9 | Parfum de glace

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C'est bon à savoir.

Es-tu sérieuse, Tay ?!

Apparemment oui...

Nous sommes désormais devant mon immeuble. Il m'a accompagnée jusqu'en haut des escaliers extérieurs et je m'apprête à le quitter, mon corps tout entier me réclame de le faire entrer. Pas que dans mon appartement, si vous voyez ce que je veux dire. De son côté, j'ignore ce qu'il pense mais pourrais jurer qu'il est un peu nerveux. D'ailleurs, nous avons étrangement pris trente minutes pour arriver jusqu'ici alors que la première fois, nous en avions mis dix de moins. J'avais marché un peu vite, je le reconnais. Sauf qu'entre deux rires et les quelques anecdotes qu'il m'a raconté avec facilité, cette fois, j'ai oublié d'avoir peur. J'ai même omis pourquoi je devais me méfier. Parce que – au cas où vous ne l'aviez pas compris – il est réellement adorable. Drôle. Séduisant. Littéralement irrésistible. Mes yeux plongés dans les siens, là, il suffirait d'un geste de sa part pour que je le fasse monter et le garde pour la nuit. Heureusement, il s'apprête à remettre mes idées en place sans en être conscient.

***

— Puis-je te poser une question aussi, demande-il dans un regard espiègle.

— Je t'en prie, acquiescé-je, c'est de bonne guerre.

— Est-ce volontaire de ta part de ne pas me questionner sur mon travail ? En général quand on apprend à connaître quelqu'un, ce sujet vient avant celui du parfum des crèmes glacées.

Merde !

Suis-je en train de me décomposer, cette réalité mise de côté me frappant de plein fouet ? Totalement. Intérieurement, c'est certain. Extérieurement, je ne peux rien affirmer. Lui, en tout cas, ne laisse pas filtrer qu'il a perçu mon malaise.

Trouve un truc à dire, Taylor ! Et sois crédible !

— Oh... euh... bafouillé-je. Tu sauras que j'adore la glace et que c'est donc une priorité pour moi. Sinon, Lyly l'a évoqué, sauf que j'ignorais si tu as vraiment le droit d'en parler alors...

Pas mal, pas mal !

Merci ! J'ai fait de mon mieux !

C'est un rire amusé qui fend la nuit et le froid nous entourant.

— Elle a fait ça ? s'esclaffe-t-il avant de se rapprocher, l'air sérieux. Je suis étonné. Avez-vous des choses à cacher, mademoiselle Davis ?

Je déglutis péniblement mais sincèrement, je pense que notre proximité physique peut aisément justifier cette réaction. La façon dont il me scrute aussi, maintenant qu'il est plus près. À priori il vient de se faire prendre à son propre jeu, sans vouloir me lancer des fleurs.

Tu as chaud, on dirait !

— Je t'en prie Evan, ricané-je dans une arrogance feinte, avançant davantage mon visage vers le sien, espérant détourner son attention de ce dangereux sujet. Je te signale que tu connais même le nom de mon ex, que pourrais-je dissimuler de pire que cette humiliation ?

Ceci n'est en rien une invitation pour que tu creuses le sujet !

Entends-je mon pouls dans mes tempes ? Oui. Pourtant je n'ai nullement la migraine, ce soir. Ma respiration est-elle irrégulière ? Absolument. La sienne aussi mais nous ne revenons pas d'un footing, je le rappelle. Seulement d'une petite balade à pieds. Par contre, nous sommes beaucoup trop près l'un de l'autre.

— Ce type est un crétin, souffle-t-il, visiblement agacé, le bout de ses doigts effleurant mon épaule avant de se raviser.

— Il l'est. Un putain de connard arrogant. En ce qui me concerne c'était tout de même un mal pour un bien.

Il se redresse, étudiant mes traits quelques instants. J'en profite pour taper le code d'entrée de mon immeuble.

— Merci de m'avoir raccompagné, Evan, c'était un moment sympa, dis-je sincèrement. À une prochaine fois.

Pas trop vite, s'il te plaît. Je dois d'abord m'en remettre !

Une dernière chose, Taylor, m'interpelle-t-il alors que je me détourne un peu vivement, souhaitant m'éloigner avant de perdre mes moyens.

— Oui ? articulé-je d'une voix trop étranglée pour être honnête.

— C'est sérieux, entre Wyatt et toi ?

J'inspire brutalement, figée par cette question lourde de sens.

— Tout à fait, affirmé-je sans vraiment mentir.

En pensant à mon chat, non à mon collègue. Il hoche la tête en esquissant un léger sourire, puis s'engage dans les marches.

— Dommage, marmonne-t-il audiblement, levant la main pour me saluer. À bientôt Taylor.

Oh. Bordel. De. Dieu. Pas trop vite, pas trop vite !

Je m'empresse de fermer la porte et de m'en écarter avant d'être tentée de le rappeler.

Tu ne peux pas craquer, Taylor ! Ce serait compliqué que tu le fasses avec n'importe qui mais lui, c'est pire que tout !

Je sais putain !

***

L'autre côté de la porteDove le storie prendono vita. Scoprilo ora