𝐍𝐎𝐂𝐓𝐔𝐑𝐍𝐄 - One-Shot⒮

✦ « 𝐋𝐞 𝐦𝐢𝐫𝐨𝐢𝐫 » - Yoonmin

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→ Le miroir

"Jimin a une existence sans aléas, sans amour non plus. Jusqu'à son déménagement, son nouveau cursus et cette impression suffocante d'être revenu en arrière. A croire qu'il y avait quelque chose à y faire, quelqu'un à rencontrer. Peut-être que le destin lui donne la chance de rattraper ce qu'hier il avait loupé et qui, aujourd'hui, manque terriblement à sa vie ?"

Park 𝐉𝐢𝐦𝐢𝐧 X Min 𝐘𝐨𝐨𝐧𝐠𝐢

2022

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𝑴𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒓𝒑𝒔 𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒕 𝒔𝒆𝒄𝒐𝒖𝒆́ 𝒅'𝒖𝒏 𝒆́𝒕𝒓𝒂𝒏𝒈𝒆 𝒄𝒉𝒂𝒈𝒓𝒊𝒏. 𝑱'𝒆́𝒕𝒂𝒊𝒔 𝒆𝒎𝒃𝒓𝒂𝒔𝒆́ 𝒑𝒂𝒓 𝒖𝒏 𝒔𝒆𝒏𝒕𝒊𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅'𝒂𝒃𝒂𝒏𝒅𝒐𝒏, 𝒂𝒓𝒅𝒆𝒏𝒕 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆 𝒍𝒆 𝒔𝒐𝒍𝒆𝒊𝒍 - 

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Jimin observe ses pieds glissés dans des chaussettes, il relève les yeux vers un miroir d'appoint et ses lèvres s'étirent en une grimace lorsqu'il croise son reflet, nu, corps utilitaire dans un caleçon noir et lesdites chaussettes. Il ébouriffe un peu plus sa chevelure brune qu'il coupe court pour éviter un look trop peu soigné. Son sac est prêt depuis la veille, il n'y a quasiment rien dedans : deux stylos, une pochette cartonnée, deux feuilles quadrillées et sa carte bancaire.

Il s'allonge sur son lit, au milieu des cartons qu'il n'a pas eu envie de défaire. S'étire encore, soupire un peu plus, se résigne. Il finit de se vêtir, ferme derrière lui la porte de son petit appartement et se va en direction de sa nouvelle université. Les vitres des magasins croisent son reflet, parfois le déforme, Jimin ne sait pas trop si ça les amuse mais il ne leur porte pas la moindre attention. Il avance, un pied devant l'autre, musique dans les oreilles qu'il n'écoute pas tant que ça. Jimin n'a pas vraiment envie d'être ici. Pas maintenant ce matin. Pas maintenant demain non plus. Il se dit que s'il avait été assez bon, alors il aurait eu son master dans sa ville d'origine et pas ici, là où il ne connaît personne, où le climat n'est pas le même, où tout paraît si dérisoire. Les rues ne sont pas si laides : petites boutiques, petits pavés, coquet. Ça l'éloigne des immenses avenues, du tramway qui les traverses, des briques roses et des devantures art déco de vieilles boutiques. Ici l'on circule beaucoup plus à vélo, c'est piéton vous comprenez et c'est pourquoi il y fait bon vivre.

Jimin n'a encore jamais eu le courage d'aller jusqu'à sa nouvelle université. Il a bien sûr juré à sa mère l'avoir fait quand il l'a eu au téléphone. Elle ne s'inquiète pas vraiment pour lui, il a vingt-quatre ans, ce n'est plus un enfant. Mais elle voulait s'assurer qu'il ait pris ses marques, où est le commerce le plus proche, où est la laverie, et le cinéma ? Comme si Jimin allait se rendre au cinéma sans ses amis.

Il traine un peu les pieds lorsque sa musique passe en second plan pour laisser la voix automatique de Google Map lui indiquer « tourner à la prochaine à gauche et vous serez arrivé à votre destination ». Jimin s'ennuie déjà. Il sait parfaitement qu'au fil des semaines il se nouera d'amitié avec ses camarades, que les choses changeront et que la ville lui sera soudainement appréciable. Mais ce n'est pas plus tard où il se trouve mais bien maintenant. Maintenant, ce qui entend l'inconnu, la répétition des gestes de rentrée : écouter distraitement, n'avoir que le minimum nécessaire dans son sac, se foutre des autres.