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Mon premier c'est du bitume, c'est de la matière, désolé

C'est des fenêtres dans des cubes face à un horizon morcelé

Et puis c'est des couloirs sans courbes entre deux falaises de béton

Tant de construction humaine et si peu de nature qui lui répond

	Tant de construction humaine et si peu de nature qui lui répond

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Valoran, la cité-monde. Octobre 2092.

La ville se situe sur l'île du Soleil Levant, dans l'Ancien Japon. Elle est bâtie non loin des ruines de Kyoto. Il s'agit d'une cité-monde, ou cité-état, indépendante de toute autorité autre que la sienne. Métropole internationale, la langue la plus pratiquée y est l'anglais, mais on y trouve du japonais moderne, du coréen, du français, du malais, et sûrement toutes les autres langues encore courantes.

La cité est dirigée par une oligarchie, et les megacorporations y ont les pleins pouvoirs. Puits de richesses et bijou de la technologie, le taux de pauvreté et de criminalité y reste cependant anormalement élevé. Système capitaliste de premier ordre, la cité connaît une croissance démographique impressionnante qui a conduit à une surpopulation en hausse constante.

Valoran est connue internationalement pour sa superficie, son architecture moderne, ses actions et sa richesse, mais également pour ses bijoux de la plus haute technologie, nés de la cité : les mechanicals.


Dans une minuscule chambre au seizième étage d'un vieux building branlant des quartiers mal famés, un jeune homme s'était réveillé. Il ne savait plus ni le mois, ni l'année, ni même vraiment qui il était. Les pensées parasitées par des semaines de demi-coma volontaire, il était incapable de replacer ses souvenirs les plus récents. Quant aux plus anciens, même eux étaient brodés de brume.

Se lever était mission impossible. Le corps enfoncé dans le matelas, lourd de métal, immobile depuis quelques semaines, la force l'avait quitté. Il lui fallait d'abord remuer un peu pour permettre au sang de circuler à nouveau correctement dans toutes les parties de son corps.

Avec un grognement, Minho tenta de se redresser pour caler son corps contre l'oreiller. Cette simple action requérait une force qu'il n'avait plus. Après de longues minutes, il parvint enfin à faire glisser l'oreiller sous son dos et à s'appuyer contre le mur. Son torse n'était pas encore à la verticale, mais c'était déjà mieux que rien.

Il émergeait doucement, et il ne savait pas s'il lui valait mieux se concentrer sur ses inquiétants troubles de mémoire ou sur l'état désastreux de son corps. Non, ce n'étaient ni des insectes, ni du lichen à la surface de son épiderme ; mais si son corps n'avait pas encore moisi, son véritable état n'était guère mieux.

La plupart de ses membres avaient été remplacés par des implants mécaniques. Les mollets, les genoux, des parties du bras, le dos des mains, l'épaule droite, l'arrière de la nuque, et sous la peau, une partie du colon. Et ce qu'il sentait grouiller tout ce temps sur sa peau, c'étaient les tissus de chair qui tentaient de se recoudre maladroitement sur la surface métallisée des implants. Du sang s'écoulait de la couture de ceux-ci, les nerfs étaient tendus à l'extrême dans les zones entre chair et métal.

𝑳𝒆 𝑻𝒉𝒆́𝒂̂𝒕𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝑴𝒆𝒄𝒉𝒂𝒏𝒊𝒄𝒂𝒍𝒔 ༄ 𝐌𝐢𝐧𝐬𝐮𝐧𝐠Where stories live. Discover now