Severus rogue et la pierre philosophale

CHAPITRE QUATORZE : Protéger la Pierre

Les cours avaient repris depuis quelques jours et l'humeur massacrante de Severus n'avait fait que s'empirer au fur et à mesure que les jours avançaient. La dernière semaine des vacances, il avait dû augmenter la fréquence de ses rondes avec Rusard afin de s'assurer que Potter ne serait pas repris d'une envie stupide de se balader seul dans les couloirs avec le risque que cela comportait. Il était épuisé.

Quirell était revenu de « vacances » et son comportement bizarre ne s'était pas amélioré. Dumbledore ne lui avait plus adressé un mot depuis le réveillon et la date de son anniversaire approchait avec son lot de souvenirs douloureux.... Severus se sentait sur le point d'exploser. Il détestait son anniversaire, de fait, il ne le fêtait plus depuis plusieurs années. Sa mère avait toujours eu le don de rendre ses anniversaires extraordinaires par sa présence et l'avoir perdue donnait à cette date un goût amer.

Le 9 Janvier, Severus termina sa journée de cours en ayant retiré pas loin de trente points à différents élèves de Gryffondor. Il constata avec regret que cela n'avait pas eu l'effet escompté, loin de lui remonter le moral, cela l'avait mis dans une humeur encore plus sombre que d'habitude.

Il alla rejoindre son bureau avec l'intention d'avancer sur la potion anti-amnésie, mais à la place, il passa une bonne partie de la soirée à faire les cent pas. Il était incapable de se concentrer plus de cinq minutes sur les ingrédients ou la façon de réaliser la potion. Des pensées parasites venaient sans cesse le distraire de ce qu'il faisait. D'habitude, les potions le rassuraient et lui permettaient de se vider la tête. Il aimait plus que tout la concentration que lui demandait l'art délicat des potions, lors de la création de nouvelles recettes, un seul faux pas pouvait le tuer.

Après plusieurs heures à se torturer l'esprit, il était dans un tel état d'énervement qu'il comprit qu'il lui serait, en plus, impossible de dormir. Il enfila une cape plus chaude et sortit dans la cour intérieure du château. Il n'était pas sûr que cela lui vide la tête, mais cela aurait au moins le mérite de le rafraichir et de le faire redescendre en pression. La fraicheur de la nuit lui fit du bien. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas la silhouette qui se dessinait de plus en plus précisément devant lui au fur et à mesure qu'il avançait.

Il se mit à lister les choses qui le tracassait, espérant s'en libérer : il sentait que quelque chose se préparait autour de la pierre, mais il ne savait pas quoi ; Quirell était de plus en plus louche et cela n'avait pas de quoi le rassurer non plus. Potter était insupportable et le protéger allait être un véritable enfer...

Il en était là de ses réflexions quand il se cogna dans un arbre... un arbre ? Il releva la tête en massant son front qui avait pris l'écorce de plein fouet. Son regard balaya les environs. Il était beaucoup plus loin qu'il ne l'avait pensé, il était arrivé au niveau de la forêt interdite. Il allait faire demi-tour quand une sensation de déjà-vu le saisit. Il était déjà venu ici, à cet endroit précis. Il s'était passé quelque chose de grave... Dans un état second il avança la main vers le tronc contre lequel il venait de se cogner. Il ferma les yeux.

- Severus, elle est avec moi !

Il sursauta en entendant la voix de Dumbledore, qui venait d'un peu plus loin entre les arbres. De qui le directeur pouvait-il bien parler ? Il s'avança un peu plus :

- Severus ?

Cette fois c'était une voix de femme qui avait prononcé son prénom. Il fit un pas en avant pour se rapprocher quand une main se posa sur son épaule. Il fit volte-face, la baguette levée vers son opposant. Il l'abaissa aussitôt en reconnaissant le visage de Dumbledore.

- Severus, que fais-tu dehors à une heure pareil et dans la forêt interdite qui plus est ?

Severus lui lança un regard hagard.