Elements Tome 2 : L'Echo du Passé

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La porte sur sa gauche s'ouvrit en grinçant. Retenant son souffle, la capitaine leva son épée devant elle...

La surprise la lui fit lâcher.

Ce n'était pas un Eternel, devant elle. Ni une Elue, et encore moins un Quêteur.

C'était Halteko.

Lorsqu'Halteko s'assit, la respiration instable et les joues trempées, un vertige le saisit aussitôt. Il serra les dents, força sa vue à s'éclaircir et promena un regard curieux autour de lui.

Au moins, les gamins l'avaient laissé dans un lit. Une chambre, même. Sûrement le repère des Quêteurs. Halteko était habillé, les mêmes vêtements qu'il portait avant d'être coincé. Ils avaient été lavés, cependant — et il ne voulait pas savoir qui s'était chargé de le déshabiller. Non pas que sa pudeur soit grande, songea-t-il avec ironie, mais tout de même...

Le cavalier gris se leva, grimaça quand ses jambes se dérobèrent sous lui et se rattrapa juste à temps au mur. Il remarqua son bâton, posé sur une chaise. Il s'en saisit et s'appuya dessus. Puis, précautionneusement, il sortit de la chambre et s'aventura dans les couloirs labyrinthiques.

Il connaissait bien ces couloirs. Si ses souvenirs étaient bons, la Bibliothèque se trouvait quelque part sur sa gauche. Il tourna donc, entreprit d'ouvrir une porte et entra en sifflotant dans la pièce.

Ce n'était pas la Bibliothèque. Plus comme une sorte de salon, en fait.

Mais plus important encore...

Serela était là, juste en face.

La jeune femme contempla avec stupeur le cavalier gris. Il avait lui-même l'air plutôt étonné, ce qui était une expression rare sur son visage. Bien vite, les coins de sa bouche se recourbèrent en un début de sourire moqueur et ses yeux étincelèrent de cette manière que Serela connaissait trop bien. Avant qu'il n'ait eu l'occasion de lancer une de ses célèbres piques, elle avait déjà ouvert la bouche.

— Alors ? Enfin décoincé, monsieur le débutant ?

Son sourire se transforma en grimace mais l'éclat de ses yeux ne vacilla pas.

— On dirait bien, murmura-t-il.

— Ah. C'est... c'est tant mieux.

Se maudissant pour son manque de répartie, Serela chercha en vain une insulte à lancer. Les yeux d'Halteko parcourant son corps la déconcertaient.

— Enfin débarrassée de ton amure étincelante ? Je te préfère comme ça...

La capitaine plissa les yeux et croisa les bras.

— Elle m'encombrait, lâcha-t-elle.

— Je te le répète depuis des années, 'Rela. Laisse tomber la Garde, elle ne fera que t'encombrer.

— Pas dans ce sens-là, soupira-t-elle.

Serela se baissa et ramassa son épée d'un geste souple. Se relevant, elle la pointa en direction d'Halteko.

— Tu es en état d'arrestation.

— Pathétique. On dirait un film policier...

— Film ?

Halteko haussa les épaules.

— Une nouvelle invention des humains. Ils ont fait plein de nouvelles choses récemment.

Serela tenta de réprimer la curiosité qui naissait en elle. Mais, bizarrement, Halteko ne lui paraissait plus aussi énervant. Il avait cette tristesse dans les yeux et cette douceur dans la voix... Quelque chose s'était passé.

A une autre époque, elle se serait sûrement rapprochée de lui jusqu'à pouvoir se dresser sur la pointe des pieds et effleurer ses lèvres d'un baiser réconfortant.

Mais ça, c'était avant.

Avec une pointe de regret, elle se rapprocha dans le but de poser la pointe de sa lame sur sa gorge.

— Peu importe les humains. C'est de nous dont il s'agit.

— Nous ? Je croyais que tu avais cessé d'utiliser cette personne pour parler de toi... et de moi.

La remarque, cinglante, la fit grogner.

— C'est bien le cas, Halteko. Tu es un hors-la-loi, je suis une fidèle citoyenne.

— Plus comme un mouton aveugle suivant le troupeau jusqu'à la falaise, siffla le cavalier gris, ses yeux gris étincelant de mépris.

Serela ricana et planta ses propres yeux dorés dans ceux de l'homme en face d'elle.

— Tu ne comprends pas, tu n'as jamais compris. Tu es trop concentré sur ta petite vengeance mesquine.

— Dis-moi donc, es-tu heureuse de tuer des innocents, 'Rela ?

— Leur sang coule aussi sur tes mains.

— Au moins ai-je la décence de me considérer avec dégoût.

La capitaine plissa les yeux, consciente que le cavalier gris cherchait à gagner du temps.

— Assez tergiversé, grogna-t-elle. Où sont les Eternels ? Les Elues ? Les Quêteurs ?

— J'ai une petite idée pour les premiers, et je ne sais rien des derniers, répondit joyeusement Halteko. Mais j'ai en revanche conscience d'une chose : tu es sur mon chemin.

D'un mouvement brusque de son bâton, il balaya les jambes de Serela. Aussi vive qu'un oiseau, celle-ci bondit et le cloua au sol. Cherchant en vain épée qu'elle avait lâchée dans sa chute, la capitaine tenta d'arracher son arme à Halteko. Mais le cavalier marmonna une formule qui fit surgir une brume épaisse. Elle ne voyait plus rien et lorsque la brume disparut, elle était seule.

Encore une fois.

Appuyant sa tête contre le mur de pierre froid, elle ferma les yeux.

Sa conversation avec le Grand Maître promettait d'être intéressante...

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Bonjour tout le monde ! Comment allez-vous ?

J'ai réussi à écrire ce chapitre en une semaine. Je n'ai eu qu'à m'asseoir face à mon ordinateur et POUF ! un chapitre.

J'avais hâte de réveiller Halteko (après 15 chapitres, il était temps 😂). Mais je savais que je devais attendre jusqu'à cette partie de l'histoire et AAAAAAAAAH j'ai maudit mon intrigue cent fois pour ça.

Je m'excuse pour la personne que voit Halteko. Je sais que c'est intrigant et qu'en plus je ne donne pas son nom. Mais cette personne mystérieuse (mais pas si mystérieuse que ça) n'a pas d'importance primordiale (HAHA EXCELLENT NATHAN (ça rime (faut que j'arrête les parenthèses et l'abus de cake à la salade))) d'importance primordiale, donc, vis-à-vis de l'intrigue. Juste vis-à-vis d'Halteko. Donc vous pouvez l'oublier, tout comme Ruhny. Que vous avez sûrement oublié aussi, et c'est tant mieux (si ce n'est pas le cas, laissez-moi vous dire que votre mémoire est incroyable).

Je suis désolée aussi de ne pas écrire à propos de la diversion des Quêteurs, mais leur mission n'est en fait pas racontée tout de suite. On connaîtra les conséquences de leurs actions... plus tard. 

Quant à la diversion, ce sera bonus. Quand j'aurai le temps :D

Je vais arrêter cette note d'auteure qui part en vrille. J'espère que vous avez aimé ce chapitre malgré le suspense !

Bisous à tous <3