- Essaye de te détendre un peu, t'es trop crispée, il faut que tes mouvements soient plus souple, et bouge bien avec les hanches, fait-il de nouveau me faisant arrêter tout mouvement.
Je balance ma tête en arrière, désespérée et me retourne vers lui, les lèvres pincés.
- Oh mon dieu! Mais t'es toujours là, tu peux pas genre partir, me laisser tranquille?
- Je ne risque pas de partir car c'est chez moi, rigole-t-il doucement. Te laisser tranquille je le pourrais, mais ça signifierait que je t'autorise à manquer du respect à la pratique de la boxe sous mon toit, ajoute-t-il.
Je souffle. Super. Il s'avance alors doucement dans ma chambre et je le défie du regard.
- Tu sais, c'est ton père qui m'a appris la boxe, c'est lui aussi qui m'a appris le tir à l'arc.
- Comment tu as rencontré mon père de toute façon? lance je alors que cette phrase il me l'avait déjà sorti à mon arrivée.
Un petit sourire de satisfaction se dessine doucement sur ses lèvres et je lève un sourcil interrogateur.
- Je savais que c'était obligé que t'ait de la curiosité en toi, j'étais presque en train de me demander si t'étais bien la fille de ton père, dit-il, me faisant rouler des yeux.
Je me retourne vers le sac de boxe mais je le sent s'approcher un peu plus près.
- Ton père passait la plus part de son temps au Chemin de Traverse, surtout pendant les vacances. On s'est rencontré chez Madame Guipure, juste avant ma rentrée en première année à Poudlard. Ton père était en train d'essayer une robe de sorcier sauf qu'il s'était trompé et avait pris une robe de sorcière, pour fille quoi. Je m'étais bien moqué de lui, rigole John doucement.
Cette idée me fait directement sourire et j'en oublie même que je ne voulais pas de la présence de mon parrain.
- On s'est revu au magasin de farces et attrapes, Pirouette et Badin, un peu plus tard. Pour se venger que je m'étais moqué de lui avant, ton père m'avait envoyé une boule puante dessus, puis c'était directement partie en bataille de farces entre Peter et moi. Quand finalement une des farces n'était pas atterrit sur l'un de nous deux mais sur une dame à la place, on s'est enfui en courant et on a passé le reste de la journée à rigoler en faisant des conneries. Je ne savais pas que c'était un cracmol jusqu'à ce que je lui dise à la fin de la journée qu'on se retrouvera le dimanche d'après au Poudlard Exprès. On ne s'était plus vu ni parler pendant un an après ça. Puis on s'est retrouvé l'été d'après au Chemin de Traverse et on a presque passé tous les jours ensemble. L'année scolaire d'après on avait décidé de s'écrire et voila, c'est plus ou moins comme ça qu'on s'est rencontré, finit John avec un petit soupire nostalgique.
Sans que je ne m'en étais rendue compte, j'avais porté ma main contre le sac de boxe, et je souriais tristement, le fixant comme si je fixais mon père.
- Ton père était un fan de la boxe, ajoute John en suivant mon regard posé sur le sac de boxe. Mais il était aussi vachement curieux et il était fasciné par le monde de la magie. Du coup, alors que moi je lui apprenais tout sur le monde des sorciers, il me donnait quelques conseils de combat, jusqu'à ce que ça se transforme en cours de boxe, puis en cours de tir a l'arc.
Je tourne légèrement ma tête en direction de John, rabaissant ma main, juste à temps pour le voir essuyer une petite larme qui avait commencé à rouler sur sa joue. Il renifle doucement et relève la tête pour m'offrir un petit sourire.
- Mes parents venaient de mourir quand Peter est mort, fait-il en me regardant dans les yeux. Je ne l'avais pas supporté. Je venais de perdre mes parents et juste après mon meilleur ami, mon frère, je venais de perdre toute ma famille d'un coup. Je me sentais seul, vide, je ne pouvais pas rester donc je suis parti. Je suis désolé, c'était lâche de ma part, j'aurais dû rester pour toi parce que tu faisais aussi partie de ma famille et tu venais aussi de perdre ta seule famille, si on oublie Dominique, ajoute-t-il m'arrachant un petit rire triste.
Il baisse la tête, le regard vide et mouillé, et enfonce les mains dans les poches de son pantalon. Il finit par se rediriger vers la porte de ma chambre dans l'intention de sortir de celle-ci.
- Je sais que tu ne veux pas forcément apprendre à me connaitre, ou avoir une quelconque relation qu'a un parrain avec sa filleule, mais on est enfermé dans cette maison pour deux mois, je veux juste pas que ça soit trop horrible pour toi, finit-il par dire avant de me lancer un dernier regard et de sortir de ma chambre.
Mon regard fixe le point où il se trouvait, sans être capable de bouger. J'entends la porte arrière de la cuisine claquer, me laissant deviner où il va, et je soupire. Je détourne enfin le regard et pose les yeux sur le sac de boxe de mon père. Je secoue tous mes membres pour les détendre au maximum, écarte un peu les pieds et plie légèrement les genoux, appliquant les conseils que John m'a donné. Je repense alors à toute l'histoire qu'il m'a raconté, sur lui et mon père, et mes pensées divaguent automatiquement vers mon père, vers Dominique, vers Josh. Alors que j'envoie mon poing droit sur le sac de boxe, celui-ci s'échoue lamentablement contre celui-ci alors que mes jambes vacillent. Je sens mes yeux se mouiller et finit par les fermer avant d'éclater en sanglots. Je me retient au sac de boxe pour ne pas m'effondrer par terre, m'accrochant à celui-ci comme à une bouée de sauvetage. J'enfonce ma tête contre le sac alors que les larmes dégoulinent sur mes joues.
Enfin tout sort. Ça avait besoin de sortir. Je retiens tout en moi depuis trop longtemps. Je pensais que cela allait arriver la fois où je m'étais retrouvée avec Hermione dans la bibliothèque de mon père la dernière fois mais je m'étais trompée. Je savais que le moment allait arriver où j'allais craquer, je ne savais juste pas quand.
***
Cela faisait deux semaines que j'étais chez John Miles, aussi connu comme étant mon parrain, et je ne lui avais plus parlé depuis la dernière fois où il avait raconté sa rencontre avec mon père. Je n'étais sortie de ma chambre que pour manger, environ deux fois par jour. J'avais aussi pensé à amener de la nourriture dans ma chambre de temps en temps pour avoir comme une réserve. C'étaient les deux seules fois où je risquais de croiser John, les autres fois où je sortais de ma chambre c'était pour aller dans la salle de bain, adjacente à ma chambre. Je passais mes journées à réfléchir, à me mettre à jour dans ma vie, pour savoir où j'en étais. Et j'en étais venue au fait que je réfléchissais trop.
Ça ne me ressemblait pas.
Normalement j'avance sans vraiment réfléchir, voyant où cela me mènera. De toute façon, je dois bien faire face à la vérité, qui est : je ne pourrais pas retourner à ma vie d'avant. J'ai des sorciers qui sont à ma poursuite dont je ne sais toujours pas ce qu'ils me veulent, et je vais faire ma rentrée à Poudlard dans un mois et demi. Ce sont les deux choses que je ne pourrait pas échapper. Ça et aussi le fait que je dois rester chez John pour le restant de l'été. J'avais reçu une lettre de Harry il y a quelques jours pour me dire que l'enquête n'avance pas et qu'ils sont même bloqués. Ils n'arrivent pas à trouver la famille Black, mais apparemment ce n'est pas la chose qui bloque l'enquête. Ce qui bloque l'enquête c'est qu'ils n'ont aucune preuve contre cette famille. Ils pourraient s'y pointer demain mais ils ne pourront pas les arrêter et les envoyer à Azkaban car ils n'ont aucun motif. Leur arrestation ne sera donc pas autorisée même si tout le monde sait qu'ils sont mauvais. Donc je ne peux rien faire à ce sujet là. Mais je peux encore choisir comment j'agis, et ce que je fais, maintenant. Je dois passer le restant de l'été avec mon parrain. Je dois avouer que je n'avais pas trop le courage de l'affronter depuis la dernière fois où il m'avait confié toutes ces choses, mais je peux très bien changer cela car mon attitude ne changera pas le fait que je dois rester avec lui pour encore six semaines.
C'est pourquoi je me retrouve actuellement devant la porte de la grange, hésitant entre toquer ou rentrer sans toquer, alors que j'entends le bruit de coups de poings donnés sur un sac de boxe de l'autre côté de la porte. Je finis par prendre une grande inspiration avant d'ouvrir la porte en bois. Celle-ci s'ouvre dans un grincement attirant l'attention de John qui se retourne pour regarder dans ma direction.
- Ah salut Vida, je peux t'aider? demande-t-il.
- En fait, oui, commence je en m'avançant dans la grange. Est-ce que tu peux m'apprendre à me battre?
- À te battre ou à te défendre? interroge John, un petit sourire sur les lèvres.
Cette phrase me refait penser à la fois où Harry m'avait parler de la legilimancie et de l'occlumancie.
- Les deux?
YOU ARE READING
Une Sorcière A Part
FanfictionSa plus grande qualité est la ruse, ou, comme certains le voient, c'est son plus grand défaut. Mais sur le point où on peut tous se mettre d'accord c'est sur le fait qu'elle ne suit que ces propres règles car, comme elle le dit si bien : "Quand on c...
~ Chapitre 7 ~
Start from the beginning
