Chapitre 5

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Une main légère, constellée de tâches de rousseurs, se dépose sur le front de Luna, qui c'était endormit sous l'arbre dans la cour des Weasley. Délicatement, Georges enroule une mèche de ses cheveux blonds autour de son index et résiste à l'envie de la porter à ses lèvres pour humer l'odeur qu'il avait tant de mal à imaginer. Le jeune homme s'accote au tronc de l'arbre et laisse son regard se perdre dans la chevelures longues et emmêlée de sa nouvelle amie. Sans trop savoir pourquoi, Luna avait un effet relaxant sur George. Quand son regard tombait sur elle, l'enclume présente sur ses épaules et sur sa poitrine depuis la mort de Fred semblait s'évaporer, ou du moins, devenait un petit peu plus supportable.

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Cela faisait trois semaines qu'elle vivait chez les Weasley. Trois semaines que Georges l'avait retrouvée devant la porte d'entrée, épuisée et le visage blême. Il l'avait vu pleurer et il l'avait lui-même accompagnée, parvenant à détendre l'atmosphère le lendemain matin en lui proposant une bonne crème canari pour déjeuner, spécialité des jumeaux farceurs. La jeune femme avait rigolé au travers de ses larmes et lui avait affirmé que même si le jaune était sa couleur préféré, elle ne souhaitait pas devenir un animal à plume. Ils avaient alors séchés leurs larmes et d'un commun accord, étaient allés chercher les effets de Luna chez elle. Tout d'un coup, elle avait sentit qu'elle ne voulait plus être seule du tout, comme si Georges lui avait enlevé l'envie de vivre recluse dans le monde moldu. 

La perspective de le perdre, lui qui la faisait sentir si bien, était si douloureuse. Georges, partageant urgence à la voir rester, l'aida à convaincre le père de Luna pour qu'elle reste chez les Weasley le reste de l'été. Celui-ci, loin d'être ravi, avait sut reconnaitre dans le regard de sa fille unique la lumière du bonheur et de paix qu'il n'avait pas aperçu depuis longtemps. Il avait donc accepté.

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Depuis cet après-midi là, Luna et Georges passaient tous leur temps ensemble, donnant un peu plus de gaité à la demeure. Rassurée, Molly fut plus que ravie d'héberger Luna, espérant que cette enfant ranime son fils dont toute énergie avait déserté depuis la mort de son frère. À chaque matin, ils prenaient leur déjeuner soit dans la cuisine - les jours brumeux ou de pluie - un café brulant pour réchauffer leurs os, ou sur la table en bois dans la cour, face au lever du soleil. Ces matins remplissaient les deux d'un sentiment indéfinissable, comme si rien ne pourrait jamais égaler la plénitude de cet instant. Parfois, l'un d'eux laissait couler son regard sur l'autre, s'abreuvant de l'image qu'ils voyaient. Le regard noisette de Georges était toujours sombre quand il détaillait Luna. Un regard profond, brulant. Songeur, il pouvait scruter la jeune femme durant des heures, profitant de tous les instants durant lesquels il pouvait s'adonner à son activité favorite sans se faire remarquer. Il préférait les moments de lecture. La scruter alors qu'elle se plongeait avec passion dans un livre était exquis. Il savait qu'un passage devenait intéressant lorsqu'elle se mordait les lèvres et qu'elle fronçait exagérément les sourcils. Il ne se lassait pas de la voir changer rapidement de page, avide de découvrir la suite, cherchant frénétiquement le dénouement heureux.

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Luna portait un regard bien plus calme sur son ami. Un regard de curiosité, comme si son esprit voulait toujours en savoir plus sur cet être magique, ne se rassasiant jamais pleinement des conclusions que la jeune femme tirait au terme de la journée. Car Luna réfléchissait énormément. Surtout à Georges. Une chaleur difficile à ignorer l'envahissait toute entière quand leurs regards se croisaient. Incapable de définir exactement quelle était la nature exacte d'un tel dysfonctionnement chez son corps, Luna continuait de porter son regard interrogatif sur Georges. Le voyait-elle comme un frère ? Elle n'en a jamais eu, après tout. Ce doit être un peu comme un cousin. Elle en a un, cousin, dans l'ouest de l'Angleterre et jamais elle n'aimerait passer des journées entières à le décortiquer des yeux. Pas un frère alors. N'osant aller plus loin dans la chaine logique de ses pensées, elle était de toute façon certaine que jamais un blagueur, un charmeur et extrêmement intelligent jeune homme comme Georges ne pourrait poser un regard d'amour sur elle.

Un jour, alors que Luna fixait Georges durant sa lecture, il releva la tête et encra son regard enflammé dans celui de Luna. "Tu sembles stressée Luna, quelque chose ne va pas ?"

Sans se retenir, Luna déballe ses émotions. "Pourquoi restes-tu avec moi ? Je suis bizarre, non ? Qu'est-ce qui te force à ne pas faire comme les autres et à ne pas m'ignorer ? Qu'as-tu de si différent, Georges ?"

Surpris, il rigole une fois le choc passé et referme son livre, le regard toujours rivé dans celui de Luna. Penchant sa tête sur le côté, il inspire, le regard clair et direct.

"Luna" Il soupire, puis change de position, regarde vers les nuages et ne se met à parlr qu'après un silence intolérable pour Luna.

"Tu as des yeux gris mais au contraire de Malfoy, comparables à un orage, tu as un regard presque blanc, un regard de Lune. Une belle coïncidence, tu ne trouves pas ? Une coïncidence parfaite."

Luna fige sous ses paroles, puis s'approche de lui, voulant tout à coup être dans ses bras, mais hésitante, ne voulant pas pousser sa chance. 

"Tous ces gens, ceux qui t'ont posé cette étiquette sur le dos, comme pour une potion ou un vêtement, sont de gros paresseux. Personne ne se résume qu'à un seul mot et toi non plus. Surtout toi, en fait. Je ne te connais à peine, Luna Lovegood. La majorité des informations que je détiens sur toi son celles qui sont publiques, elles véhiculent partout comme pour moi et pour les autres. Tu as perdue ta mère, ton père est le chef du Chicaneur et tu as été un atout dans l'anéantissement de Lord Voldemort. Je te côtoie depuis si peu de temps mais je suis en mesure de t'énoncer des pages de qualificatifs qui te décrivent parce que tu es exceptionnelle et que je trouve toutes mes journées passées avec toi amusantes. Mais il y en a un je ne te donnerai jamais comme étiquette. Car pour moi, tu n'as jamais été bizarre. Je te vois comme une pierre mystérieuse, brumeuse comme la lune et irradiant d'une clarté qui illumine les gens autour. Tu n'es ni folle, dingue ou distante. Je te vois comme une étoile effrayée, calme, délicate qui écoute et murmure de l'amour pour les gens que l'on ose oublier."

Plus ébranlée quelle ne voulait le montrer, Luna cachait son visage dans le creux du coude de Georges, éclatant enfin en sanglots pour la première fois, ses hurlements de peine si longtemps retenus étouffés par le coude de son ami.

"Toutes ces personnes qui t'ont dit des choses blessantes ou qui t'on évités toutes ses années ne sauront jamais ce qu'ils ont perdu." Georges embrasse ses cheveux, interrompant ses paroles le temps d'absorber l'odeur de son shampooing.

"Ils sont nombreux à avoir perdu beaucoup en s'éloignant de cette femme époustouflante qui pleure aujourd'hui par leur faute dans mes bras."

Les joues et le nez rouge, Luna se redresse, plongeant ses grands yeux brillants dans ceux de Georges. Des soubresauts lui traversent encore le corps, mais la jeune femme, au lieu d'envoyer une image de tristesse, irradiait de joie et de bonheur et souriait à en avoir mal aux joues. Ne comprenant plus rien, Georges reste muet devant le grand sourire encadré de larmes.

"Tu penses vraiment tout ce que tu as dis ?"

Il a à peine le temps d'acquiescer qu'il est renversé sur le gazon par une Luna hystérique et en larmes. Ses sanglots bourdonnèrent à son oreille et il enlace instinctivement sa taille pour la garder près de lui. Les sanglots finissent par se calmer, mais aucun des deux ne s'éloignent, choisissant de plonger dans ce moment et de rester enlacés en silence. La voix douce comme un murmure, elle décolle son visage du cou de Georges quelques minutes plus tard.

"Merci, Georges. Merci pour tout."

"C'est plutôt moi qui devrais te remercier. Tu es comme un ange, Luna. Mon petit ange rien qu'à moi."

Sur ces paroles sincères, Georges embrasse le front de Luna et tous deux s'endorment sous le chaud soleil d'été.

Ne change jamais, tu es parfaite comme celaWhere stories live. Discover now