Little Nightmares Oneshots

La Dame, l'Homme Mince et le Nome

(J'ai enfin passé le bac ! Ce qui signifie que j'ai plus de temps pour écrire d'autres oneshots sur nos adorables petits cauchemars :p j'espère sincèrement que cette petite histoire vous plaira)

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La Dame ne sait pas si elle devait être heureuse ou inquiète de ne pas trouver une seule trace de ce petit diablotin à l'imperméable jaune dans ce grand navire. Cependant, elle est très calme, non, elle est plutôt énervée, voire en colère.
- AU NOM DU MAW, QUI A FAIT ENTRER CETTE FOUTUE TÉLÉ DANS MES APPARTEMENTS !?
C'est un cri d'alarme, tout le personnel se presse pour aller voir leur Dame. Le Concierge se voit obligé de laisser tomber la traque d'un certain petit fugueur au pull bleu. Les Chefs jumeaux surpaniquent qu'ils ont failli brûler une marmite contenant le dîner des invités et le Majordome a dû s'excuser aux nouveaux arrivants pour un entretien d'urgence.
Les quatre monstres déboulent dans les quartiers personnels de Six qui n'est nulle d'autre que la Dame du navire, le Maw. Une dizaine de Nomes pointent leur petite tête des fissures de murs pour observer curieusement la scène.
Six fait les cent pas, grommellant derrière son masque blanc et lève sa tête quand la porte s'ouvre à la volée. Les Chefs jumeaux se retrouvent coincés en essayant d'entrer en même temps, le Concierge vient les aider pour qu'ils puissent passer tous les trois et le Majordome les rejoint dans le plus grand des calmes. La Dame est consternée face à eux mais met cette entrée fracassante de côté pour un problème plus sérieux.
- Quelqu'un aurait-il la gentillesse de m'expliquer, au nom des cauchemars, pourquoi CETTE FOUTUE TÉLÉ EST ICI ?! hurle t-elle pratiquement vers la fin de la phrase en pointant l'objet en question.
Un vieux téléviseur a trouvé sa place sur la table personnelle de la Dame devant le miroir brisé, le cordon détaché d'une prise électrique. Six n'est pas du genre à perdre son sang-froid aussi facilement sauf si elle est hors de ses gondes. Le personnel a dû remarquer son intolérance stricte pour la présence des téléviseurs dans le navire.
Le Concierge se sent mal à l'idée de cacher un téléviseur dans les quartiers domestiques de la prison, il veut juste offrir un divertissement aux pauvres enfants capturés.
Personne ne pipe mot, ce qui épuise la patience de la Dame.
- Roger ? Avez-vous quelque chose à dire ?
Le Concierge sursaute légèrement et secoue la tête.
- Non, ma Dame. Je vous assure que ce téléviseur n'a jamais été ici, répond-il soigneusement.
Il est peut être aveugle, mais son ouïe et son odorat sont plus développés. Il sait instantanément que le coupable métallique n'a pas la même odeur que celui qu'il cache en secret. Le Majordome s'approche pour inspecter la machine sans vie et toque l'écran vide d'un noir d'encre.
- Je crains, ma Dame. Que quelqu'un l'a emmené ici, il y a des traces de main... ça sent le poisson frit.
- Diantre ! s'exclame l'un des chefs. Que suis-je si bête ! C'est moi qui a déposé cette boîte noire, une lettre m'a recommandé de la poser ici sans vous avertir, ma Dame.
- Imbécile ! claque son jumeau en lui frappant la tête avec une poêle. Nous allons perdre notre précieux boulot à cause de ta stupidité !
- SILENCE !
Les Chefs se taisent, l'un grognon et l'autre se massant la tête endolorie. La Dame se racle la gorge, au bord des nerfs.
- Roger, vous pouvez disposer.
Le Concierge se retire avec un inclinement de tête.
- Vous deux, là. Faites-moi dégager cette chose hors de ma vue.
Les Chefs regardent la chose.
- La boîte noire ? demande l'un.
- Oui, la boîte noire, imbécile ! râle l'autre. Viens m'aider au lieu de poser des questions stupides !
Six se pince l'arrêt du nez de son masque, une veine battant sa tempe quand les deux garçons quittent la pièce avec le téléviseur. Elle se tourne vers le Majordome.
- Mark, occupez-vous de nettoyer cette saleté.
- Bien, ma Dame.
Elle part prendre l'air.

Après sa tournée du navire pour se dégourdir les jambes, elle entend des raffuts venant de ses quartiers. Qui peut bien traîner dans ses appartements privés ?
La Dame décide d'enquêter, elle ne serait pas étonnée s'il s'agit des Nomes qui ne font que passer. Mais elle leur a fait bien comprendre de ne pas toucher à ses affaires. Elle aperçoit une petite lumière disparaître dans une salle à l'étage.
- Étrange... un enfant aurait t-il réussi à venir jusqu'ici ?
Elle monte les escaliers spacieux puis elle capte le bruit d'un déclenchement de piège et se précipite dans la salle. D'un cri apeuré, un enfant s'est immobilisé devant la silhouette intimidante de la Dame, une petite statuette tenue entre ses mains.
- Tiens donc... que vois-je ? Un petit agneau qui s'est égaré dans l'antre du loup, ricane Six.
Le garçon au pull bleu tremblote de terreur, ses cheveux sont hérissés sous l'émotion. Il vire vers la gauche et passe entre ses jambes pour fuir. La Dame se retourne.
- Pauvre petit agneau~ Tu ne pourras-Ack !
Le fugueur lui a balancé la statuette au visage et le masque se fissure légèrement. Il repart déjà sans dire son reste.
Six se tient le masque, bouillonnant de rage.
- ESPÈCE DE SALE... ! TU VAS CREVER !
Le garçon hurle en sentant des vrilles d'ombre frapper à quelques pas de sa positon. Sa cheville se tord sous une puissance psychique et il couine lorsqu'il se sent soulevé dans les airs. La Dame est prête à le tuer sur le champ ou même le dévorer mais... elle ne peut pas. Plus elle le regarde, plus sa colère se fond en chagrin et culpabilité. Il lui ressemble... sauf que ce n'est pas lui. Et elle le sait douloureusement.
Elle se détourne de lui et s'en va, laissant derrière elle un petit Nome tout tremblant dans un amas de vêtements.