3. Un dilemme irrésolvable

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Point de vue de Chris :

Elle était là. Elle était vraiment là, devant moi. Aussi belle que jamais. Son visage était pâle et ses yeux cernés, mais qu'elle était belle !

Quelque chose avait changé chez elle ; elle s'était coupé les cheveux en carré mi-long, et s'était aussi fait une frange et une décoloration pour obtenir un blond polaire. Ça lui allait bien, même si ses longs cheveux et sa couleur naturelle allaient me manquer.

Autre chose était différente chez elle. Je n'arrivais pas à croire mes yeux. Comment louper ça ? J'étais sûrement dans un putain de déni, mais son ventre... oh, mon Dieu.

Elle était enceinte.

De moi ? Évidemment qu'elle était enceinte de moi... mais ça ne faisait que trois mois, bordel de merde ! Ce n'était pas croyable ! Quand je l'avais laissé, elle était normale... Comment était-ce possible ? Comment Henri avait-il pu me cacher une chose pareille ? Une gastrite... Mon cul oui !

J'étais pétrifié, tout comme elle. Elle me regardait comme si j'étais un fantôme. J'entrouvris la bouche, ne sachant pas quoi faire d'autres. Son ventre me troublait, putain ! Je ne m'attendais pas à une telle surprise ! Elle était enceinte ! J'allais être père ! Putain de bordel de merde !

On allait avoir notre premier enfant...

Notre contact visuel ne dura pas, et je vis ses yeux se révulser tandis que son corps glissait vers l'avant. Je pris mes jambes à mon cou et la rattrapai de justesse. Elle n'était plus aussi légère qu'auparavant. Je la déposai non sans mal sur le canapé et m'agenouillai à ses côtés.

Elle avait perdu connaissance, mais respirait normalement, ce qui me rassura. Je posai ma main sur sa joue et caressai tendrement sa peau. Elle m'avait tellement manqué. Rien qu'en pouvant à nouveau la toucher et sentir son parfum, je me sentais revivre.

— Oh, mon Dieu !

Le bruit du fracas de verre qui suivit ce cri me fit sursauter. Je relevai les yeux vers Marie, et lui fis un petit sourire rassurant, priant pour que ça ne la fasse pas flipper. Ses yeux étaient ronds comme des billes, et sa mâchoire pendante.

— Oh seigneur ! Vous êtes... vous êtes...

— Respirez Marie, tout va bien, je ne suis pas un fantôme.

J'essayais de plaisanter, mais, nom d'un chien, comment on était censé expliqué à nos proches qu'on avait simulé notre propre mort depuis des mois ?

— Vous êtes vivant...

— Oui. C'est une longue histoire que je me ferais un plaisir de vous raconter plus tard, mais Isabella vient de tomber dans les pommes et je ne sais pas ce que je suis censé faire étant donné... son état.

Je pointai son ventre, qui me terrifiait toujours, et la gouvernante hocha vivement la tête avant de s'éclipser puis de revenir avec de l'eau de cologne et une serviette humide. Je la passai délicatement sur le visage de mon épouse, lui faisant ensuite sentir le parfum, ignorant le regard ébranlé de Marie sur moi.

Elle ne réalisait pas encore si j'étais réellement là ou si elle hallucinait. Petit à petit, la blonde commença à se réveiller. Elle bougea fébrilement avant d'ouvrir ses yeux bleus. Ils s'exorbitèrent immédiatement en se posant sur moi.

— Non, ce n'est pas possible... c'est un rêve... c'est seulement un rêve... je vais me réveiller, délira-t-elle.

— Ce n'est pas un rêve, ma puce, je suis là. Je suis revenu. Je t'ai promis que je te reviendrai, alors me voilà... tout va bien.

Engendrement [Tome 2]Where stories live. Discover now