Chapitre 4

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"Chacun choisit comment il veut vivre ses Hunger Games, avec ou sans alliés. Chacun doit faire ses choix."

Haizea plongea son regard dans celui d'Iberis. La mentor avait gagné les soixante et unième hunger games. Ses jeux n'avaient pas été de tout repos, elle avait du faire face à une arène sèche, entièrement recouverte de sable. L'eau y avait été très manquante et la moitié des tributs étaient morts de soif. À ce moment, Iberis avait dix sept ans et elle avait refusé de se joindre à une alliance, peut-être était-ce pour ça qu'elle comprenait le choix d'Haizea. Elle hocha silencieusement la tête pour la remercier et reconcentra son attention sur les autres personnes présentes.

"Sans alliés, on sera plus vulnérable, remarqua Kohl.

- Mais on sera plus discret, rétorqua t-elle. Les autres tributs nous oublierons plus facilement."

Dans ce cas là, leur survie dépendra de leurs sponsors et de leur chance. Haizea n'en avait jamais eut beaucoup, de la chance, mais attirer des sponsors pouvaient être plus simple. Elle savait jouer un double jeu, elle savait cacher et contrôler ses émotions. Il fallait que le Capitol veuille qu'ils survivent pour qu'ils puissent survivre, il fallait jouer dans leur jeu en suivant les règles.

"Il commence à se faire tard, intervint Iberis. Il vous faudra toutes vos forces pour demain. Essayez de dormir un peu, ce sera difficile mais vous avez besoin de vous reposer."

Ils acquiescèrent puis se levèrent de leur fauteuil. Servia vint les chercher et les conduisit à leurs chambres. Pendant qu'ils marchaient dans les couloirs, elle leur vanta les mérites du train et du Capitol. Elle leur répéta qu'ils avaient une chance inouïe de voyager dans ce train et qu'ils allaient être loger dans les plus beaux appartements. Haizea arrêta rapidement de l'écouter et fut heureuse d'arriver à sa chambre pour ne plus entendre leur hôte. Elle tomba littéralement sur son lit et tourna sa tête en direction du plafond. Fatiguée par sa journée riche en émotion, elle n'eut pas de mal à fermer les yeux et à plonger dans les bras de Morphée.

Elle est dans le noir, et elle a peur... Le sol bouge sous elle, il monte vers la surface... Puis une lumière aveuglante, elle met sa main devant ses yeux... 3... 2... 1...

Elle sursauta dans son lit et se leva d'un bond. Cela lui avait paru si réel... Elle passa une main dans ses cheveux. Son front était en sueur, elle transpirait comme si elle y était vraiment. Elle ne se sentait pas bien, pas bien du tout. La réalité des jeux lui semblait imminente et elle ne pouvait pas y échapper. Elle jeta un coup d'œil vers son réveil : 6h30. Elle soupira puis s'approcha de la penderie où elle prit un t-shirt à manches longues ainsi qu'un pantalon. Elle sortit de la chambre et prit la direction du wagon principal. Elle y trouva Iberis et Stauden en train de discuter à voix basse. Ils s'arrêtèrent dans leur conversation lorsqu'ils la virent entrer et lui adressèrent un signe de tête. Haizea s'assit sur l'un des siège de libre puis resta scotché devant le petit déjeuné qui l'attendait. Du pain, de la brioche, du chocolat, de la confiture, des œufs, du bacon et encore d'autres choses qu'elle n'avait pas l'habitude de manger. Il fallait qu'elle se calme, elle ne devait pas trop manger d'un seul coup où elle risquait de faire une indigestion. Ses yeux se posèrent sur le café, elle prit une tasse qu'elle remplit du liquide et qu'elle porta à ses lèvres. C'était assez amer mais elle aimait bien, c'était chaud et rassurant. Elle but la tasse d'un trait avant de se rappeler qu'il fallait qu'elle y aille doucement. Alors qu'elle s'étalait de la pate à tartiner sur sa brioche, Kohl entra dans le compartiment et s'installa en face d'elle. Il avait meilleure mine que la veille mais des cernes sous ses yeux montraient que lui non plus n'avait pas très bien dormi.

"Salut, fit-il en bayant.

Haizea lui répondit par un signe de tête et mordit dans sa tartine. Son ami posa alors son regard vers la nourriture et une moue apparut sur ses lèvres :

"C'est comme avec les animaux, on les empiffre avant de les mener à l'abattoir."

Elle s'arrêta net pendant que Iberis et Stauden échangèrent un coup d'œil gêné. Elle n'avait pas vu les chose sous cet angle... Aucun des deux mentors ne lui firent de réflexion.

"Il va falloir que nous parlions un peu, dit Stauden. À partir du moment où vous sortirez de ce train, vous devrez suivre un emploi du temps chargé. C'est pourquoi nous avons décidé de parler de vos aptitudes dès maintenant."

Il y eut un grand silence qui suivit cette annonce. Haizea retint son souffle, ses aptitudes ? Elle n'en avait pas, du moins, elle n'en connaissait pas. Si, elle avait l'habitude de manier les couteaux à l'abattoir, mais ça n'allait pas plus loin. Sinon, elle n'avait jamais touché à la moindre arme, jamais. Elle regarda Kohl en attendant qu'il prenne la parole mais rien ne vint. Iberis cassa le silence :

"Ce ne sont pas forcément des aptitudes qu'en rapport avec les armes mais aussi avec la survie, tout ce qui pourrait bien vous sauvez dans l'arène."

Haizea prit un temps pour réfléchir avant de dire :

"On a l'habitude des grands espaces et de courir dans les champs sans tomber dans les trous invisible avec le foin."

Iberis acquiesça :

"Autre chose ?

- On vit dehors toute la journée, on sait résister aux fortes chaleurs autant qu'au froid glacial, dit Kohl. Nos corps savent s'adapter à la température extérieur.

-Un avantage face aux districts qui ont l'habitude d'être en intérieur, confirma Stauden. Et particulièrement face aux tributs de carrières."

Elle mémorisa ce qu'ils venaient de dire, ils avaient une bonne adaptation et une bonne mémoire. En soit, ils pouvaient être bon en survie, mais que pouvaient-ils faire face à un adversaire armé ?

"Au centre d'entrainement, reprit Iberis, essayez de faire tous les exercices de survie qui peuvent se révéler capitales. Je vous conseille personnellement d'aller à deux ou trois ateliers portant sur le maniement des armes, il faut toujours pouvoir se défendre."

Le train ralentit dans un crissement puis se stoppa. Haizea se leva et s'approcha de la fenêtre : des centaines de capitoliens les accueillaient sur la gare, tous plus étrange les uns que les autres. Ses yeux se posèrent particulièrement sur une femme à la peau bleu qui lui souriait en agitant la main. Elle ne réagit pas face à ce spectacle et se tourna en direction de ses mentors. Ils étaient arrivés au Capitol, encore cinq jours et elle serait dans l'arène.

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⏰ Last updated: Jul 06, 2022 ⏰

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