-Ah ma petite Béca, j'ai connu de plus beau matin je n'ai pas à me plaindre pour autant, je respire toujours. Me répondit-il pendant que je prenais sa tension. Je t'ai cependant attendu pour le dîner d'hier soir mais tu n'es pas venue. J'ai appris par mon fils que vous étiez à la plage et que vous vous êtes sacrément amusé. Ah les jeunes, je me souviens quand j'avais votre âge, je ne ratais jamais l'occasion de m'amuser et...

Il s'ensuivit d'une interminable discours sur ses inombrables souvenirs de jeunesse. Je lui souriais tendrement en effectuant ma tâche, l'écoutant furtivement réveler ses bétises. Je l'interrompis par moment pour qu'il puisse avaler ses médicaments. C'était toujours ainsi le matin, je prenais soin de lui pendant qu'il me racontait ses histoires passionnantes, il me parlait rarement de sa femme. Le peu de fois qu'elle rentrait dans la conversation, c'était à l'invocation de quelques souvenirs merveilleux. À croire qu'elle ne l'avait jamais brisé en partant, il l'aimait tellement malgré tous ces années loin d'elle sans aucune nouvelle, il continuait de croire en leur amour. Son regard quand il parlait d'elle, brillait comme pas possible... C'était merveilleux! Son fils était toujours présent mais il ne participait pas pour autant à la conversation, je supris cependant son regard sur moi à de nombreuses reprises, mais je détournais toujours le mien car le sien me déstabilisait. Son regard avait quelque chose de doux, de paisible et reconfortant malgré sa personnalité en était tout le contraire. Il y avait quelque chose de différent dans son regard, quelque chose que j'avais pas l'habitude de voir auparavant mais je n'accordais pas trop d'importance à cela bien que cela suscita ma curiosité. Je notais quelques données et résultats dans le carnet de santé de M. Alexandre, quand une question qu'il posa à son fils attira mon attention et attisa ma curiosité maladive. La question me laissait sidérée au point où mes yeux ont failli sortir de leur orbite.

-Alex! Quand comptes-tu inviter ta fiancée à la maison pour dîner?

«Nom d'une alouette de cacahuète mère des chouettes!» Cria Mini-moi ahurie.

Sa fiancée! Je ne pouvais pas en croire mes oreilles. Il était fiancé et il s'était permis de me voler mon premier baiser et tromper sa fiancée. Il n'avait donc aucune scrupule, faire une chose aussi horrible à celle qu'on était sur le point d'épouser et moi dans tout ça, j'étais la pute de l'histoire. La fille sans cervelle qui s'était laissée peloter par un homme qui s'appretait à s'engager avec une autre. Qu'elle pauvre idiote j'ai été, j'aurais dû me rendre compte qu'un homne aussi séduisant que lui n'était pas libre. J'aurais dû me rendre compte qu'il y avait aiguille sous roche, cet homme n'avait donc aucune estime pour la gente féminine. Je le détestais tellement...

-Père, tu sais très bien que Lucie est très occupée avec son travail et ce weekend, les Crover sont partis en randonnée. Tu sais que Papy Grin... Crover tiens énormément à sa petite fille.

Lucie Crover! Je ne savais pas pourquoi mais ce nom me disait vaguement quelque chose. Peut-être l'avais-je déjà croisé dans une des magazines que Céline laissait souvent traîner quand on partageait l'appartement ensemble. Fallait que j'appelle ma meilleure amie aujourd'hui.

-Tu n'y étais pas invité? Lui demanda son père en fronçant les sourcils. Le concerné se contenta d'hocher la tête pour acquiescer. Alors, pourquoi tu n'es pas auprès de ta fiancée dans les bois? Poursuivit M. Alexandre l'air sceptique.

-J'avais beaucoup mieux à faire ici. Répondit-il en jettant un regard plein de sous entendu sur ma personne.

Son regard me mit mal à l'aise pour ne pas changer de l'habitude. Mais, il venait clairement de me faire comprendre qu'il avait délibérément refuser d'être auprès de sa fiancée pour pouvoir être avec moi.

Seulement ToiWhere stories live. Discover now