Ensemble

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Daryl :

La petite blonde dort encore. Limite elle prend à peine plus de place que mon arbalète.
Elle a évidemment cette masse de cheveux qui recouvre son visage.
Je lui retire tout ça et elle ouvre un œil. Elle va pour se lever brutalement.
Elle a oublié qu'on est dans le coffre. Elle se cogne une fois de plus la tête.

Il va pas te rester beaucoup de neurones à force de t'assomer .

Elle me fait une grimace, ponctué d'un doigt d'honneur. Elle me fait rire.

J'ouvre le coffre et on descend. Elle s'étire, et je la regarde comme un abruti. Ça lui échappe pas quoi ? Y a un problème Dixon ? Tu cherches combien de neurones il me reste ?

Moi : je constate que je suis pas le seul à me lever parfois du pied gauche !!

Ada : Ouais ben désolée. Suis de mauvaise humeur.

Elle repart dans les bois, je lui lance oh !! tu vas où là ?

- là où tu peux pas aller à ma place !

- non ! Tu viens ici ! Tu vas pas toute seule dans les bois!! Je commence à m'agacer.

-fais pas chier Dixon ! Je vais juste pisser!!

Elle est insupportable quand elle s'y met. Elle disparaît dans les bois.
Après quelques minutes elle revient, mais à l'air tout autant de mauvais poil.
-t'as tes règles ou quoi pour être d'une humeur aussi massacrante.

-Exactement ! On peut rien te cacher ! Et tu vois quand t'es perdue au milieu des bois, avec des morts vivants qui déambulent et un type comme toi qui m' accompagne, ça complique drôlement la tâche !
Elle soupire, secoue la tête... Puis me lâche. Tu vois ce qui me mets vraiment en rogne ce matin, c'est que tout absolument, tout est devenu compliqué.
Les gens vivants, les gens morts, manger, boire, dormir, même avoir un cycle menstruel, c'est devenu une plaie d'Égypte, dans ce monde de merde!!
Elle baisse la tête et appuie ses mains sur ses genoux. Elle se détend..
Excuse moi...

Donc c'est pas un mythe... Elles sont vraiment sur les nerfs quand ça arrive.. Je vais m'abstenir de lui faire part de ce commentaire.

Moi : Bon, on y va ? On doit revenir sur nos pas. Vu l'embouteillage ici, ils n'ont pas pu passer avec le bus.

Ada : élémentaire mon cher Watson !! Me dit elle en levant les bras au ciel.

Moi : tu vas vraiment être casse burne toute la journée ?

Ada : non seulement 5 jours !! Allez on y va!

Je comprends rien aux gonzesses.

Bref... La journée s'annonce ensoleillée, mais pas très chaude. On est revenu sur nos pas. On a perdu beaucoup de temps à se déplacer vers le nord. J'espère que si les autres sont vivants, ils ne sont pas trop loin. En bus, ils ont fait beaucoup plus de kilomètres que nous à pieds.

La blonde avance d'un pas déterminé, j'ose même pas lui demander si elle veut faire une pause.

Deux rôdeurs sortent et s'approchent d'elle. Elle leur bondit dessus, coups de pieds, coups de poings, en l'espace d'une minute, l'affaire est réglée.
J'ai eu à peine le temps d'armer mon arbalète.
Ça va ? Je lui demande.

-oui très bien ! Me crache la blonde

Quelques kilomètres plus loin, j'ai l'impression que la même scène se joue sous mes yeux. C'est presque elle qui attaque les rôdeurs.
Elle vient d'échapper son couteau, je vise, mais elle a attrapé le peu de cheveux qui reste sur la tête du mort et le cogne sur la route.
Au troisième coups, la tête se disloque, mais elle continue inlassablement de frapper. La tête du macchabé est complètement décomposée. Elle est folle de rage.

Je cours vers elle, je l'arrête avant que se soit sa propre main qu'elle explose sur le revêtement de la route.
Ada.. Oh !! qu'est ce qui t'arrives ?
Tu veux qu'on fasse une pause ?

-Non !! Me hurle la blonde, en sueur, les yeux plein de rage.

Elle vient de s'asseoir sur la route. Elle tente de se débarrasser des mèches de cheveux qui lui colle au visage. Ça semble l'agacer, de ne plus rien avoir pour s'attacher les cheveux. Elle fait de grands gestes, autour d'elle
Explique moi, Dixon...
Explique moi pourquoi, tout doit toujours, se casser la gueule.
Ras le cul !

Elle est toujours assise mais au fur et à mesure sa voix s adoucit et son corps arrête de gesticuler dans tous les sens.
Suis désolée pour ce matin, pour maintenant... Je crois que je suis encore tendue de tout ce qu'on vient de vivre, la prison, mes nuits toute seule à me demander si t'étais mort, si les autres sont morts, à Beth, la nuit dans le coffre de la bagnole...
Elle secoue la tête.
Si t'avais pas été là, je crois que c'est une crise cardiaque qui m'aurait tuée.

Elle sert les dents, sa voix semble bloquée, elle se retient de pleurer.
Je veux plus avoir peur, je veux plus que ça m'empêche d'avancer.
Ça n'a jamais été le cas.. La peur m'a toujours fait avancer tête baissée ! Alors pourquoi aujourd'hui j'ai peur, bordel !?

Je connais parfaitement la réponse à cette question, mais pas question que je lui réponde. Si elle a peur de tout perdre, c'est qu'il y a de l'affect, de l'attache...

Moi : on vit dans un monde compliqué.. Tout est parti en couilles et y a plus aucune règle. On fait ce qu'on peut pour survivre. J essai moi même de me convaincre de ce que je dis. Je suis pas forcément fier de ce que j'ai dû faire jusqu'ici.
On va se trouver un endroit où crécher cette nuit.. Faut qu'on se repose.

Au loin, je vois deux geeks qui arrivent, je les mets dans mon viseur, mais elle m interrompt.
je te promets de plus passer mes nerfs sur toi, mais laisse moi exploser encore ces deux rôdeurs s'il te plaît. Après on repart !

-allez vas y, sont à toi. Je lui dis sur un ton désespéré en remettant mon arme sur l'épaule.

Ils ont pas fait long feu, elle les a dégommés, en un rien de temps.
-tu t'es améliorée le piaf ! Du petit moineau, on passe presque au rapace.

Elle rit. Fais gaffe que je te botte pas le cul, un beau matin!

-Tu t'enflammes Wilson là. Va pousser un peu de fonte, pour gonfler tes biceps.

Elle rit de plus belle. Elle a l'air d'aller mieux, comme ci avoir déposé ce qui la contrarie l'avait soulagée.
C'est un défit Monsieur Dixon ? Tu devrais pas jouer avec moi. Tu sais absolument pas de quoi je suis capable.. Elle vient de dire ça en roulant ses yeux de séductrice.

Elle arrête jamais.. A chaque fois, je sais pas ce que je dois répondre..
Beaucoup plus sérieusement, elle me questionne, on va y arriver ?

-Ouais. Ensemble, on va y arriver !

Elle a pas l'air convaincue de ce que je lui dis. Normal... Elle a pas pu compter sur beaucoup de monde dans sa vie.
Hey.. Le piaf ! On est les Wixon ?!

Elle sourit, amusée.
Son petit poing vient frapper le mien, et je sens ses petites phalanges craquer.

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Bonjour à tous.

Ce soir, je vous publie un chapitre supplémentaire, un peu spécial.
Je ne vous en dis pas plus. 😜

Je t'ai retrouvé...Where stories live. Discover now