[Miraculous] Retour à la vie

Chapitre 6 - Une balle

Toujours plus d'irréalisme dans la vie de Gabriel Agreste, estimait-il. Il était assis dans un fauteuil du salon de son manoir, devant une table basse sur laquelle était posé un plateau de petits gâteaux. Il ne savait pas trop pourquoi il les avait sortis, mais il estimait que ça pouvait lui donner une contenance, au cas où. Toujours était-il qu'il se trouvait à présent assis, son fils dans un fauteuil similaire à sa gauche, et Marinette et le vieil homme sur le canapé en face de lui.

Ce dernier n'avait pas été présenté plus que par le nom de « Monsieur Fu ». Gabriel supposait que ce vieil homme avait quelque chose à voir, de près ou de loin, avec les miraculous, mais il n'en savait pas plus. Et le trio face à lui faisait preuve de prudence en ne lui révélant que le strict minimum.

La pièce était très silencieuse, et le plateau n'avait bien évidemment pas été touché. Cela devenait franchement gênant pour Gabriel, alors il se décida à rompre le silence. Il prit un gâteau, et commença :

— Hem, bien... Je suppose donc qu'Adrien vous a prévenu pour ce que j'ai à vous dire, donc ce ne sera une surprise pour personne si je vous l'annonce. Je suis le Papillon.

Pas de réaction excessive face à lui. Pour ne pas dire pas de réaction du tout. Marinette, Monsieur Fu et Adrien ne bougèrent pas, attendant sans doute qu'il continue.

— Vous vous doutez bien que, vu la situation, je ne veux pas vous nuire. Néanmoins, pour vous prouver ma bonne foi, je me permets ceci.

Lorsqu'il porta la main à son miraculous, il sentit Marinette se crisper face à lui. Il finit son geste en précisant.

— Du calme, jeune fille, je ne veux pas vous faire de mal. Nooroo ?

Il décrocha alors le bijou de sa chemise, et le posa délicatement sur la table basse. Le kwami apparut à ses côtés.

— Oui, maître ? demanda la petite créature.

— Je ne suis plus ton maître, Nooroo, c'est fini. Merci de m'avoir accompagné jusqu'ici.

Gabriel ferma un instant les yeux, et prononça les derniers mots.

— Je renonce à toi.

Lorsqu'il les rouvrit, le kwami n'était plus là.

Ce n'était pas vraiment le choc qui était inscrit sur le visage de Marinette, mais la surprise était grande. Monsieur Fu, quant à lui, semblait se contenter de fixer le miraculous.

— Et si vous nous racontiez toute l'histoire, monsieur Agreste ? demanda-t-il simplement.

Gabriel inspira profondément. Il savait qu'il devrait en arriver là, de toute manière. Alors, il fallait bien commencer quelque part. Et quoi de mieux pour commencer que le commencement ?

— C'était il y a vingt ans maintenant, j'avais entendu parler d'objets magiques, et nous étions partis pour une expédition au Népal...

• • •

La neige tombe dru autour de Gabriel, Émilie, et du guide qui les accompagne. Ils sont à la recherche d'un temple, situé au fin fond des montagnes, dans une zone reculée. Un temple perdu. Perdu dans le temps comme perdu dans l'espace, ce temple est une légende depuis longtemps oubliée. Mais Gabriel n'oubliera jamais l'homme qui, un jour, lui en a parlé.

Croisé par hasard dans un bar, l'homme, à l'accent asiatique prononcé, avait semblé passablement éméché et avait marmonné des paroles incompréhensibles. Néanmoins, il avait su piquer la curiosité du styliste qui avait réussi à lui soutirer quelques informations complémentaires. Des heures de recherches plus tard, il avait estimé avoir en sa possession assez d'informations pour partir à la recherche de ces fameux « bijoux de pouvoir », comme les avait appelés l'homme.