Little Nightmares Oneshots

Nous sommes après tout que des enfants

(J'avoue que ça me fait beaucoup plaisir d'écrire des petits histoires sur Little Nightmares et je compte bien d'en continuer plus ici quand j'aurais de l'inspiration ;) bonne lecture !)

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Mono courait vers une rue, son trench-coat flottant derrière lui.
- Six ! Six ! appela t-il en agitant la main.
La dénommée Six détourna la tête de la Tour qu'on pouvait voir de très loin, une simple silhouette parmi les bâtiments avec la lumière clignotante du signal. La fille pencha la tête sur le côté quand le garçon la rejoignit.
- J'ai trouvé une école ! Enfin... orphelinat, école... je ne sais pas trop, expliqua son ami.
Six fronça les sourcils et signa de ses mains. Son interlocuteur eut dû mal à comprendre le langage des signes mais il finit par obtenir le contexte de sa phrase.
- Oh, tu veux dire que tu déteste l'école ?
Elle hocha la tête. Mono rit.
- Moi aussi... je crois que tout le monde n'aime pas l'école.
La fille au pull bleu eut un léger sourire mais elle se sentait nostalgique quand le garçon prit sa main et l'emmena vers la direction de l'école.
Combien de fois doit-elle revoir ces événements encore et encore ?
Elle secoua la tête. Ce n'était pas le moment d'y penser à ça, rien ne changera. Elle n'était pas enthousiaste de repasser l'école mais ils devaient le faire.
Les deux enfants avaient poussé une grosse caisse à ordures pour pouvoir y accéder à la cour en passant par la petite faille faite dans le quadrillage. La cour de l'école restait toujours le même comme Six la connaissait par cœur à chaque fois qu'ils passent par ici. La balançoire, la planche à bascule, le petit terrain de foot et ainsi divers jeux. Du coin de l'œil, la brune pouvait voir une silhouette noire d'un enfant corrompu par le signal assise dans le coin très reculé de la cour.
Elle s'était demandée si l'Homme Mince avait croisé des enfants dans cette ville et les avait transformé en une ombre errante. Mono ne ferait jamais du mal à quelqu'un, il cherchait juste à protéger ce qui lui était cher, Six le savait très bien mieux que personne. Alors pourquoi ferait-il ça ?
Haine. Colère. Vengeance. Trahison.
La réponse était si évidente que ça lui faisait mal au cœur. Elle avait juste fait ce choix pour le sauver de l'effondrement de la transmission ou encore pire, de sa faim monstrueuse. Son ventre se retourna violemment à l'idée de manger son meilleur ami tout entier de ses dents voraces et elle se couvre la bouche en sentant la bile monter la gorge.
- Hey !
Son appel lui fit sortir de ses pensées sombres. Elle leva le regard vers Mono qui devrait se trouver à côté d'une corde de draps entremêlés venant de la fenêtre.
À sa grande surprise, il n'était pas là.
Quoi ?
Elle commença à paniquer et ses yeux balayent précipitamment à travers la cour jusqu'à tomber sur le garçon qu'elle cherchait. Mono était monté sur la planche à bascule et lui faisait signe de le rejoindre.
Pourquoi est-t-il...
Ses pensées furent interrompues par un autre appel de sa part et Six se dépêcha de le rejoindre. Elle agita frénétiquement ses mains dans une précipitation confuse, mêlée de panique. Elle ne pouvait pas voir le visage de Mono à cause de son foutu sac à papier (elle avait toujours tenté de lui enlever mais Mono l'évita toujours avec un «non» catégorique), elle arriva tout de même à deviner ses émotions par le biais de ses yeux à travers les deux trous du masque.
Confusion et inquiétude.
- Six ? Ralentis... je ne comprends pas...
Le garçon descendit de la planche et prit les mains de son amie pour enlacer leurs doigts ensemble. Six était toute tremblante.
- Hey... je suis là..., poursuivit-il avec douceur en la prenant dans ses bras.
La pauvre fille agrippa désespérément son trench-coat et enfouit son visage contre sa chemise. Elle voulait juste que ça s'arrête. Elle était vraiment fatiguée de revivre encore et encore la même chose. Elle voulait juste avoir une vie normale, être normale et non pas une survivante dans un monde dérangé et tondu où les cauchemars règnent en maître.
Mono la tenait bien contre lui. Il était maladroit, il n'avait jamais fait un câlin à un autre enfant et la brune se fondit dans son étreint chaleureux.
- Je suis la... tout ira bien...
Sa voix douce murmurait à son oreille. Six savait que c'étaient des mensonges, rien que des paroles dans l'air. Pour une fois, elle se laissa bercer par ces mots doux et apprécier le moment présent lorsqu'elle oublie ses démons antérieurs.
- J'ai une idée... tu voudrais jouer ?
Six leva son regard, interrogative et fronça les sourcils. Elle leva la main pour agripper le bord de son sac à papier.
- Six ! Hey, non ! SIX ! se plaignit le pauvre garçon en retenant son précieux masque de justesse.
La petite diablesse en pull bleu ricana et s'écarta de lui pour l'embêter. Mono bouda mais lui courut après jusqu'ils atteignaient le petit terrain de foot.
- Hey Six ! Je te défie !
La concernée arqua un sourcil, sceptique. Elle s'arrêta tandis que son ami ramassait un ballon.
- Une partie de foot te tente ?
Elle pouvait imaginer son sourire taquin derrière son masque. Six se mit en position au milieu du terrain et Mono la suivit.
Elle savait un peu comment utiliser cet objet tout rond, elle avait vu des illustrations dans un manuel d'école où on voyait des garçons courir et donner des coups de pied dans le ballon. Elle supposa que c'est ce genre de jeu que son meilleur ami voulait la défier.
Eh bien... il va regretter de s'être frotté à moi, pensa t-elle avec un regard démoniaque.
Les deux enfants se toisèrent du regard, l'un déterminé et l'autre, malicieuse.
Mono fonça en premier mais Six interpréta le ballon d'un coup de pied vif et passa derrière lui pour courir après le petit rondelet. Son ami s'était remis de sa surprise et rattrapa la fille en pull bleu, s'interposant entre elle et le but.
Elle ne réfléchit pas et donna un bon coup de pied dans l'objet, hélas elle n'avait pas calculé sa force. Le ballon s'envola à toute vitesse et percuta directement la tête de son ami. Ce dernier s'écroula au sol sans un bruit.
Six, inquiète, accourut vers lui. Elle se pencha, inspectant toute signe de vie. Le garçon lui prit la main sans avertissement, elle lâcha une exclamation étouffée lorsqu'elle fut tombée contre son torse.
Mono déboula déjà plus loin dans la cour avec un rire enfantin, Six le poursuivit, mécontente et le feu aux joues. Le garçon fit des zigzagues à travers les jeux et nargua sa meilleure amie de l'attraper. La fille lui bondit dessus pour lui marteler le torse de ses poings (amicalement bien sûr) et lui traiter de «stupide Mono» en langue des signes.
Mono ne faisait que rire et marmonner des excuses de l'avoir taquiné. Six secoua la tète, exagérée. Aussitôt les deux enfants en profitèrent de tester les divers jeux éparpillés dans la cour.
La balançoire, Mono s'est envolé comme un oiseau quand Six l'avait poussé... peut-être un petit peu trop fort.
La corde à sauter, les deux enfants ne savaient vraiment pas comment l'utiliser alors le garçon eut une idée. Il tente de les tirer et de sauter en même temps mais ses pieds sont pris dans la corde et il tombe à plat face au sol. La brune est partagée entre le rire ou la pitié, le karma la rattrapa lorsqu'elle suivit les mouvements de Mono et se prit aussi les pieds dans la corde. Six détestait définitivement ce jeu maléfique.
Le pneu, la fille au pull bleu s'accrochait pour sa vie et Mono s'inquiétait de se prendre un coup dans la tête encore. Mais son béguin débordant pour elle le força à agir comme un brave chevalier qui sauvera la princesse des griffes du terrible dragon noir.
La marelle, Six avait l'idée de prendre une pierre où on pouvait écrire des chiffres pour faire un dé. Le problème, ils n'avaient rien pour griffonner sur le petit caillou, la fille s'était proposée d'utiliser son sang mais Mono lui avait épargné rapidement en se coupant le doigt. Six lui boudait avant de finir par le rejoindre.
La planche à bascule, le petit duo était assez créatif. La fille la prenait pour une planche de surf mouvante et le garçon avait l'idée ingénieuse de la prendre comme catapulte. Il avait testé avec des petits objets puis il vint déposer un ballon.
Six n'était pas sûre si c'était vraiment une bonne idée mais sa curiosité la poussa à encourager le garçon bizarre, le sien. Mono prit une bonne poussée et le ballon fila à toute allure tel un boulet. Cependant, sa trajectoire fut décalée au cours de route et l'objet traversa une fenêtre de l'école dans un fracas assourdissant. Les deux enfants avaient juré d'avoir entendu le cri d'une certaine maîtresse au cou extensible.
- Euh... je crois que nous avons des ennuis..., rigola nerveusement le coupable.
Six avait envie de lui hurler dessus ou de le frapper pour son imprudence sans limites. Elle ne pouvait pas nier le rire joyeux qui lui échappa des lèvres, elle s'était vraiment amusée malgré la dangerosité de ce monde cauchemardesque...
Nous sommes après tout que des enfants.