Chapitre 8

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L'alarme stridente de mon téléphone vînt me tirer avec violence d'un sommeil de plus d'une heure, à la fois récupérateur et engourdissant. Incapable d'ouvrir les yeux durant plusieurs secondes, je tâtais d'une main fébrile la table basse à la recherche de mon portable, pour désactiver le réveil qui n'avait que trop bien rempli sa fonction. D'abord confuse d'ouvrir les yeux dans un lieu inconnu, je retrouvais peu à peu mes esprits et ma vision regagnait rapidement en précision, s'habituant tant bien que mal à l'agression que la lumière bleue projetée par l'écran de mon téléphone lui faisait subir. Avec effroi, je constatai que Luca avait tenté de me joindre et à défaut, avait laissé un message sur ma boîte vocale. Est-ce que je devais craindre qu'il n'enfonce le clou et me dise que j'étais une erreur depuis le début et que nous ne nous rêverions plus jamais ? Ou au contraire, regrettait-il son départ de lâche aux premières heures de la journée ? Je n'avais pas le temps de m'enquérir de cela pour le moment, Georges serait là dans moins d'une heure et vu sa manière de faire, de me quitter sur un morceau de papier... Pour le moment ce cher Luca pouvait aller se faire foutre chez les Grecs ! Ni une ni deux, je jetai mes vêtements par terre et marchai d'un pas décidé vers la salle de bain quand la sonnerie de mon téléphone retentit à nouveau. Pennybags...

— Bonsoir Myster Pennybags !

— Bonsoir ma chère, je vois que vous êtes réveillée et que vous avez fini par enregistrer mon numéro de cellulaire !

— Comment savez-vous que je dormais ? Le questionnais-je surprise...

— Et bien je suis passé au cottage pour vous saluer et pour vous souhaiter en personne, la bienvenue au domaine, mais... Par la porte-fenêtre ouverte, je vous ai aperçue profondément endormie. Aussi j'ai préféré rebrousser chemin et attendre 19 h pour m'assurer que vous étiez réveillée et que tout allait bien...

— Pourquoi en serait-il autrement, lui rétorquais-je, agacée d'avoir été observée à mon insu...

— Votre sommeil semblait...Vous sembliez quelque peu agitée. Peut-être un mauvais rêve ?

— Peut-être...Merci pour votre prévenance et pour votre accueil dans cette magnifique petite maison ! C'est tout ce qu'il y a de plus charmant ! lui répondis-je en cherchant à réorienter la conversation.

— Je suis heureux que vous vous y sentiez bien !...Vous êtes ici chez vous !

— Je vous en remercie...Pour autant, je ne vous cache pas être toujours très perplexe, sur vos motivations à me voir venir ici et il me tarde que vous éclairiez ma lanterne !

— J'en ai parfaitement conscience...Je vous fais la promesse d'apporter une réponse à chacune de vos questions, d'ici la fin de soirée ! Pouvez-vous vous contenter de cela pour le moment ?

— Oui, je le peux ! D'ailleurs il faut absolument que je me prépare, je ne voudrais pas faire attendre Georges !

— Entendu ma chère ! Je vous abandonne à vos pinceaux et autres palettes de couleurs qui rendent les femmes toujours plus belles !

— À condition de savoir manier le pinceau ! M'amusais-je... À plus tard, Mister Pennybags !

— À tout à l'heure Mademoiselle Rose !

En raccrochant, je me fis la réflexion que ma réplique à propos des pinceaux était peut-être un peu...ambigüe. Ma foi ça n'avait pas l'air d'avoir dérouté ce bon vieux Pennybags ! Bien réveillée et décidée à me montrer sous mon meilleur jour, je m'emparai d'un élastique à cheveux et rassemblai mes longueurs rousses en un chignon négligé, mais tout ce qu'il y a de plus pratique, afin de pouvoir me prélasser quelques minutes dans un bain bouillant qui allait pour sûr me revigorer.

Une Soirée Lourde de ConséquencesWhere stories live. Discover now