MINDS WAR - La Guerre des Esprits [TERMINE]

Acte VIII - Final Countdown - Part.2

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- ... Pendant deux semaines, la Tour de Verre a subi une isolation progressive, à l'insu du commandant Braidn Reyner et de ses quelques fidèles. Durant ses années de servitude auprès de mon père, j'ai eu tout le loisir de le côtoyer, de décortiquer ses moindres faits et gestes, ses moindres paroles. Mon père m'avait demandé de le surveiller depuis quelques mois, alors qu'il commençait à douter de sa dévotion envers lui et ses idéaux. En effet, ces derniers temps, Reyner s'entretenait davantage avec certains des soldats affectés à la garde rapprochée de Darksnow, il était évident qu'il manigançait quelque chose. Pourtant, je décidai de ne rien dire à mon père et de questionner en personne le commandant sur ses intentions. C'est à cet instant qu'il me donna les détails concernant le plan de mon père, la création de cette armée d'intellectualisés que nous avons mentionné tout à l'heure, des soldats génétiquement prédisposés pour la guerre et le massacre civil que mon père avait l'intention de commettre au moyen de cette armée. Cela correspondait totalement avec les valeurs et les méthodes qu'il m'avait enseignées, ses convictions et ses idéaux, d'autant que j'avais remarqué chez lui un changement de comportement notoire depuis quelques semaines, que je n'avais pas su jusque là interpréter précisément. Je proposai donc un arrangement à Reyner : présentant mes projets comme à l'opposé de ceux de mon père, soit de fonder une société purgée de toute intellectualisation au prix de quelques milliers de vies humaines. Le commandant fut convaincu par mon discours et accepta de m'épauler dans mon plan en veillant à retarder la prise de conscience de Darksnow tandis que je détruirai son laboratoire puis m'emparerai du pouvoir. En échange, nous avons convenu que Reyner se verrait offrir une très importante somme d'argent ainsi que le poste de Conseiller-Suprême, situé au sommet de la hiérarchie du nouvel empire que je fonderai et dirigerai...

- Vous avez donc imaginé les fondements d'un nouveau régime totalitaire ? releva le plus jeune des deux juges.

« Il est évident que Meldan Dawkins est contre ma libération et va user de tous les moyens pour me discréditer... »

- C'est exact, mais dans un but seulement illusoire : je devais présenter un projet politique réaliste pour qu'il paraisse suffisamment viable aux yeux de Reyner, et pour le convaincre que j'y avais longuement réfléchi durant plusieurs mois avant de me décider, argumenta Kaylon.

- Chers collègues, ce jeune homme avoue avoir imaginé des projets de dictature viable ! s'exclama Dawkins en s'adressant aux autres membres du conseil avec une attitude presque ridiculement théâtrale. Même s'il n'en a eu que l'idée, qu'est-ce qui pourrait l'empêcher, dans le futur, de passer à l'acte ?

- Je suis d'accord avec Meldan, se positionna Adax Rivers, mollement appuyé sur le dossier de son siège. S'il n'en fait rien aujourd'hui, qu'est-ce qu'il nous garantit qui ne tentera pas de s'imposer une fois libéré, au même titre que son père.

« Je ne suis pas mon père. »

- Je vous en prie Kaylon, continuez, s'interposa Tokyo, comme pour épargner au jeune homme la recherche de réponses à donner aux deux plus méfiants membres du Conseil.

Il en profita donc pour reprendre son discours là où il avait été interrompu:

- Si notre arrangement paraissait simple au premier abord, il en était des plus complexes, car l'un comme l'autre comptions nous défaire de nos engagements à un moment décisif de l'opération : en fait, Reyner avait deviné que mon père m'avait chargé de le surveiller, et avait donc fait en sorte d'attirer mon attention pour que je me présente à lui et qu'il me révèle les intentions de mon père. Lui aussi m'avait côtoyé durant des années, et avait compris, depuis mon plus jeune âge, que je ne partageais pas les mêmes idées et la même vision du monde que mon paternel.