ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 5

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Me voilà devant la maison de cette étrange famille, j'ai fait la route seul avec Clément, il m'a rassuré en me disant qu'Edouard était parti avec Loan faire des petites courses, je sais pas comment mais il a su que je me sentais mal par rapport à Édouard et il a su me rassurer. Le trajet s'était fait dans la joie.
Avec tous les petits récits de Clément j'ai appris beaucoup de choses, alors déjà Loan ne se montre pas tactile en public mais quand il est seul avec nous il pourrait rivaliser avec le petit nain. Ils auraient tous les trois un tatouage commun, c'est tellement mignon, j'ai hâte de le voir.

J'avais laissé un message à ma mère pour lui dire que le soir j'irai chez des amis, mais elle le verra sûrement demain.

- Dis? On va rester longtemps dehors ? Parce que tu vois là j'ai froid.

J'émets un petit rire, c'est drôle de le voir gesticuler dans tous les sens. Je lui tends ma main, il ne sait pas fait prier et la prend pour ensuite me tirer vers l'entrée de sa demeure. Une fois rentré, je n'ai même pas le temps d'observer les horizons qu'il me tire à l'étage, sûrement pour aller dans sa chambre. Est-ce qu'il a fermé la porte d'entrée derrière lui au moins ?

On rentre dans sa chambre, je suis surpris de voir en premier lieux des posters d'Ariana Grande, je ne le savais pas fan. Je vois aussi beaucoup de photos de la petite famille, ils ont l'air tellement heureux, mais dans aucune des photos Clément a changé, il reste le même, pourtant c'est un humain, non? Je peux aussi remarquer des drapeaux LGBT placés un peu partout dans sa chambre.
Une photo m'attire particulièrement, Clément était en train de se faire mordre par Édouard, c'est surprenant de voir ça, Clément à l'aire de pas souffrir, alors que Marie, elle... Rien que d'y penser j'attends ses hurlements...

- C'était la première fois qu'il me mordait, non, la première fois qu'on me mordait tout court en fait si je me rappelle bien, il a environ 10 ans, je sais plus, j'ai perdu la notion du temps depuis.

- 10 ans!? Mais comment est-ce possible ?

-haha, enfaite, le venin qu'ils expulsent lors de la morsure permet de ne pas souffrir et de ne pas vieillir si on en prend en grande quantité, mais par contre tu peux toujours mourir si tu as une blessure mortelle... Sauf si tu as un ange de ton côté.

- Un ange ? Comment ça ?

- heuuu... C'est une façon de parler bébé, t'inquiètes pas.

Bébé !?

- Comment ça "t'inquiètes pas" ça serait tellement bien d'avoir un ange à ses côtés.

Je m'allonge sur son lit et regarde le plafond, il a plein d'étoiles, je suis vite rejoint par Clément qui prend ma main et la sert fort.

- Tu crois qu'un ange peut être sauvé lui? Ou est-ce qu'il va devoir être obligé de périr pour toutes ces vies qu'il a volé à la mort, pour avoir aidé toutes ces âmes perdues ?

-Mmmh, bonne question, c'est sûrement cet ange qui a aidé Marie, j'étais sûr qu'elle était morte, mais fort heureusement ce n'est pas le cas.

Une larme coule, puis deux, c'est la première fois que je mentionne Marie par moi même, et ça fait son effet. Je serre la main de Clément plus fort, comme pour faire passer un message, mais aucune réaction. Alors c'est tout naturellement que je tourne la tête vers lui, son regard était déjà tourné vers moi, un mélange d'inquiétude, d'incompréhension et de jalousie élimine ses pupilles.

- Julien ? C'était qui pour toi Marie ?

Je me repositionne comme je l'étais il a une minute de cela, regarde ces étoiles éclairées par quelques rayons de soleil.

- Marie, hein? Tu n'as pas besoin d'être jaloux.

Je le regarde dans les yeux cette fois.

- Elle, je ne l'ai jamais embrassé.

Quelques rougeurs se forment sur ses pommettes.

- C'est comme une sœur, une grande sœur oui. Elle dit que je lui était d'une grande aide, mais j'ai rien fait, c'est elle qui m'a aidé...

- Tu ments.

Hein

- Sans même que tu t'en rendes compte, tu as aidé beaucoup de monde Julien, tu m'as aidé moi, mais tu t'en souviens sûrement pas... C'était lors de ma rentrée en première année, il y a un peu plus d'un an...

Bien sûr que je m'en souviens, la première fois que je t'ai fait un câlin.

- J'étais complètement effrayé, il avait ni Loan ni Édouard, et des élèves l'avais bien remarquer, ils en ont profité pour essayer de m'intimider, mais tu m'avais défendu, tu n'avais pas hésité, alors que tu ne me connaissais pas, tu as juste agit naturellement.

- J'avais pas réfléchi, j'avais juste agit instinctivement, c'est comme si tu m'avais... appelé à l'aide.

- Tu es le genre d'homme qui ferait avancer le monde.

- Dis moi, c'est à cause de cette histoire que Loan avait demandé le redoublement ? Il me semble qu'en première année il était dans ma classe.

- Oui effectivement, il avait peur pour moi, déjà qu'il ne voulait pas que je prenne les cours dans ce lycée, il trouvait que mes faiblesses se voyaient trop facilement.

Non je crois pas que ses faiblesses se voient trop facilement, c'est plutôt les autres quand ils voient une personne seul quelconque et que eux sont en groupe n'hésitent pas à "montrer" leur force sur cette personne seul, voilà dans le monde qu'on vit, surtout dans ce lycée.

- Viens dans mes bras mon ange, tu me l'a réclamé tout à l'heure mais j'ai préféré laisser parler ma jalousie alors que t'en avais besoin...

Je ne me fais pas prier et me positionne au-dessus de lui, nichant ma tête dans son cou et en positionnant mes mains contre ses reins, ce qui lui vaut des frissons. Lui vient me caresser le dos avec ses mains, et ça m'a valu bien plus que des frissons, mais c'est pas pour autant que j'ai envie qu'il s'arrête. Je lève ma tête au dessus de la sienne puis le regarde dans les yeux.

- Tu te rappelle de la deuxième fois qu'on s'était câliné, cette fois c'était toi qui m'avais aidé, tu l'as jamais su mais j'étais sur le point de faire une connerie, je me sentais seul, à ce moment là Marie ne faisait pas encore entièrement partie de ma vie. Mon grand-père venait de mourir, je passais tout mon temps avec lui, il me manquait tellement. Pour cacher ma faiblesse j'étais partie derrière le bâtiment pleuré, et tu m'avais surpris, j'avais peur que tu ailles répéter à tous le lycée ce que tu venais de voir, mais non rien de tout ça, tu m'as juste pris dans tes bras jusqu'à que je cesse de pleurer, sans toi je ne peux même pas imaginer ce que je serai devenu...

Clément vient caresser ma joue de sa main droite et pose son front sur le mien. Il se redresse en faisant en sorte que je reste sur ses genoux.

- Ni pense plus ok? Je continuerai à te prendre dans mes bras,je resterai là pour toi, on restera là pour toi, ok?

Je hoche légèrement la tête, ça me touche beaucoup.

- Vous... vous pouvez compter sur moi aussi.

J'avais baissé la tête, j'ose pas le regarder dans les yeux, il vient me redresser de sa main droite et ne me laisse pas le temps de réaction qu'il m'embrasse, le baisé est un peu plus fougueux et moins maladroit, il me soumet complètement, ou peut être que c'est moi qui me soumet? Je n'en sais rien.
Il adouci un peu le baisé et vient positionner ses mains aux creux de mes reins tandis que moi j'essaie de tenir ses épaules autant que je peux. C'est fou l'effet qu'il me fait.
Il se sépare de moi doucement.

- Tu sais pas à quelle point en une phrase tu peux nous rendre heureux Julien, ne nous abandonne jamais.

Si seulement il savait que je faisais tout ça pour Marie...

Âme perduDonde viven las historias. Descúbrelo ahora