«Foutue serviette!» Se pleignit la frustrée qui sonmeillait en moi.

         Pour une fois que j'étais d'accord avec ma chieuse préférée, cette foutue serviette m'empêchait vraiment d'assouvir mon besoin de me rincer l'oeil. Comprenez-moi! C'est pas tous les jours que j'ai des vues aussi spectaculaires à ma portée. Être une infirmière coincée du cul comme moi, c'était normale que je n'avais jamais eu une de ces séances de matage intensif d'homme viril et corps bien batti. J'avais toujours été une prude dans l'âme, j'en avais pleinement conscience. Beaucoup trop renfermée sur moi même, mais aujourd'hui je n'avais qu'à mettre de côté ma pudeur et regarder cet Apollon avec concupiscence. Et pourquoi pas envoyer balader par la même occasion la prude qui habitait en moi.
Nouvelle résolution:«Être moi même, madame la prude peut bien prendre ses clics et ses clacs et partir. Pas de place pour toi, ma jolie. »

        «Elle ne me manquerait pas celle là, bon débarras...» Commenta la perverse enjouée.

         C'est pas comme si j'étais la seule à avoir ses pensées peu catholiques. J'avais bien remarqué la manière dont Merlock m'avait regardé tant tôt. Il s'était approché de moi comme s'il voulait me sauter dessus tel une bête sauvage, un prédateur aux aguets de sa proie et quand il avait déposé sa paume chaude contre ma joue, je fus parcouru d'un long frisson qui chamboula tout mon être. J'avais été un moment déconnecté à la réalité, mes pensées cogitaient dans tous les sens, la température avait grimpé de plusieurs degrés. J'avais extrêmement chaud et c'était pas le méchant loup qui allait arranger les choses. Au contraire, ses sous-entendus m'ont rendue génée, car avec sa gueule d'ange ou même vêtu d'un sac poubelle, le méchant loup pourrait donner à n'importe quelle femme l'envie de virer leur petite culotte. Dans mon cas, c'est mon bikini qui aurait subi ce sort. Cet homme était si troublant, déconcertant et lunatique, il pouvait être doux, amical et taquin pendant une seconde et devenir violent, hostile et serieux à la seconde qui suivait. Merlock était d'une personnalité déroutante et ces gens de personne je restais loin d'eux. Pas le temps de me compliquer la vie, il fallait que je lui fasse savoir cela, à ma manière bien sûr.

-Oh! Comme c'est gentil de ta part Merlock... Je pourrais ainsi me faire pardonner, n'est ce pas vrai ma Bécounette. Répondit Justin d'un ton moqueur.

        S'il ne l'avait pas entendu la première fois, maintenant ce n'était plus le cas. Je le vis fronçer les sourcils comme pour essayer de connaître l'origine de ce nom. Justin quant à lui, était mort de rire, il y avait de quoi l'être quand on regardait la tête que nous fîmes Merlock et moi. S'il ne meurt pas de rire, je me chargerais moins même de l'étrangler de mes propres mains.

-Aaaaaaaahh! Fis-je dans un rire nerveux. Il ne donnait pas cher de ma peau le méchant loup, il pourrait bien me noyer dans la mer. Je le voyais déjà s'imaginer comment il pourrait se débarrasser de mon corps. Pourquoi pas éviter l'inévitable pour l'instant? Ne vous dérangez surtout pas pour moi, je pourrais bien m'y rendre un autre jour. Pas la peine de...

-Mais non voyons! C'est pas comme si je changeais mes plans pour vous, j'y allais moi aussi. Ça ne me déranges pas du tout que vous m'accompagnez. Me lança il avec son sourire charmeur.

     «Sans blague!  Moi qui pensais vous géner.» Pensai-je interieurement avec sarcasme.

-Vas-y ma belle! On se verra plus tard. J'ai un tas de travail à finir sinon le méchant loup me privera de sortie pour toujours. Argumenta Justin en me faisant une bise sur la joue avant de s'en aller.

     «Ouais vas-y! Casses-toi! Je m'occuperai de ton cas plus tard.»

           Si je serai toujours vivant d'ici là. Je soupirai lamentablement en laissant tomber mes épaules comme si elles avaient été déchargées d'une lourde charge. Résignée à me laisser conduire par Merlock jusqu'au lieu de ma mort. Je tournai la tête dans sa direction afin de plonger mon regard dans le sien pensant retrouver des pupilles amusées de la situation mais je rencontrai de préférence des prunelles assassines et meurtrières. Il n'y avait plus de sourire charmeur sur ses lèvres, plus de regard taquin, mais son visage était animé de colère, de nombreuses mines siégeaient à présent sur son front et sa voix me parvint d'un ton hargneux lorsqu'il prononça ces mots.

-Suivez-moi!

         Bien que je fus abasourdie suite à de telle animosité dans sa voix annonçant surement ma mort prochaine. Je le suivis malgré moi sur le perron où il m'attendis,  à croire que j'étais devenue suicidaire. Lorsque j'arrivai à sa hauteur, il me plomba de toute sa silhouette me mitraillant du regard jusqu'à m'enterrer six pieds sous terre.  Je déglutis, avalai difficilement ma salive mais ne détournai pas mes yeux des siens pour autant. Je passai le bout de ma langue sur mes lèvres que je sentais êtres sèches. Il deriva ses yeux sur mes lèvres en une nanoseconde et puis souffla lamentablement en fermant ses yeux comme pour se contenir de ne pas commettre un délit. Il attrapa ma main dans la sienne et m'intima de le suivre d'une voix beaucoup plus calme que précédemment.

-Venez!

          Qu'est ce que je vous avais dit? Plus lunatique que cet homme, vous mourez! La façon dont il pouvait être doux comme un agneau et devenir sauvage comme un lion à la vitesse de l'éclair et vice versa, c'était hallucinante! On marchait côte à côte, main dans la main comme un vieux couple. Ma main ne ressemblait à rien dans la sienne, il était tellement à l'aise avec ce geste que cela me troublait grave quand il agissait de la sorte. Je le regardai en biais, son visage était impassible, mi-tendu mi-détendu. Il ne m'accodait aucune attention, à croire qu'il avait oublié ma présence à ses côtés. Il marchait d'une manière assurée, ses larges épaules étaient impréssionnantes, ses muscles roulaient parfaitement à chacun de ses mouvements. Je laissai promener mon regard sur son dos, descendant jusqu'à ses fesses fermes. Oh ouais! Ils avaient absolument l'air fermes les fesses du méchant loup. Si j'en doutais, je pouvais tout simplement les tâter pour confirmer mes aveux.
 
        «Il me tarde de faire ce constat ma belle.» S'extasia mini-moi.

         Il allait falloir que je me calme, je délirais complétement. J'étais tellement absorbée dans mes pensée que je n'avais prêté aucune attention au chemin qu'on avait pris. C'était seulement quand la brise souleva mes cheveux que je réalisai que la mer était en face de moi. Je laissai parcourir mes yeux sur la plage, il n'y avait presque personne. Mise à part, une jeune fille qui lisait sur un rocher, un couple qui se bécotait un peu plus loin et une dizaine de jeunes qui s'amusaient à je ne sais quoi. L'espace était assez vaste pour si peu de personne, le méchant loup pourrait bien me noyer que personne ne le remarquera. Espérons seulement qu'il avait changé d'avis, qu'il avait renoncé à tuer la pauvre infimière que j'étais. Il étendis la serviette sur le sable et j'ai pus admiré à ma guise ses beaux pectoraux et ses tablettes que j'avais passé un bon nombre de temps à imaginer dans ma tête. Et sans vous le cacher, ce que j'avais sous mes yeux là maintenant n'avait rien à comparer avec ce à quoi j'avais pensé tant tôt. Non! C'était mille fois mieux que ce à quoi j'avais imaginé. Je crois que j'allais vraiment me mettre à baver comme Beethoven. Je l'entendis racler sa gorge pour m'inciter à le regarder dans les yeux au lieu de le regarder ainsi telle une sans vergogne. Ce que je n'étais pas bien sûr, une perverse peut être mais j'étais loin d'être une sans vergogne. Je pris une posture desinvolte et leva mes yeux vers les siens, le regardant dignement.

-Allez-vous enlever ce fichu peignoir ou vous préférez vous baignez avec. Me lança-t-il tout souriant. Je ne sais pas pour vous, mais je ne suis pas venu ici pour glander sur la plage. Je vais me baigner, vous n'avez qu'à me suivre si tel est votre souhait chère madame. Poursuivit-il avant de faire à nouveau sa révérence peu crédible.

         Pfff! S'il croyait m'intimider cette fois, il avait tout faux. S'il croyait que j'allais gâcher mon après midi à la plage, celui que j'avais tant souhaité, pour sa gueule d'ange, il me connaissait mal Merlock. Je le regardai courir jusqu'à la mer et plonger tête la première dans l'étendue d'eau salée, puis remonter à la surface pour replonger à nouveau. Il s'amusait dans l'eau et ne m'accordait aucune attention, ce qui m'était bénéfique. Je me levai de là où je m'étais assisse et enlevai mon peignoir. Je pris mon courage à deux mains et couru jusqu'à la mer. L'eau était vraiment bonne, je m'en voulais déjà de n'être pas venue plus tôt. Je restai néanmoins à une distance résonnable du méchant loup, mais il ne semblait pas être du même avis que moi. Car, je le vis s'approcher de moi comme un requin guettant la proie tentante que j'étais. Mon heure venait de sonner. Adieu la vie, j'étais si jeune!

Seulement ToiWhere stories live. Discover now