Engendrement [Tome 2]

14. La relaxation

Hier après-midi, j'avais quitté l'hôpital. Les médecins m'avaient recommandé de me reposer au maximum, d'éviter le stress et le bruit. Mais malheureusement, ma soirée n'avait rien eu de paisible.

Sarah avait contacté mes grands-parents, Sébastien et les parents de Chris, arguant qu'ils avaient le droit de savoir ce qui m'était arrivé. Ils étaient tous arrivés en panique totale, et il va sans dire que mon pauvre mari ne savait plus où se mettre. D'un côté, il voulait rester à mes côtés, et de l'autre, il se sentait de trop au milieu de nos familles.

J'avais donc insisté pour qu'il sorte prendre l'air et retrouver Sam afin de se changer les idées. Sébastien l'avait accompagné après s'être assuré que j'allais bien, ainsi que mes bébés. Je ne lui en voulais pas d'être fatigué lui aussi, et surtout, d'insupporter le regard noir d'Irène.

D'ailleurs, cette dernière était étrangement calme. Elle n'avait rien dit ni fait de méchant ou de désagréable. Elle semblait plutôt inquiète pour moi à cause du malaise que j'avais eu, mais à part ça, elle restait neutre. C'était comme si le retour de Chris ne la dérangeait pas autant qu'on aurait pu le penser, même si la réalité était toute autre. Je la connaissais trop bien pour ne pas voir qu'elle bouillonnait à l'intérieur.

De son côté, Marilyn avait tenté de briser la glace avec ma grand-mère en engageant la conversation, mais Irène était restée distante. En revanche, mon grand-père et Robert semblaient s'entendre à merveille. Pourquoi les femmes sont-elles si compliquées ?

— Bonjour, Isabella.

Je souris à Caroline qui venait de m'accueillir dans sa salle d'examen.

— Bonjour...

— Ton mari n'est pas venu avec toi aujourd'hui ?

— Non, il a beaucoup de travail.

C'était vrai. Chris aurait adoré m'accompagner, mais il devait régler quelques affaires en suspens avant de pouvoir prendre quelques jours de congés. La brune m'invita à m'allonger sur la table pour pouvoir voir mes bébés. J'étais déjà surexcitée.

— Comment vas-tu ? Les jumeaux bougent fréquemment ?

— Oui, ils sont très actifs, répondis-je en souriant.

Elle étala du gel à base d'eau sur mon ventre pendant que je fixai distraitement le plafond. Tournant ensuite la tête vers l'écran, je visualisai la même chose que ma gynécologue alors qu'elle déplaçait la sonde sur mon ventre. Je souris en les voyant.

Mes bébés se révélaient comme des deux silhouettes distinctes, leurs contours se dessinant avec une certaine clarté malgré la fluidité du liquide amniotique. À travers les images, je pouvais presque sentir leurs bras et leurs jambes s'agiter, ressentant même les coups de pieds qui se manifestaient sur l'écran.

C'était une scène tellement fascination, où je pus me connecter de manière profonde avec ces petits êtres qui grandissent en moi. J'aurais aimé que Chris soit là et qu'on partage ensemble ces doux instants.

— Ils vont très bien, me rassura-t-elle.

— Tant mieux, soufflai-je de soulagement.

Après avoir terminé l'examen habituel, je me rhabillai soigneusement et la rejoignis dans son bureau. Son expression laissait transparaître une certaine gravité, comme si elle avait quelque chose d'important à me dire :

— Je suis au courant pour le malaise que tu as eu il y a deux jours, l'hôpital m'a envoyé les comptes-rendus de tes examens.

— Oh...

— Tu veux m'en parler ? proposa-t-elle.

— J'ai... j'ai eu une petite prise de bec avec Chris et j'ai... j'ai perdu connaissance. On m'a immédiatement emmené à l'hôpital et les médecins m'ont laissé sortir après s'être assuré que j'allais parfaitement bien et les bébés aussi...