CHAPITRE SEIZE : Arbitrage

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Les exigences de Dumbledore avaient eu raison de lui. Quand Severus se regarda dans le miroir ce matin-là, pour la première fois de son existence il éprouva de la peine pour lui-même. Il était habitué à faire face à l'ignorance, la solitude, la peur des autres à son égard, mais l'injustice... c'était intolérable.

Deux semaines auparavant, Albus avait fait une annonce en salle des professeurs pour indiquer que Severus serait l'arbitre du prochain match qui verrait s'affronter les Poufsouffles et les Gryffondors. Et depuis, on chuchotait à son passage, les discussions des professeurs se stoppaient quand il entrait dans une salle, même Minerva et Hagrid avaient adoptés un comportement de méfiance et de soupçon à son égard.

Il avait mis plusieurs années à se faire accepter auprès du corps enseignant. IL était très jeune et en tant qu'ancien mangemort, leur confiance avait été difficile à conquérir. Et en l'espace de quelques jours, le travail sur lui-même accomplit depuis plusieurs années avait été réduit à néant, tout ça pour un stupide match de Quidditch... Malgré son apparence revêche et taciturne, cela l'atteignait d'une manière intolérable.

Il soupira en passant ses mains sur son visage, puis il inspira un grand coup et il sortit de ses appartements pour rejoindre les cachots pour le cours de Potion avec les troisièmes années.

La journée passa, somme toute assez monotone, jusqu'au moment où il croisa Quirell dans le couloir. Celui-ci se dirigeait vers la salle des professeurs. Severus le suivi à distance. Il le rattrapa au moment où le professeur au turban ouvrait la porte de la salle de façon soupçonneuse. Severus lui jeta un coup d'œil mauvais et le poussa sans ménagement dans la salle tout en sondant la salle qui était vide. Il ferma vivement la porte en le plaquant contre le mur. Il se tourna vers lui.

- Severus, que... que..., quelle surprise. Bégaya Quirell.

Severus lui lança un regard glaçant comme lui seul en avait le secret.

- Quirell, avez-vous réussit à avancer sur vos... ''recherches''.

- N... N... Non. Pas vr... vraiment.

Severus leva les yeux au ciel

- Je vous ai aidé sur la partie réalisée par Minerva, la moindre des choses serait de faire votre part du marché. La mission n'est quand même pas bien compliquée, on parle d'un chien, pas d'un dragon...

- Com... com... compliqué le chien, quand... quand même.

- Débrouillez-vous Quirell. Vous ne voudriez pas devenir un problème.

Sur ces mots emprunts d'une menace non dissimulée, Severus lui tourna le dos et sortit de la pièce. Cette espèce de crétin ne lui inspirait aucune confiance. Impossible de savoir s'il était intelligent et lui cachait la vérité ou s'il était complètement demeuré et, dans ce cas, s'il perdait son temps à l'intimider.

Ce soir-là, il croisa Potter dans les couloirs. L'heure n'était pas indue et faisait encore partie du créneau autorisé, mais il était seul et entre la menace du Seigneur des ténèbres, cet idiot de Quirell qui l'avait bien énervé et son besoin de se défouler, l'ébouriffé était mal tombé... Il le stoppa au milieu du couloir et lui retira dix points pour lui faire passer l'envie de se balader seul, gaiement dans les couloirs du château. En voyant le regard révolté du garçon, il s'empêcha difficilement de retirer 10 points de plus pour insolence, mais aucun son ne sortant de la bouche de Potter, il se contenta de froncer les sourcils en marmonnant :

- Et bien Potter, ne restez pas planté là et rentrez donc dans votre salle commune, que je ne vous recroise plus dans les couloirs.

Dans les semaines à venir, il allait s'assurer que Potter ne se baladerait pas tout seul dans les couloirs. Il ne savait pas ce que mijotait Quirell, ni ce que Potter traficotait avec ses deux acolytes, mais il le trouvait agité et il n'aimait pas ça. Il ferait en sorte que personne ne puisse le surprendre seul à part lui-même. Il lui distribuerait des punitions quand il le croiserait seul pour lui retirer l'envie de le faire trop souvent.

Severus rogue et la pierre philosophaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant