trouve vraiment bizarres.


— J'trouve que vous êtes beaucoup ensemble vous deux, lance Raph.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demande Nathan en arquant un sourcil.

— Dès qu'on doit se retrouver quelque part vous arriver ensemble ou vous êtes déjà présent mais à chaque fois tous les deux, précise-t-il.

— Mais t'as fini de tous nous épier de cette façon, répliqué-je. Même si je dois admettre qu'il a raison, ajouté-je avec un petit sourire qui s'efface rapidement.

— On s'entend bien, j'vois pas où est le problème, déclare Pauline. Tu es toujours avec Léna et on ne vous dit rien, pique-t-elle avec un petit sourire.

— Ouais, j'avoue !


Je viens immédiatement plaquer une main sur mon visage. Je grimace quand celle-ci touche mon nez, j'avais complètement oublié que j'avais encore un bleu sur le visage. Ce mec me surprendra toujours, il n'est pas fichu de retenir une simple formule de mathématique, par contre pour ce qui est de nous observer, c'est le meilleur. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il ne peut pas s'empêcher d'ouvrir sa bouche pour nous faire remarquer les choses. J'admets que c'est une qualité que j'aime chez lui, il est honnête et dit toujours ce qu'il pense, mais il a don de nous mettre mal à l'aise.

Apprends-moi à t'aimer #1 EN CORRECTIONWhere stories live. Discover now