Quand la directrice du lycée décide de réunir Léna et Éden pour des cours particuliers, ni l'un ni l'autre ne semblent ravis. Leurs vies sont déjà bien assez compliquées comme ça. Pas besoin de rajouter des problèmes supplémentaires. Pourtant, ces d...
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— EDENNNNN, hurle ma sœur dans le couloir. Bouge-toi, bordel on va être en retard et je te préviens que si je suis collée par ta faute, ça va chier, poursuit-elle me déclenchant un rire qui me fait grimacer de douleur.
Je me lève et pars dans la salle de bain pour prendre une douche. Quand je me pose devant le miroir, je découvre un hématome au niveau de mes côtes, merci Eric. Hier, il avait jugé que je l'avais fixé d'une manière beaucoup trop méchante et bien trop longtemps et ça même si j'avais finalement décroché mon regard du sien. Il avait attendu que je me décide à rejoindre Lucie pour me mettre un violent crochet du droit, après lequel je m'étais écoulé sur le sol. Par chance, il ne m'avait rien cassé. J'avais déjà eu une côte cassée suite à un accident de moto il y a deux ans et la douleur, je m'en souviens encore. C'était douloureux, mais supportable. Il ne fallait pas que je prenne de grandes inspirations ou que je m'éclate de rire.
Voyant que l'heure défilent, je me faufile rapidement sous la douche, avec comme douce mélodie, la voix de ma sœur hurlant dans le couloir encore et toujours. Pour qu'elle s'égosille de cette façon, cela veut dire que nos frères ne sont pas là, ce qui est très rare. Je me demande ce qu'il mijote encore ces deux-là et ce qui va encore nous tomber sur le nez à cause d'eux.
Après quelques minutes, je sors de la douche. Je m'essuie rapidement et enfile des vêtements propres. Après la sale nuit que je viens de passer, je décide de me mettre à l'aise. Un jogging noir simple, un t-shirt blanc et toujours ma fameuse veste en jean, qui ne me quitte jamais. Je mets mes chaussures, prends mon sac et rejoins ma sœur dans le salon qui fait les cent pas.
— Allez là, dépêche toi, dis-je en rigolant pour l'embêter.
Son regard énervé me fait tellement rire, que j'aime la pousser à bout juste pour le voir. Ce petit visage d'ange, avec les sourcils qui se froncent et ses lèvres qui se pincent fortement de colère. On passe la porte et je passe mon bras par-dessus ses épaules jusqu'à garage, pour prendre la moto.
— Accroche toi cette fois, j'ai pas envie de te retrouver au milieu de la route, lancé-je en lui tendant son casque.
— C'est bon, c'est arrivé qu'une fois, répond-elle rouge de honte en m'arrachant le casque des mains, ce qui me fait sourire une fois de plus.
L'année dernière, Lucie était en retard pour une représentation de danse. Elle en fait depuis qu'elle est petite et adore ça. Ce n'est pas vraiment mon truc, mon corps n'est pas très coordonné, je dirais même que y a rien qui va dès que je commence à bouger, mais elle, elle est sublime quand elle commence à se déhancher. Cette fois-là, elle m'avait supplié de l'emmener en vitesse, car elle ne voulait surtout pas se pointer en retard, c'était un événement bien trop important pour elle. J'avais immédiatement accepté, je ferais tout pour elle et elle le sait très bien. Je lui avais demandé de bien s'accrocher à moi, ce qu'elle avait cru faire. Malheureusement, j'avais décollé du garage, mais pas elle. Ne s'étant pas suffisamment accrochée à moi et à la moto, l'accélération avait tellement été puissante que son corps était resté sur place.
