Pour ta Vérité, Princesse ! [Tokyo Ghoul Re:]

Chapitre 3.2

S'élançant dans la lutte, elle bondit sur le tireur qui ne manqua pas sa cible cette fois. Son bras droit fut lamentablement touché, mais elle réussit tout de même, dans son élan, à lui asséner un coup de pied retourné dans la mâchoire. Grognant, grimaçant, la jeune atterrit maladroitement, sa main gauche compressant sa plaie. De son côté, l'inspecteur qu'elle avait visé, sous le choc, tomba à la renverse, complètement sonné. Peut-être sa mâchoire avait-elle été déboîtée par le coup, dans tous les cas, il gémissait, allongé sur le dos, son arme gisant à ses côtés. Son collègue, voyant son camarade ainsi se mit à crier. Sa colère était justifiée, après tout, ce n'était jamais agréable de voir un allié à terre. La brunette le laissa venir à elle. Accourant, arme fermement empoignée, prête à trancher, il se préparait à la lui enfoncer dans l'estomac.

Mais alors qu'il s'apprêtait à transpercer sa chair, un obstacle se dressa. Le tentacule tressé de la demie-ghoul s'écrasa de tout son poids sur la lame, lui faisait perdre sa poigne sur le manche. À présent désarmé, l'inspecteur paru prêt à en venir aux mains, sachant pertinemment qu'il n'avait aucune chance face à un monstre. Seulement, à l'instant même où son poing heurta la paroi du kagune, celui-ci cessa de bouger. Les mailles commencèrent à se défaire. Et aussitôt, elles se jetèrent sur cette pauvre colombe, bien incapable de se défendre. L'attrapant à plusieurs, les nouveaux tentacules, bien que moins imposants que lorsqu'ils se nouaient les uns aux autres, le soulevèrent à quelques mètres du sol, avant de le lancer contre un mur. Le projectile heurta le crépi, avant de se laisser tomber lourdement sur la moquette. Il respirait encore, mais ses yeux, eux, s'étaient fermés.

Le kagune s'évapora à l'instant même où le dernier choc contre le sol, résonna. Le danger était écarté. Le bras de l'assaillante se rétablissait déjà. Il n'y avait plus rien à craindre. Enfin, dans l'immédiat. La brune ne put s'empêcher de songer à celle qu'elle était venue chercher ici. Au lieu d'être restée auprès d'elle pour se battre, elle avait fui lâchement pour se retrouver à défendre un random. Et s'il lui était arrivé malheur ? Avec toutes ces colombes, il était presque certain que quelques-unes lui étaient tombées dessus. L'angoisse l'accueillit à bras ouverts et son cœur se serra. Quelle lâche elle faisait !

Essoufflée, elle se redressa finalement, essuyant la sueur qui perlait sur son front du revers de la manche. Derrière elle, elle entendit des mains applaudir avec enthousiasme. L'inconnu s'était relevé et hochait à présent la tête avec approbation. Si la jeune fille s'attendait à des félicitations verbales de sa part, il n'en fit rien et arrêta ses acclamations muettes dès lors que son regard bicolor se posa sur lui. Se dépêchant de le faire disparaître, l'hybride retrouva l'entièreté de son océan. Le masque de fortune qu'elle portait ne lui permettait pas de camoufler son unique kakugan et celui-ci, surtout en ces lieux, pouvait lui attirer bon nombres d'ennuis. Elle n'avait aucune envie de terminer en trophée vendue aux plus offrant, comme cette pauvre fille qu'elle avait aperçu sur scène il y avait de cela à peine 30 minutes. Peut-être que ce drôle de personnage était un collectionneur fou lui aussi ?

Mais, comme pour lui donner tort, ce dernier dépoussiéra le vieux yukata qu'il portait avant de se diriger, sans plus de formalités, vers un couloir adjacent. À croire que sa rareté ne l'intéressait guère. Tant mieux, Akame pouvait s'en réjouir. Il n'y avait qu'à Maman qu'elle avait envie d'appartenir. Cependant, alors qu'elle le voyait disparaître de son champ de vision, la brunette sentit une vague de solitude l'envahir. Le silence de mort qui régnait après un combat n'était pas sa tasse de thé, si bien, qu'elle préférait suivre un vulgaire inconnu plutôt que d'y faire face seule. Alors, après avoir pris soin de rassembler les deux colombes l'une contre l'autre et de s'être assurée rapidement que leurs blessures ne leur seraient pas fatales, elle se précipita à la poursuite de son nouveau camarade.