Une Sorcière A Part

~ Chapitre 8 ~

- Ce compartiment est pris! fait je, légèrement énervée.

Le garçon fait glisser son regard sur les places vides.

- Toutes ces places sont prises? demande-t-il, ne me croyant visiblement pas.

- Oui! m'exclame je en levant les yeux au ciel.

- Ok, dit-il doucement en refermant la porte.

Je me lève dès qu'il est parti et baisse le store de la porte pour éviter que quiconque ne regarde dans mon compartiment, puis ferme la porte à clé à l'aide d'un sort. Je souffle et me laisse tomber sur un des banquets alors que le train commence enfin à bouger. Normalement on devrait me laisser tranquille maintenant.

***

Quelques heures plus tard, après m'être changée et avoir enfilée la robe de sorcière noire (qui ne me va pas si bien que ça, avec mes cheveux bruns foncés, on voit à peine la différence entre mes cheveux et la robe de sorcière), le Poudlard Express ralentit enfin m'annonçant que nous étions sûrement arrivés. Je n'avais pas eu beaucoup d'informations sur comment allait se passer ma rentrée à Poudlard. John m'avait parlé de sa propre rentrée à l'école des sorciers en m'expliquant les différentes matières enseignées, que je connaissais déjà. Il m'a aussi parlé de ses merveilleuses années, d'après lui, dans cette école, mais je pense qu'il ne savait rien non plus sur comment cela allait se passer pour moi. En fait, je pense que ce sont surtout McGonagall, Hermione, Harry et Ron qui s'occupaient de mon insertion dans l'école et que John n'était pas au courant de grand chose, à part du fait qu'il devait m'amener à la gare le dernier dimanche du mois d'août. Je n'avais pas non plus eu beaucoup de nouvelles du trio qui m'avait accueilli au début, ils étaient sûrement trop occupés avec d'autres choses, donc ils ne m'avaient pas non plus tenu au courant sur comment cela allait se passer. 

Quand le train s'arrête enfin, je me rends compte que pour la première fois de ma vie je stressais. Je n'avais aucune envie de sortir de ce compartiment, de me retrouver dehors avec pleins d'autres sorciers et sorcières de mon âge, plus jeunes et plus vieux. Je prends une grande inspiration et finis par me lever. Je m'avance vers la porte et hésite en posant la main sur la poignée de la porte. Je fronce les sourcils et secoue la tête. Depuis quand je me laisse intimider par d'autres gens? Ou par une nouvelle situation? Depuis quand mon entourage influence comment j'agis? Quand j'y pense, dernièrement, ça m'est arrivé assez souvent. Ok je dois me reprendre. Je souffle et finit par ouvrir la porte. Je relève la tête, le menton droit, et passe à côté des autres sans leur adresser un simple regard. Avant que je ne m'en rend compte, je suis enfin sortie du train et tombe sur une masse d'élèves, tous habillés avec une robe noire identique à la mienne même si quatre emblèmes de couleurs et formes différentes présents sur leurs robes les distinguent. Je lève les yeux au ciel. J'avais presque oublié la séparation des élèves en quatre maisons. J'avais déjà accepté de faire ma rentrée à Poudlard (sans rien promettre sur la durée de mon passage dans cette école), mais je m'étais promis une chose pendant l'été, c'est que je n'allais jamais accepter de me faire répartir dans une de ses quatre maisons par un certain choixpeau magique. Il en était hors de question. Je tourne ma tête vers la droite pour voir une bonne dizaine de diligences vers lesquelles les élèves plus vieux se dirigent. Je regarde alors vers la gauche pour apercevoir au loin le lac et les barques, prêtes à amener les premières années au château par ce moyen de transport.

- Ah! Vida Murphy! fait alors une voix venant du côté où je regardais.

Je plisse légèrement les yeux pour pouvoir apercevoir qui s'adressait à moi et avance doucement vers l'assemblée des premières années qui s'était créée sur ma gauche. Mon regard s'arrête alors sur un demi-géant avec des cheveux noirs long emmêlés, dont quelques cheveux gris commencent à faire leur apparition, et une barbe broussailleuse de la même couleur. Il affiche un regard joyeux et accueillant alors qu'il me fait un signe de la main tout en essayant de se frayer un chemin entre les premières années, me faisant comprendre que c'est lui qui m'avait interpellé. Je m'avance vers lui, intriguée de savoir ce qu'il me veut, et d'où il me connaît. Quand il arrive enfin à ma hauteur, il reprend un peu son souffle alors que je l'interroge du regard, les bras croisés sur ma poitrine.