Une Sorcière A Part

~ Chapitre 8 ~

- Tu devrais pas être avec les premières années pour expérimenter la traversé du lac noir en barques? interroge-t-il.

- Tu devrais pas être dans une autre diligence avec des personnes qui veulent de ta compagnie? réplique je en croisant les bras sur la poitrine, le défiant du regard.

Il lâche un petit rire nerveux et passe une main dans ses cheveux ébouriffés. 

- Je me suis dit que vu que tu ne connaissais personne, tu voudrais peut-être un peu de compagnie avant de rentrer dans ce château, dit-il.

- Et moi je me suis dit que ce trajet sera sûrement une des dernières fois où je serais tranquille donc que je devrais en profiter, rétorque je.

- Ouch, tu veux vraiment pas de moi en fait, ça fait mal, fait-il en posant une main sur son coeur, le regard triste.

J'avais du mal à savoir si son regard était vraiment triste ou si il faisait semblant d'être vexé.

- Alors tu penses aller dans quelle maison? m'interroge-t-il, voulant briser le silence qui s'était installé.

- Aucune, répond je.

Il fronce les sourcils en m'interrogeant du regard.

- Comment ça? 

- Une des raisons pourquoi je ne voulais pas venir à Poudlard à mes 11 ans était le fait qu'on se faisait répartir dans différentes maisons.

- Oui, ok, mais là tu es à Poudlard, tu n'aurais pas le choix, dit-il en rigolant doucement.

- On a toujours le choix, fait je.

Il s'arrête de rigoler, remarquant que j'étais sérieuse.

- Ils ne vont pas te laisser le choix, fait-il en pointant son doigt derrière lui, en direction de l'école.

Je hausse les épaules.

- On verra bien, dit je simplement.

***

Bizarrement, James était resté plutôt silencieux le restant du trajet. Il avait sûrement compris que je n'avais pas spécialement envie de lui parler. Le sombral s'arrête enfin et je saute de la diligence pour me diriger vers le château, James sur mes talons. Je m'arrête en relevant la tête pour dévisager le château assez somptueux et imposant. 

- C'est quelque chose hein, souffle James à mes côtés, s'étant arrêté aussi, regardant dans la même direction que moi.

- Mouais, fait je d'un ton détaché en me remettant en marche.

Je l'entends me suivre et avance vers le château, essayant de cacher mon émerveillement face au château. Heureusement, ou malheureusement, je suis interrompue par une femme d'âge moyenne qui se dirige vers moi, un grand sourire sur son visage, habillée d'une robe de sorcière noire et d'une cape de la même couleur.

- Vida Murphy! Bonsoir! Je pensais que vous alliez venir avec Hagrid et les premières années, commence la sorcière.

Je m'arrête et l'interroge du regard, me demandant clairement qui est cette femme et ce qu'elle me veut, et aussi comment cela ce faisait qu'elle connaissait mon nom et prénom? D'abord ce Hagrid, maintenant elle, j'ai l'impression que tout le monde me connait déjà ici alors que je n'y ai jamais mis les pieds.

- Et vous êtes? demande je

- Professeur Giminez, elle enseigne les Potions, dit James, s'arrêtant à mes côtés encore une fois.

La femme rousse lui adresse un petit sourire en croissant ses mains devant elle.

- Merci Monsieur Potter, vous pouvez y aller maintenant, dit-elle en lui offrant un regard insistant.

Je tourne légèrement la tête vers le brun, attendant que celui-ci s'en aille. James fait passer son regard entre moi et la professeure avant de se passer une main dans ses cheveux.

- Ok, marmonne-t-il avant de s'en aller et de se diriger, seul, vers l'entrée du château.

Je le suit du regard attendant qu'il soit assez éloigné, avant de rediriger mon regard vers la professeure de Potions. Je plonge mon regard dans le sien et l'interroge de nouveau du regard, attendant une quelconque réaction de sa part. Elle finit par m'offrir un petit sourire gênant, se retourne pour vérifier que James est bien assez loin, je suppose, puis se retourne vers moi.

- Je suis celle qui s'occupe de l'accueil des premières années, finit-elle enfin par dire, me faisant froncer des sourcils.

- Je pensais que c'était Hagrid qui faisait ça, étant donné que c'est lui qui était à la gare pour eux toute à l'heure, remarque je.

Elle rigole doucement, toujours ses mains jointes devant elle.

- Oui oui, Hagrid va chercher les premières années à la gare, mais après c'est moi qui les prend en charge voyez vous. Il me les amène et je les amène dans le château, je leur présente brièvement les quatre maisons et le déroulement de l'année avec la répartition des points, puis les fait rentrer dans la grande salle où ils se feront répartir. Avant, c'était Minerva McGonagall qui se chargeait de tout ça, mais depuis qu'elle est directrice, ce n'est plus trop son travail de le faire vous voyez, donc je me suis proposée. C'est un immense honneur de reprendre un ancien travail de notre directrice, déballe la sorcière.

Je souffle en gonflant les joues, regardant autour de moi, cherchant une distraction, alors que la professeure continue son discours sur son travail de l'accueil des premières années. Elle devait se rendre compte que je perdait de l'intérêt à son discours, car elle finit par lâcher un petit rire et s'arrête enfin de parler. Je repose mon regard sur elle.

- Et qu'est-ce que je dois faire avec vous, vu que vous vous occupez de l'accueil des premières années, et non des sixièmes années? demande je, même si je connaissais déjà la réponse.

- Oh mais je ne m'occupe pas seulement des premières années, je m'occupe en fait de tout ceux pour qui c'est la première fois à Poudlard. Et c'est votre cas, dit-elle avec un grand sourire.

Je roule des yeux en croisant les bras sur ma poitrine.

- Je n'ai pas besoin de guide, merci, fait je.

- Oh non, je ne suis pas votre guide, rigole-t-elle. Les préfets seront là pour vous si vous vous perdez. Je suis celle qui s'occupe de votre répartition dans une des quatre maisons, mademoiselle Murphy.

Je fronce du nez, faisant semblant de réfléchir.

- Non merci, finit je par lâcher.

Le sourire de l'enseignante s'évapore d'un coup et sa bouche s'ouvre légèrement.

- Pardon? bégaye-t-elle, surprise, en avançant légèrement la tête en avant.

-  Non merci, répète je.

- Comment ça, non merci? interroge-t-elle en reprenant légèrement ses esprits.

- Je ne me ferais pas répartir dans une de vos quatre maisons.